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Djellabas et voiles interdits pour rencontrer les dirigeants d’Oman

 Légende photo : Scène ordinaire sur une plage du sultanat d’Oman. Décryptage : ils n’ont pas de Jean-Luc Mélenchon ou d’Eric Piolle à Mascate.

L’invitation adressée à tous les journalistes accrédités auprès du sultan d’Oman Haïtham ben Tariqest est formelle.
 « Dress code obligatoire : veste pour les hommes, tenue élégante pour les femmes (jean et basket non acceptés) ». Pas de djellabas ou de voiles non plus.
Au moment où Jean-Luc Mélenchon défend le voile et les djellabas, veut imposer à la France un islam du Moyen Age, le sultanat d’Oman affiche sa modernité au Workshop « Oman à Paris » le mardi 17 mai de 14h00 à 18h00 à l’Automobile Club, place de la Concorde, à Paris.

L’évènement est un Point Presse avec le Secrétaire d’Etat au Tourisme du sultanat, son Excellence Mr Azzan Al Busaidi, et l’attaché au Ministère de l’Information, basé au Royaume-Uni, Mr Mohammad Al Basaidi. Cette rencontre coïncide avec le 20 ème anniversaire de l’Office de Tourisme du Sultanat d’Oman en France.

Lorsqu’on entend les hurlements de Mélenchon, qui défend un islam rigoriste d’un autre âge, ringard, il est du devoir de la rédaction des Observateurs.ch d’informer ses lecteurs qu’il existe un « islam censé » dans certains pays, à l’extérieur de la France. Des pays qui n’abritent pas « un Mélenchon » pour foutre le bordel.

Une fois encore, le sultanat d’Oman se pose en exception par rapport à ses voisins de la péninsule arabique, en partie du fait de son orientation religieuse légèrement différente, mais aussi par la personnalité originale du précédent sultan Qabus ibn Saïd, qui a fait prendre à son pays une trajectoire bien différente de celle des autres émirats. Investissant sur la culture, les arts, le patrimoine et l’éducation plutôt que dans les projets immobiliers ou mercantiles, cultivant un art de vivre où la religion est émancipatrice plutôt qu’oppressive, le sultanat se pose en contre-modèle des monarchies pétrolières où le luxe le dispute au rigorisme religieux.

L’universitaire Khalifa Ben Moubarak explique ainsi : « Beaucoup de jeunes ne comprennent pas pourquoi leur pays ne ressemble pas à Dubaï ou Abou Dhabi. Nous leur disons que « nous n’avons pas besoin d’imiter les Occidentaux ou de bâtir des gratte-ciel [interdits à Mascate la capitale d’Oman, NDLR] pour être modernes. Il nous suffit de savoir qui nous sommes pour progresser « .

Certes, Oman pratique officiellement la charia, c’est-à-dire que le droit religieux est la source principale du code pénal. Cependant, il s’agit dans ce pays kharidjite d’une vision de la loi religieuse extrêmement différente de ce qui se pratique dans les pays wahhabites voisins (Arabie saoudite, Qatar), et la liberté de culte est garantie. Les femmes peuvent travailler ou conduire et n’ont pas d’obligation légale de porter le voile.

Et le pays possède des tribunaux modernes qui ne connaissent ni lapidation ni condamnations anachroniques. Les couples non mariés peuvent partager une chambre d’hôtel, l’alcool et les cigarettes sont disponibles dans des boutiques spécialisées (mais leur consommation sur la voie publique est régulée), et le pays bénéficie de plages où les femmes peuvent se baigner librement en maillot de bain. N’en déplaise à Eric Piolle, maire écolo de Grenoble, qui devrait s’offrir quinze jours de vacances à Oman, pour découvrir d’autres horizons, d’autres musulmans que ceux des banlieues grenobloises.

Selon un universitaire français résidant dans le pays, joint par téléphone, « La loi islamique est observée à Oman et pourtant les femmes ne se voilent les cheveux que si elles le désirent. Celles qui veulent se baigner en bikini ont des plages où elles peuvent le faire. La musique y est élevée au rang d’art national, avec des orchestres subventionnés par l’Etat et un opéra qui accueille des productions du monde entier ».

Mon article n’est de faire de la publicité au sultanat d’Oman. Au demeurant, cet état n’en a pas besoin, car son tourisme est prospère, mais de démontrer que les « tarés du voile, de la burka, de la djellaba » sont chez nous en France, et non à Mascate. A l’image de Jean-Luc Mélenchon, du maire écolo Eric Piolle, de Nadia Hai, ministre halal de Macron, ou encore de la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Élisabeth Moreno. On pourrait démultiplier les noms…

Francis GRUZELLE
Journaliste et écrivain
Carte de Presse 55411

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