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Combien la guerre en Ukraine coûte-t-elle à la France ?

La guerre en  : combien ça coûte ?

 S’entend, pour la France. 

Difficile à dire car difficile de s’y retrouver dans les avalanches de chiffres cités ici et là. Reprenant ceux d’une étude du Kiel Institute for the World Economy, Europe 1 ou encore , ce 10 février, évoquent le chiffre de 7,4 milliards d'euros. À titre de comparaison, le budget du ministère de la Justice sera de 9,57 milliards en 2023, celui des Armées de 43,9 milliards. On fait dire ce qu’on veut aux chiffres, mais ça veut dire que l’aide à l’ représenterait 17 % de l’effort que la France consent à sa propre défense. Ce n’est pas rien.

Par ailleurs, il faut prendre en compte l’aide que l’Union européenne a apportée à l’ en 2022 : 35 milliards (toujours les chiffres du Kiel Institute). Or, en 2022, la France a versé 26,35 milliards d’euros à l’Union européenne (dont 24,586 milliards en vertu de la loi de finances votée en décembre au calibre 49.3, dernier canon sorti en série des usines Borne). Certes, en retour, la France a récupéré et récupère quelques milliards de l’Europe, mais elle verse à l'UE plus qu'elle ne reçoit : dans ces milliards versés par l’UE à l'Ukraine, il y a donc forcément des euros français !

Donc, 7,4 milliards, aujourd’hui. Un bond. Car ce même Kiel Institute parlait de 1,4 milliard pour la période du 24 janvier au 20 novembre 2022. Le 13 décembre 2022, à l’occasion des conférences d’aide à l’ qui se tenaient à Paris, CNewscitant les chiffres de l’Élysée, soulignait que l’on avait alors dépassé les 2,7 milliards d’euros, soit 700 millions de plus que les 2 milliards promis initialement par Emmanuel Macron. , guerre de chiffres ! Ceci pour les coûts directs.

Notons que dans un État où le législateur a institué en 2001 une loi organique relative aux lois de finances (LOLF) avec pour l’objectif vertueux d’instaurer un véritable contrôle de gestion de la dépense publique étatique, et ce, dans une logique de performance et de transparence, on (c’est-à-dire le Parlement, c’est-à-dire les citoyens) serait en droit d’avoir un bilan exact de ce qu’a coûté, coûte et coûtera au budget de la France cette guerre. Bruno Le Maire et Bruno Attal pourraient nous faire ça. Simplement au plan financier. Et on ne parle pas du reste…

Car on pourrait évoquer les coûts indirects. Citons une analyse de la Banque de France publiée en décembre dernier : « L’économie française subit un choc important de prélèvement extérieur d’au moins 1,5 % du PIB, du fait principalement de la forte hausse des prix de l’énergie en Europe, conséquence de la guerre russe en Ukraine. Il en résulte une inflation trop élevée et une ponction sur les revenus réels des entreprises et des ménages, en large partie cependant amortie par les finances publiques. » Et les finances publiques, c’est qui, c’est quoi ? C’est le contribuable, c’est la dette (et donc les générations qui viennent). Toujours dans ce rapport, la Banque de France évoque « un choc de prélèvement extérieur du fait des tensions sur les prix de l’énergie et des autres matières premières importées, avant une normalisation graduelle », et ce, toujours « à la suite de la guerre en Ukraine ». Cela « réduit le pouvoir d’achat des ménages et les marges des entreprises, tout en détériorant la compétitivité des entreprises exportatrices là où les prix ont le plus augmenté ». Dans cette analyse, aucun chiffre n’est avancé mais on imagine que le compteur doit tourner en milliards de manque à gagner, de pertes de recettes fiscales pour l’État, avec une économie fragilisée. Certes, il n’y a pas que la guerre en Ukraine : on ne va pas vous faire le coup qu’on a essayé de nous faire à propos de la crise énergétique, mais tout de même…

Il y a trois ans, Emmanuel Macron menait une atroce guerre au Covid, « quoi qu’il en coûte ». Aujourd’hui, il affirme sa volonté « d’accompagner l’ vers la victoire ». Quoi qu’il en coûte aussi ? Et l’on n'a parlé ici que de sous, pas de sang…

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