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« Une escroquerie » : la députée RN Edwige Diaz fustige le futur projet de loi sur l’immigration

Elle a rencontré, le 21 novembre à Beauvau, les ministres de l’Intérieur et du Travail, Darmanin et Dussopt.

Les députés du RN vont livrer une bataille décisive pour l’avenir de la France face à la déferlante migratoire à l’occasion des débats sur la future loi sur l’immigration. Chargée, voilà un mois, de mener le combat pour le RN, la députée de Gironde Edwige Diaz, membre du bureau exécutif et vice-présidente du RN, accompagnée de Yoann Gillet, député RN du Gard, a rencontré à ce sujet, le 21 novembre à Beauvau, les ministres de l’Intérieur et du Travail, Darmanin et Dussopt.

Le tandem ouvre les consultations sur ce dossier manipulé de longue date par la gauche et l’extrême gauche et laissé dramatiquement en jachère par Macron alors qu’il inquiète profondément et massivement les Français. Le projet de loi devait à l’origine déboucher, en fin d’année 2022, sur un vote et une réforme. Pourtant, les députés devront se contenter d’un débat sans vote le 6 décembre, suivi d’un long cheminement législatif. Le texte devrait passer en Conseil des ministres en janvier, puis au Sénat, avant de revenir en mars ou avril à l’Assemblée. Les deux ministres donnent à leurs visiteurs une note de quatre pages intitulée Projet de loi pour l’asile et l’immigration dans la République.

Edwige Diaz y voit « une accumulation d’ajustements techniques » et « beaucoup d’autosatisfaction »… La note, confidentielle, se découpe en trois parties pleines de bonnes intentions. Le pouvoir affiche d’abord la volonté de « renforcer notre efficacité, protéger l’ordre public et lutter contre l’immigration irrégulière ». Enfin ! Il souhaite ensuite « engager une réforme structurelle de notre système d’asile ». Ouf ! Et les deux ministres tapent du poing sur la table : ils veulent « renforcer les exigences d’intégration par la langue et le travail ». Pourquoi pas.

Le macronisme enfin touché par la grâce, enfin au chevet du peuple français, enfin conscient de la réalité destructrice dans laquelle il nous jette ? Pas vraiment… Edwige Diaz s’étonne de ne pas voir mentionné le sujet, pas tout à fait accessoire, du regroupement familial. La loi de 2018 avait élargi le regroupement familial aux frères et sœurs. Le gouvernement va-t-il revenir sur ce désastre ? Réponse des deux ministres : non ! La même loi de 2018 dépénalisait l’aide au maintien en France des personnes en situation irrégulière. Les deux ministres reviendront-ils sur cette disposition ? Non. Enfin, la députée demande si le prosélytisme pro-immigration dans les écoles de la République - activement pratiqué par un Cédric Herrou, spécialiste de l’aide aux étrangers en situation irrégulière - sera interdit. Non plus. Dans le même esprit, le texte affiche son désir de lutter contre les passeurs mais ne prévoit pas d’interdire la dotation de fonds publics aux associations immigrationnistes, type SOS Méditerranée.

Dès lors, que reste-t-il de la grande offensive anti-immigration de Darmanin ? Les titres de séjour seront conditionnés à un examen de niveau dans la pratique de la langue française qui remplacerait la simple obligation actuelle de suivre des cours (jusqu’à 600 heures !). Mais voilà, cet examen validera un niveau de langue dit A1, c’est-à-dire très très bas. « Je suis abasourdie qu’on puisse se satisfaire d’un niveau A1 alors qu’on devrait exiger au minimum A2 ou B1 », s’alarme Edwige Diaz.

L’Etat macroniste veut aussi réduire les délais de réponse de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides), le bras armé de l’immigration en France, et instituer une Cour du droit d’asile. Mais le budget et les moyens affectés à cet enjeu crucial sont « assez flous », constate Edwige Diaz. Enfin et surtout, ce projet introduit en France un nouveau cheval de Troie de l’immigration particulièrement dangereux. « Ils veulent moins de clandestins », explique Edwige Diaz. Mais plutôt que de décourager les arrivées, le pouvoir a trouvé une astuce. « Leur arme, ce sont les métiers en tension, dont la liste sera périodiquement actualisée, décrypte la députée. La gauche, l’extrême gauche et le patronat n’auront de cesse d’élargir cette liste. Au final, tous les clandestins ou presque pourront être régularisés. » Un coup de Jarnac très macroniste. Incapable d’expulser les immigrés hors la loi, le pouvoir s’apprête donc à passer l’éponge. « Plus ils régularisent, moins ils auront d’OQTF à exécuter : ils auront un intérêt politique fort à régulariser », explique la députée.

Conclusion sur ce Projet de loi pour l’asile et l’immigration dans la République ? « C’est vraiment une escroquerie, estime Edwige Diaz. Les emplois en carence vont être élargis au fil des années. Le pouvoir a refusé toutes nos propositions concrètes. » Le macronisme reste une extraordinaire entreprise de démolition masquée derrière un rideau de « com' ».

Marc Baudriller

https://www.bvoltaire.fr/une-escroquerie-la-deputee-rn-edwige-diaz-fustige-le-futur-projet-de-loi-sur-limmigration/

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