Contrairement à ce que tentent de nous faire croire les gauchistes, qui pointent avec inquiétude les quelques voix dissidentes. Dans Le Figaro, Eugénie Bastié recense le dernier livre d’André Perrin, Postures médiatiques., André Perrin vient lui-même de la gauche, il a voté Mitterrand et Bayrou. Cet agrégé de philosophie, ami de Jean-Claude Michéa, rappelle que la gauche domine toujours le champ culturel :
[…] Les professeurs, les journalistes et les artistes, qui sont les principaux vecteurs de la transmission sont majoritairement de gauche. N’en déplaisent à ceux qui voient dans les 2 % de points d’audience de CNews un péril pour la démocratie et le retour des heures les plus sombres, le service public délivre matin, midi et soir un catéchisme bien-pensant (et il est révélateur, remarque André Perrin, qu’on ait appelé le créneau de deux minutes ouvert sur France Inter à des éditorialistes de droite « En toute subjectivité » , sous entendant que l’information délivrée par les journalistes de gauche de la radio était elle « objective » ).
Défenseur sourcilleux de la liberté d’expression, il relève l’invraisemblable retournement de la charge à laquelle procèdent les défenseurs du wokisme. Ainsi, au sujet du colloque organisé par des universitaires à la Sorbonne en janvier 2022, un universitaire avait publié une tribune dans Le Monde intitulée « Le colloque organisé contre le wokisme à la Sorbonne relève du maccarthysme soft » . Mais qui met véritablement en oeuvre ce maccarthysme soft, s’interroge André Perrin ? Ces professeurs réunis pour discuter à coups d’arguments d’une idéologie en vogue, ou bien ceux qui à longueur de temps réclament la proscription de ceux dont ils ne supportent pas la pensée ? Et André Perrin de citer la longue liste de ceux dont on a demandé (et parfois obtenu) la tête dans les journaux, par les tribunaux, sur les réseaux sociaux, d’Olivier Grenouilleau, historien ayant osé aborder la traite orientale, à Marcel Gauchet. « Clémentine Autain, dont la légitimité scientifique n’est pourtant pas plus assurée que celle d’Éric Zemmour, a pu donner des conférences à l’université de Paris-Tolbiac et à celle de Poitiers, sans subir le sort réservé à Alain Finkielkraut ou à Sylviane Agacinski (dont les conférences avaient été annulées) » , remarque Perrin. Ou encore : « En 2017, Geoffroy de Lagasnerie a réuni près de 2 000 signataires pour réclamer qu’on retire à Nathalie Heinich le prix Pétrarque qui venait de lui être attribué : est-ce qu’un seul des universitaires qui se sont associés à cette entreprise a lui-même fait l’objet d’une semblable cabale de la part d’adversaires ? » La question elle est vite répondue, comme disent les jeunes. Le livre fourmille d’exemples de ce type. […]
Il excelle à cerner le double standard permanent du discours médiatique : « On s’alarme de la droitisation de la société, mais on ne s’est jamais inquiété de sa gauchisation. On déplore la « dédiabolisation » de l’extrême droite mais pas celle de l’extrême gauche (…) On s’indigne de l’apparition d’une droite « décomplexée » , mais pas de la perpétuation d’une gauche sans le moindre complexe. On proclame son appartenance à la gauche mais on confesse être de droite. » […]
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