Du 24 février à la fin mars:
+ l’armée russe a lancé une triple offensive: (a) dans le nord (sur Kiev, Soumy et Kharkov) (b) dans le Donbass et (c) au nord de la Crimée.
+ Les attaques au nord étaient une diversion, menée à 1 contre 3, pour éviter le regroupement des troupes ukrainiennes devant le Donbass; elles avaient aussi pour objectif de repérer et détruire le maximum d’équipements fournis par l’OTAN entreposés dans l’ouest du pays; et de sérieusement affaiblir les unités ukrainiennes formées par l’OTAN depuis 2014
+dans le Donbass, il s’agissait de préparer l’offensive méthodique ultérieure;
+ c’est dans le sud que l’armée russe a avancé le plus vite, à l’endroit où l’armée ukrainienne l’attendait le moins.
Parallèlement, des négociations ont eu lieu entre des délégations ukrainiennes et russes et l’on a même cru à une percée diplomatique lors de la rencontre d’Istanbul, fin mars. Mais, d’après les informations dont on dispose, les Américains auraient demandé aux Kiéviens de ne pas poursuivre les négociations.
Du début avril à la fin août
Les Russes ont concentrés leurs attaques sur deux objectifs: la conquête de Marioupol; et la conquête lente et systématique du Donbass.
La guerre continue à être menée avec une infériorité numérique russe. Les troupes n’avancent qu’après un long travail préparatoire de l’artillerie. L’objectif est de déloger les troupes kiéviennes de leurs “forteresses” – l’usine Azovstal ou les lignes de tranchées et leurs points fortifiés du Donbass.
On peut estimer que tout au long de cette phase, les pertes ukrainiennes ont été gigantesques. Le chiffre de 60 000 tués et 50 000 blessés fourni par le général Choïgou est non seulement en phase avec les observations multiples sur le terrain; mais il reflète le manque de logistique et d’infrastructures d’une armée créée relativement récemment, qui n’ a pas les moyens de rapatrier et soigner ses blessés à l’arrière.
En réalité, l’armée ukrainienne n’est pas une armée complète. Ses forces aériennes et navales sont très faibles. Son armée de terre est hétéroclite: un petit nombre d’unités entraînées à haut niveau par l’OTAN; des dizaines d’unités qui ont servi de “chair à canon” pendant six mois; et enfin des unités de miliciens idéologisés (“néo-nazis”) dont la qualité au combat est très moyenne.
Depuis le début septembre a commencé une troisième phase de la guerre. marquée par une série d’offensives ukrainiennes, au sud et au nord d’une ligne de front qui s’étire sur 1000 kilomètres.
Les esprits ont été frappés par le retrait des troupes russes d’Izioum puis de Krasni Liman en l’espace d’un mois. Assiste-t-on à un tournant de la guerre?