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Sandrine Rousseau enfin remise à sa place : merci Marine !

Elle s'appelle Marine, elle est élue à Hénin-Beaumont, elle est médiatiquement liée au RN depuis la parution de son livre Nouvelles du Front et elle a recueilli 47 % : non, elle ne sera pas la prochaine présidente de la République, mais certainement, dans trois semaines, la nouvelle secrétaire générale du parti écologiste EELV. Elle s'appelle Marine Tondelier. C'est en effet, six mois après la présidentielle, l'heure des élections internes. Et, dans les partis perdants, celle des règlements de compte. C'est ce qui vient de se passer ce samedi chez EELV : les militants appelés à se prononcer sur leur future ligne et leurs nouveaux dirigeants ont massivement voté pour la ligne de Marine Tondelier, mais, surtout, manifesté leur volonté de tourner la page Jadot-Rousseau. Et surtout Rousseau.

En effet, selon les chiffres publiés par Le Monde, la ligne Tondelier rassemble 46,97 %, avec une participation d’environ 50 % parmi les 11.000 militants. Loin devant les motions soutenues par les deux figures médiatiques du parti : celle de Sophie Bussière, soutenue par Yannick Jadot, recueille 18,07 % des suffrages et celle de Mélissa Camara, qui portait la ligne de Sandrine Rousseau et de l'aile gauche du parti, fait un flop avec 13,53 %. De l'aveu même d'un responsable de cette aile gauche, cité par 20 minutes, c'est un score « décevant". Le texte défendu par Marine Tondelier s'intitulait "La suite". Traduction : tournons la page. Le piètre score de Jadot a la présidentielle, le carnaval permanent de Sandrine Rousseau, à l'Assemblée comme dans les médias, ont donc exaspéré les militants. Et c'est très bien.

Mieux : ce vote sonne peut-être le glas de la Nupes. En effet, Le Monde note que « les adhérents n’ont pas favorisé les motions les plus "nupophiles"» , Marine Tondelier opposant un joli « il faut cultiver son jardin » aux hypothétiques résurrections du Front populaire de Mélenchon, dont tout le monde sent bien que la page est aussi en train d'être tournée. Ce congrès d'EELV semble donc traduire un retour aux fondamentaux écologistes, au terrain et à la terre puisque la quatrième motion, qui a tout de même recueilli 10 %, était portée par une agricultrice, Claire Desmares, soucieuse « d’une écologie qui se construise en dehors des centres-villes », toujours selon Le Monde. Ce vote pourrait donc aussi sonner le glas de cette écologie bobo qui gangrène nos grandes villes.

Ces micro-péripéties chez EELV sont plus importantes qu'il n'y paraît pour la recomposition  en cours, y compris à droite. Il est évident que la sensibilité écolo est en pleine ascension dans l'opinion. Marine Tondelier l'a bien compris et souhaite fonder « un grand mouvement de l’écologie politique », et « rassembler un million de sympathisants écologistes d’ici la fin de ce mandat ». Formules convenues certes, mais la droite ne peut négliger cette tendance de fond. Un pôle vert indépendant et détaché de la Nupes est une bonne chose pour elle, s'il n'est pas ensuite amarré à un macronisme en recherche de béquilles.

Mais la droite ne peut se contenter de compter sur cette tectonique des plaques à gauche. Elle doit aussi capter sa part de ces attentes fortes en matière écologique. Et ce vote chez EELV donne quelques conseils de base : bon sens, terrain, émergence de responsables locaux engagés dans l'agriculture. En élisant en juin deux députés viticulteurs qui sont rapidement devenus des figures remarquées du grand public, Christophe Barthès et Grégoire de Fournas, les Français et le RN ne s'y sont pas trompés. Merci Marine !

Frédéric Sirgant

https://www.bvoltaire.fr/sandrine-rousseau-enfin-remise-a-sa-place-merci-marine/

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