Pologne/UE – Depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine le 24 février, la Pologne est en première ligne pour prendre en charge les réfugiés ukrainiens. Selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, à la date du 11 avril, la Pologne avait déjà accueilli 2 645 877 Ukrainiens, soit 57 % de tous les Ukrainiens ayant fui leur pays à cause de la guerre, et l’équivalent de 7 % de sa propre population. Malgré cela, l’Union européenne a décidé de couper 69 millions d’euros de fonds européens à Varsovie.
La Pologne accueille 2,6 millions de réfugiés ukrainiens…
Dans un élan de générosité envers ses voisins et pour un coût dépassant déjà les deux milliards d’euros, la Pologne aide autant qu’elle le peut face à l’urgence. Cependant, au lieu de fournir une aide financière de l’UE, les fonctionnaires de Bruxelles ont déduit des sommes des fonds de l’UE destinés à la Pologne afin de récupérer les amendes journalières que la Pologne refuse de payer après l’arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) concernant la chambre disciplinaire de la Cour suprême polonaise – un arrêt qui a été jugé incompatible avec la constitution polonaise par la Cour constitutionnelle polonaise, car il interfère dans un domaine où l’UE n’a aucune compétence en vertu des traités européens. Dans le même temps, la Commission européenne vient de prélever des fonds supplémentaires pour forcer le recouvrement d’une astreinte journalière imposée par la CJCE dans le litige concernant la mine de Turów, que la Pologne et la République tchèque ont réglé à l’amiable il y a un peu plus de deux mois.
… et l’UE récupère 69 millions d’euros d’amendes contestées
Interviewé sur Radio Plus, le vice-premier ministre polonais et leader du PiS, Jarosław Kaczyński, a déclaré :
« C’est une sorte de folie. (…) Il y a une guerre qui se déroule ici. Le rôle de la Pologne dans cette guerre est bien connu, et nous sommes punis pour ne pas avoir pris une décision qui nous serait extrêmement préjudiciable », irrationnelle, et (…) sans aucune base dans les traités (…) Il y a deux choses ici. Il y a la question du plan de relance en général et il y a la question de la rétention de ces sommes, qui, comparées au plan de relance, sont des petites sommes, et donc c’est simplement une volonté obstinée de punir. (…)
Cette décision a été prise sur la base du propre règlement de la CJE, qui n’est pas un acte adopté par un organe qui, conformément aux traités, peut prendre des décisions. (…) Il s’agit d’une décision totalement illégale, et nous avons affaire ici, premièrement, à une continuation de cette attitude anti-polonaise haineuse,
et deuxièmement, d’une poursuite de cette tendance très dangereuse à agir contre la loi, avec un mépris total pour les lois et les traités de l’UE ».
Par ailleurs, le versement de fonds à la Pologne au titre du Fonds de relance NextGenerationEU continue d’être bloqué par la Commission européenne.