Rappelez-vous les propos de Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, qui expliquait, en novembre dernier, que « l’hiver démographique de l’Europe est comblé par des apports du reste du monde ». Ses propos ont trouvé un écho dans plusieurs pays, puisque de nombreuses initiatives visant à faire venir légalement en Europe des travailleurs étrangers, autrement dit en légalisant l’immigration illégale, sont mises en place. Dans ce domaine, l’Allemagne s’apprête à battre tous les records avec son projet d’instaurer une loi immigration ultralibérale. Berlin voudrait assouplir les conditions d’entrée des étrangers sur son territoire. Il ne serait alors plus nécessaire de parler la langue ou de présenter un contrat de travail avant de s’installer dans le pays. Ainsi, près de 400.000 étrangers devraient arriver chaque année outre-Rhin d’ici 2035, soit plus de 5 millions de personnes. On en viendrait presque à regretter le million de migrants de Mme Merkel...
Le chancelier Olaf Scholz justifie cette décision par la baisse de la démographie et le manque de main-d’œuvre en Allemagne, utilisant les mêmes prétextes que Bruxelles. En France, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, se sert de la même excuse pour justifier la venue de travailleurs étrangers. Au fond, ces décisions de faire venir des centaines de milliers de migrants nous montrent la prééminence de l’économie sur le reste. Les êtres humains ne sont vus que comme des variables économiques qu’il convient d’ajuster un coup par-ci, un coup par-là. Pourtant, cette vision déconnectée se heurte régulièrement à la réalité : montée de l’islamisme, insécurité, chômage, assimilation impossible... Autant de facteurs primordiaux ignorés par nos élites qui ne pensent qu’à la rentabilité et à la viabilité d’un modèle économique essoufflé.
D’autres solutions existent pourtant, comme la relance des politiques familiales en Europe. La Pologne et la Hongrie ont pris ce sujet au sérieux, pourquoi pas la France ? On voit bien que dans le débat actuel sur la réforme des retraites, ce sujet est complètement mis de côté par le gouvernement. La tendance, relayée allègrement par la gauche, est plutôt de culpabiliser, notamment au nom des dogmes écologistes, les Français faisant le choix d’avoir des enfants. Le monde à l’envers...
Au milieu de cette situation plutôt inquiétante, il reste des raisons d’espérer. Une prise de conscience générale sur le sujet de l’immigration et ses conséquences émerge en Europe. Lors du dernier Conseil européen, de nombreux chefs d’État ont fait part de leurs inquiétudes face à la submersion migratoire et demandé à ce que l’Union européenne agisse. Ils sont de plus en plus nombreux à demander, notamment, la construction de murs et de barrières aux frontières extérieures de l’Union européenne. Si la Commission européenne refuse toujours de financer ces murs, elle commence néanmoins à lâcher du lest face à ce début de bronca. Ursula von der Leyen a annoncé vouloir financer des « infrastructures mobiles et fixes ». Une expression floue pour contenter tout le monde, mais qui témoigne de l’évolution progressive des choses. Si l’Union européenne reprend une infime partie des constats que nous dressons depuis des années sur l’immigration, les peuples européens, eux, ont déjà pris conscience du danger que représente la submersion migratoire pour notre civilisation.
Les exemples du Royaume-Uni, du Danemark, de la Suède, de la Hongrie, de la Pologne, pour ne citer qu’eux, qui refusent de voir leur modèle de société et leur identité disparaître et rejettent l’immigration à outrance, devraient ouvrir les yeux de l’Europe de Bruxelles. Les dernières élections en Allemagne devraient aussi alerter les défenseurs de cette immigration de masse, puisque le Parti social-démocrate d’Olaf Scholz vient d’être mis en difficulté et devrait perdre la mairie de Berlin qu’il détenait depuis plus de vingt ans, notamment en raison de l’insécurité générée par l’immigration incontrôlée.
Face à cela, à nous de faire en sorte que nos solutions en la matière soient reprises. Il en va de l’avenir de l’Europe et de ses peuples, de notre civilisation et de nos cultures.
Jean-Paul Garraud
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