Ce que les élections présidentielles passées et les législatives à venir révèlent de la société française, c’est qu’elle est aux mains des rentiers. Mais ceux-ci ne constituent pas une « classe » monolithique et indifférenciée ; ils sont plutôt un assemblage de factions économique, sociales et identitaires le plus souvent concurrentes entre elles mais unies par un objectif commun : extraire la richesse et le pouvoir politique de la masse des Français de souche actifs, productifs et enracinés.
Les rentiers politiques
Le blocage démocratique actuel peut se résumer comme suit : c’est la domination d’un bloc centriste fanatiquement attaché à la défense du statuquo et d’une opposition nationale incapable d’accéder au pouvoir. S’il n’est pas nouveau, ce blocage politique n’a jamais été aussi clairement visible que depuis les présidentielles de 2017 et de 2022. LREM et le RN incarnent les manifestations concrètes de ces rentes politiques.
D’un côté, la macronie n’a aucun intérêt à véritablement exercer le pouvoir, préférant se voir « en responsabilité » d’une administration dont il faut simplement gérer la déliquescence tout en mobilisant une communication vide de sens. Les gesticulations macronistes permettent de conserver les places du pouvoir (et, conséquemment, ses rétributions) sans jamais avoir à mener une authentique Grande Politique. Et si les opposants avaient la mauvaise idée de s’opposer à eux, les LBD et les procédures de dissolution seraient suffisantes.
De l’autre, le camp national se retrouve monopolisé par la famille Le Pen, incapable d’accéder au sommet de l’État en près de 50 ans d’existence, mais satisfaite de ses scores, qui lui permettent de placer amis et compagnons aux sièges du Parlement européen et de vivre des largesses du parti entre deux scrutins.
Les rentiers économiques
On le sait, le boomer est l’ennemi des forces vives de l’Europe[1]. Arque-bouté sur sa retraite géante, ayant bénéficié de la meilleure période économique de l’histoire de France et refusant de laisser sa place, il est le seigneur de l’époque. Gare au parti politique qui voudrait accéder au pouvoir sans lui garantir ses privilèges ! Le système de retraite par répartition fut conçu pour le servir : légitimant son existence par un discours socialo-démagogique, cette pyramide de Ponzi ne survit qu’en prélevant des sommes de plus en plus colossales sur les revenus des actifs qui, s’ils ont moins de 40 ans, peuvent d’ores et déjà abandonner l’idée de toucher une retraite.
Mais les boomers ne sont pas les seuls rentiers de l’économie française : à leurs côtés, on retrouve l’armée sans visage des fonctionnaires qui ne cesse de proliférer, dans le but d’administrer la destinée de chaque Français, à coup de formulaire, de certification et de guichets ouverts 4 heures par jour.
Selon la DGAFP, la France comptait en 2020 près de 5,7 millions d’agents publics[2]. Macron avait d’ailleurs promis de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires. Entre 2017 et 2020, il y a eu environ 50 000 embauches nettes[3]. En France, on croit toujours que le bonheur ne peut trouver sa source que dans la fonction publique. Les chiffres de la consommation d’antidépresseurs semblent indiquer l’inverse.
Les rentes communautaires
L’immigration n’a pas pour seules connaissances néfastes l’insécurité grandissante, le gain d’influence des réseaux islamistes ou la dépossession culturelle ressentie chaque jour par des millions de Français, rendus étrangers dans leur propre pays. L’invasion migratoire, c’est aussi une formidable opération de captation des richesses de la population native. Les transferts d’argent vers des immigrés le bled, les dépenses publiques monstrueuses (politique de la ville) orientées vers « nouveaux arrivants », le crime et la fraude sont autant d’exemples de l’exploitation économique que subissent les autochtones. Ceux-ci se trouvent désarmés lorsqu’il s’agit de mettre un terme à ce parasitisme, défendu par les associations antiracistes et par les clientélistes de gauche et de droite, sous couvert de lutte pour l’égalité. S’il est difficile d’estimer de façon exacte le coût de l’immigration, le démographe Jean-Paul Gourévitch le chiffre à 40 milliards d’euros bruts et près de 4 milliards d’euros nets en 2022[4]. Pas vraiment un motif réjouissement.
Le pouvoir doit revenir entre les mains des actifs, tant sur le plan de la production économique que de la reproduction démographique. Sans une orientation politique explicitement anti-rentiers, la France ne pourra pas sortir de l’ornière économique et identitaire qui la caractérise.
[1] https://les-identitaires.fr/politique/la-france-contre-les-boomers/
[2] https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/stats-rapides/stats-rapides-emploi-2020.pdf
[3] https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwj4hsDK9tn3AhUKHewKHcLwA_MQFnoECAMQAw&url=https%3A%2F%2Fwww.fonction-publique.gouv.fr%2Ffiles%2Ffiles%2Fstatistiques%2Fchiffres_cles%2Fpdf%2FCC-2017-web.pdf&usg=AOvVaw12xf8ZA5nlFnM32zAmkPHF
[4] https://www.touscontribuables.org/les-combats-de-contribuables-associes/les-depenses-publiques/notre-nouvelle-etude-le-cout-annuel-de-l-immigration
Clément Martin