L’ambiance est électrique à Guyancourt. Cette commune des Yvelines accueillait déjà une mosquée depuis 2014, ou plutôt une ancienne école communale tenait lieu de lieu de culte pour les musulmans de la commune. Or, un projet de vraie mosquée est à l’étude, un projet validé par la mairie malgré les protestations des riverains. Si certains craignent un trafic automobile perturbant ou d’éventuelles pollutions sur un étang situé à proximité, d’autres sont plus catégoriques : pas de mosquée à Guyancourt !
À ce stade, aucun permis de construire n’a été déposé. La mosquée devrait représenter 1.000 m2 de plancher, en R + 1. L’association des musulmans indique être en phase de collecte de fonds. 50 % du gros œuvre serait financé. En semaine, une soixantaine de fidèles viennent chaque jour à la mosquée, environ 300 par prêche les vendredis de Ramadan. Les cours de langue arabe réunissent quant à eux une centaine d’élèves.
Signe visible de l’islamisation de la France, les chantiers de mosquées se multiplient sur l’hexagone. On en compterait près de 2.500 aujourd’hui en se basant sur les chiffes du ministère de l’Intérieur et des sites musulmans spécialisés. 2.500 officielles sans compter les salles de prière non déclarées comme telles. Outre l’aspect religieux et culturel de ces bâtiments, cela occasionne parfois de véritables frictions comme à Saint-Germain-en-Laye où le chantier de la mosquée, en pleine zone résidentielle et pavillonnaire fait grincer les dents de bien des riverains. On peut citer le cas du chantier de la mosquée de Bergerac qui avait suscité bien des remous jusqu’au dépôt d’une tête de porc sur l’emplacement du chantier.
Un problème urbain ? Pas seulement puisque cela touche aussi les petites communes. La petite ville de Chateauneuf-sur-Cher dans le Centre a vu s’installer en son sein une communauté salafiste d’une poignée de famille dont la mosquée est installée aux pieds du château qui fait la fierté de la commune. Un désagrément pour le maire qui doit composer entre l’hostilité d’une grande partie de ses administrés et des demandes parfois farfelues de gens issus de cette communauté qui avaient notamment demandé une entrée spéciale pour les femmes dans l’école primaire du village.
Outre la question du financement qui pose souvent la question de l’ingérence étrangère dans les affaires françaises, relançant au passage l’interrogation d’un islam de France et d’un islam en France, ces chantiers de mosquées, accordés souvent sous le manteau par des municipalités, soit peu scrupuleuses, soit soucieuses de préserver un semblant de paix sociale, se font au détriment de riverains et contre leurs avis.
« Au moins, les choses deviennent plus claires chez certains riverains. On a bien compris : "Surtout pas là" », constatait François Morton, le maire de Guyancourt. Allez savoir pourquoi….