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Le dernier clip qui fait flop : Macron fait le malin au G7

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Emmanuel Macron n'en finit pas de nous surprendre. Il y a quelques jours, c'était, lors du G7, ce moment assez gênant où, comme un employé fébrile, il trottinait vers  pour lui parler de ses plans secrets... devant les caméras du monde entier. Avec l'air d'un petit commercial qui dirait à son PDG « Ah, président, vous avez reçu mon email de confirmation ? », notre Président offrait à un Biden sénile, complètement hors du coup, et à ses conseillers hilares un pitoyable spectacle.

La séquence du  n'est pas anodine. Elle intervient après la fin de la présidence française de l'Union européenne. Elle constitue, pour notre bon maître, une occasion de se relancer en tant que leader du monde libre. Plus de selfies à Bruxelles ? Qu'à cela ne tienne, il reste toujours le  sur les réseaux sociaux. Rebelote, donc, cette fois par le biais d'une vidéo soigneusement léchée, émise par le compte officiel de la présidence. Accrochez-vous, cette vidéo, qui dure officiellement trois minutes (ressenti : douze heures), condense le meilleur des qualités macroniennes.

On y voit, sur fond de violons anxiogènes, qui donnent un certain dynamisme à l'enchaînement des séquences, notre Président en bras de chemise, qui s'agite. Il va de salle en salle, serre des mains, tape dans le dos des puissants, marche de table ronde en salle de conférence, de photocall en rendez-vous bilatéral. Il est entouré de conseillers et de son aide de camp, un colonel de l'armée de l'air qui imite impeccablement le ficus. Bien évidemment, on découvre à cette occasion que l'accent anglais de notre Président, que l'on nous donnait pour oxfordien, dépasse à grand-peine celui d'un élève de terminale générale des années 90... qu'il était. Le Mozart de la finance qui endette son pays comme jamais, le normalien qui a raté deux fois la rue d'Ulm, le pianiste virtuose qu'on n'a jamais entendu jouer une note... l'anglophone qui annone des platitudes sous l'œil amusé de l'Oncle Sam et de ses vassaux. Cela commence à faire beaucoup d'impostures.

Mais il n'y a évidemment pas que l'anglais. Le fond vaut également son pesant de cacahuètes. Que dit Macron, en mauvais anglais ou en mauvais français ? Rien. Absolument rien. « Mieux se coordonner entre nous »« voir Modi pour les fertiliseurs » (les engrais, veut-il probablement dire). Rien ne sort de concret. C'est un vide intersidéral qui se donne à voir derrière les accolades, les déclarations sur l'énergie, les marches en essaim dans les couloirs. Chacun des spectateurs se dit probablement « Je pourrais faire ce job ». Tout cela est consternant mais, fait rassurant (ou pas), la fonction  paraît soudain à la portée de n'importe quel bateleur.

Les commentaires sur Twitter ne se sont évidemment pas fait attendre, qui dénoncent la transformation de la  en télé-réalité. On est surpris que les gens soient surpris. C'est bien le même format, histrionique jusqu'à l'embarras, surjoué, grotesque, que l'on pouvait voir dans la mini-série 5 ans à l'Élysée. C'est bien ce Président-là que les Français ont élu. C'est curieux, tout de même, ces revirements. Mais en tous les cas, jetez-vous sur ce court métrage. C'est tellement triste que c'en est drôle.

Arnaud Florac

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