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Manque de main d’œuvre : un chemin semé d’embauches (Présent)

Dans des secteurs divers, la France manque de bras : les employeurs peinent à recruter. Un phénomène aux causes multiples – effet post-Covid, pénibilité, salaires médiocres, assistanat… – et révélateur d’une société déliquescente.

Dans notre édition datée du 4 mars dernier, Françoise Monestier, évoquant l’importante pénurie de main-d’œuvre dont pâtissent aujourd’hui plusieurs secteurs de l’économie française, montrait à quel point la crise du Covid-19 (mais pas seulement) avait modifié de manière négative le rapport de nos compatriotes à la valeur travail. Or, déjà préoccupant au moment où notre consœur analysait cette transformation, ce phénomène, que l’on pourrait en somme qualifier de « désertion », n’a fait depuis que s’emballer et s’étendre à une foule d’autres professions jusque-là relativement épargnées. Au point que, selon plusieurs représentants des secteurs concernés, cette « grande démission » des travailleurs français pourrait, à terme, condamner leurs activités, et donc lourdement impacter notre économie nationale.

La restauration reste la plus pénalisée

En tête, bien sûr, et depuis très longtemps déjà, de ces secteurs qui ont le plus de mal à recruter, celui de la restauration, dont les métiers sont difficiles, souvent mal rémunérés et n’autorisent guère de temps libre. Ainsi, alors que ce week-end de l’Ascension marque traditionnellement pour les hôteliers et restaurateurs le début de la haute saison, les professionnels du secteur sont toujours à la recherche de quelque 300 000 saisonniers ! Pourtant, conscients des contraintes liées à leur profession, un nombre sans cesse croissant d’entre eux n’hésite plus à proposer de véritables « ponts d’or » et de multiples avantages en nature pour attirer les candidats. Mais rien n’y fait. Conséquence directe de cette désaffection massive pour les métiers de bouche : de plus en plus de professionnels ont recours à la main-d’œuvre étrangère. Comme à Marseille, où l’UMIH 13 a récemment organisé un « job dating » à bord du « Méditerranée », un ferry qui héberge 400 Ukrainiens…

De plus en plus de secteurs touchés

Si l’on n’est guère surpris de retrouver la restauration dans le peloton de tête des professions qui peinent à recruter, ou bien encore la santé en milieu hospitalier (dont les conditions de travail et de rémunération sont devenues franchement inadmissibles), on s’étonne, en revanche, de voir cette grande désaffection frapper maintenant de plus en plus de secteurs professionnels jusque-là relativement épargnés. Comme celui des conducteurs de bus scolaires, dont la pénurie pourrait poser un gros problème lors de la rentrée de septembre. Ainsi, selon Jean-Sébastien Barrault, président de la Fédération nationale de transports de voyageurs, « on estime qu’il va nous manquer à la rentrée scolaire entre 7 000 et 8 000 conducteurs ». Autre secteur qui n’est plus épargné : l’Education nationale qui, confrontée de plus en plus à un manque de candidats aux concours du CAPES et de l’Agrégation, en est maintenant réduite à organiser des « job dating », à poser des annonces sur Leboncoin, ou bien encore à faire appel aux parents d’élèves pour recruter des profs et autres personnels scolaires !

Plus révélateur encore du grand bouleversement que subit notre société, la fonction publique territoriale elle-même, pourtant considérée comme une redoutable « planque », peine à pourvoir de nombreux postes disponibles. Ainsi, confiait récemment Yohann Nédélec, président du centre de gestion du Finistère, « aujourd’hui, il n’y a pas un conseil d’administration où un maire ne me dit pas qu’il recherche du personnel… ».

L’effet pervers des aides sociales

Bref, face à ce phénomène, les acteurs du monde du travail en viennent de plus en plus à s’interroger : les Français ont-ils encore vraiment envie de travailler ? Une question effectivement pertinente car, s’il ne fait aucun doute que certains métiers concernés aujourd’hui par ces pénuries de personnel souffrent d’un manque criant d’attractivité et/ou de conditions de travail particulièrement difficiles, il n’en va pas de même, en revanche, pour beaucoup d’autres professions. Et pour ces dernières, les raisons de ce manque de volontaires résident probablement davantage dans la politique d’assistanat massif menée depuis des années par nos gouvernements de droite comme de gauche. Les conditions d’accès au chômage et la litanie des aides sociales qui viennent s’ajouter à celui-ci ont en effet de quoi dissuader les moins courageux de reprendre le collier… Surtout chez certains jeunes qui, après s’être vu enseigner par l’Education nationale la paresse et le droit à tout, refusent à présent logiquement de se soumettre aux contraintes professionnelles qu’ont dû respecter avant eux leurs parents.

Présent

https://www.tvlibertes.com/actus/manque-de-main-doeuvre-un-chemin-seme-dembauches-present

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