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Les flops des députés en ce premier mois dans l’Hémicycle (2/3)

La recomposition de l’Assemblée nationale a redonné un coup de projecteur sur l’actualité parlementaire. Jamais un mandat n’a été autant scruté par les observateurs et l’opinion publique. Dans cette nouvelle Assemblée, des élus se sont d’ores et déjà signalés et démontrent que l’actualité politique ne se fera pas sans eux. On fait un point rapide et non exhaustif. Précision importante : les critères retenus se situent prioritairement sur le plan du travail fourni et de la visibilité. Le critère idéologique apparaît ici secondaire. Après les Tops, aujourd'hui, les Flops.

LES FLOPS

Olivier Marleix (LR)

Il a été élu, comme la plupart des députés LR, avec l’étiquette de farouche opposant à Emmanuel Macron. Après tout, celui qui a été élu président du groupe LR à l’Assemblée nationale avait publié, en 2021, Les Liquidateurs (Robert Laffont), véritable pamphlet contre la politique d’Emmanuel Macron. Las. Tiraillé sur sa gauche par la danse du ventre de la majorité en quête d’accords et démembré sur sa droite par un RN qui n’aspire qu’à les aspirer, justement, Marleix doit lutter et louvoyer pour faire exister une parole à la fois d’opposant et de responsable. Inaudible sous les hurlements de la NUPES et jamais sorti de ces contradictions qui plombent le parti depuis 2017, Olivier Marleix incarne ce pari intenable, cette voix condamnée à survivre en milieu hostile. La rouste électorale subie par Valérie Pécresse n’a fait qu’annoncer l’impossible pari des LR lors d’une législature qui va les condamner à un numéro d’équilibriste aussi périlleux qu’inutile car sans témoin.

Éric Coquerel (LFI-NUPES)

Tout était écrit. Expérimenté, bosseur et sans scrupule, Éric Coquerel savait que son expérience politique l’assurerait de dominer un groupe Insoumis hétéroclite. En effet, le politique professionnel est parvenu à se hisser à la tête de la prestigieuse et stratégique commission des finances. Hélas pour lui, rattrapé par la patrouille, il doit faire face à de graves accusations de mœurs. Un retour de boomerang après avoir exigé à cor et à cri la démission de Damien Abad pour des faits similaires. Défendu puis de moins en moins défendable, Coquerel reste un professionnel de la communication. C’était même lui qui avait envahi la basilique de Saint-Denis à la tête d’une horde de clandestins. Une initiative qui lui avait valu un entartage en bonne et due forme, quelques jours plus tard, par un militant de l’Action française. À propos de tartes à la crème, Éric Coquerel va devoir éviter pas mal de pièges et de chausse-trapes. Condamné à s’agiter pour exister tout en desserrant l’étau du piège qui risque de l’étouffer. Un flop, donc, malgré un départ en fanfare. L’absence de Jean-Luc Mélenchon lui laissait le privilège de l'âge. Son appartenance à une génération ayant engendré MeToo et son statut d’homme blanc hétérosexuel pourrait bien se retourner contre lui. Cheh, comme disent ses jeunes.

Éric Ciotti (LR)

Il était la pédale droite du tandem LR lors de l’élection présidentielle. L’homme en qui les partisans de l’union des droites plaçaient quelque espoir. Éric Ciotti avait fait campagne en pariant sur l’homonymie des prénoms et des programmes. Faire du Zemmour sans en être. Faire du Le Pen en espérant l’écraser. Ce fut un échec mais il était parvenu à ne pas en porter la responsabilité. Député attendu dans l’Hémicycle, il fut élu au rang de questeur, un poste honorifique et stratégique, mais un poste de l’ombre. Incompréhensible pour un député aspirant à un rôle public de premier plan. S’il s’est récemment lancé dans la bataille pour la présidence du parti, il est en train d’opérer un changement radical de positionnement, pour ne pas dire un retournage de veste en bonne et due forme. S’il est de coutume, lorsqu’on incarne l'extrême d’un parti, de se recentrer un minimum pour en prendre la tête, cela ne doit pas se faire au détriment de son identité politique. Et pourtant, c’est l’erreur d'Éric Ciotti. Alors que son parti a désespérément besoin de clarté idéologique, Ciotti rajoute une dose de brouillard au risque de perdre les autres mais surtout de se perdre lui-même. Son rôle de questeur l’empêchant d’être trop clivant, on se demande bien que diable il va faire dans cette double galère.

Damien Abad (Renaissance)

Faut-il expliquer pourquoi ? Il était la prise de guerre majeure de la majorité. Pensez donc ! Le chef de file du premier groupe d’opposition à Emmanuel Macron lors du mandat précédent. Voilà qui valait bien un poste de ministre pour le bourreau de sa propre famille politique. L’ascension de Damien Abad s’était faite sans croc-en-jambe ni accroc tout court. La piste d’atterrissage ministérielle était parfaitement balisée, la tour de contrôle était audible et la météo constante. Et puis la cascade des affaires qui l’a fait passer de la lumière aux feux brûlants d’un enfer de projecteurs. Éjecté de son ministère, une myriade de plaintes le suivant comme son ombre, et condamné à retrouver les bancs d’un Hémicycle dans lequel on l’imagine peinant à trouver des regards amicaux, Damien Abad aura été une comète aspirée par un trou noir dont personne ne ressort indemne.

Mathilde Panot (LFI-NUPES)

La voix était dégagée pour l’artilleur des Insoumis. Chef de file de LFI grâce à l’espace laissé par Jean-Luc Mélenchon, et un peu, aussi, parce qu’elle appartient au sexe opprimé, Mathilde Panot a réussi l’incroyable exploit d’avoir transformé l’Assemblée nationale en assemblée générale d’université. Sans oublier son hommage bien à elle des victimes de la rafle du Vel' d’Hiv' dont elle a omis la religion mais qu’elle a parfaitement utilisé pour taper sur le RN et la majorité. Créer le chaos tout en faisant voter les morts et politisant des martyrs de la barbarie. C’est, pour l’heure, le seul fait d’armes d’une improbable présidente de groupe qui s’est aussi amusée à venir en cravate dans l’Hémicycle pour brocarder les leçons de bonne tenue. Charité désordonnée commence par les autres.

À suivre...

Marc Eynaud

https://www.bvoltaire.fr/les-flops-des-deputes-en-ce-premier-mois-dans-lhemicycle-2-3/

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