12/03/23
Ce samedi 11 mars, deux cents manifestants opposés au projet de Cada sur la commune de Belâbre ont fait face à trois cents personnes venues soutenir le maire Laurent Laroche et dire leur volonté d’accueillir des demandeurs d’asile.
Ludivine s’avance. Elle traverse l’espace séparant les deux camps. Fondatrice de l’association l’Union Belâbraise, elle s’oppose farouchement au projet et vient le dire aux pro-Cada : “Ce n’est pas adapté à notre territoire ! Nous n’avons déjà pas d’emplois, pas de transport ! Je crains le choc culturel ! Et tout ce qu’on ne maitrise pas… Regardez à Argenton… Les commerçants demandent la vidéosurveillance suite à l’explosion des violences !“. Faux, lui répond Jean Luc Labbé, élu à Argenton-sur-Creuse, où il y a en effet un centre de demandeurs d’asile. “De quel Argenton parle t-on ? J’y vis et tout va bien ! Au début il y a eu des inquiétudes, mais tout se passe bien!“
Ludivine s’inquiète du coût du projet et estime que la vente du site de l’ancienne chemiserie à une association qui souhaiterait y installer un centre d’accueil de demandeurs d’asile s’est faite “en catimini“. Sentiment partagé par Yolande, habitante de Belâbre opposée au projet : “On va le mettre dans un ghetto. C’était un village sympathique, il est en train de se dégrader. Ces gens ne pourront pas s’adapter“.
(…) Mais ces opposants locaux ont mobilisés bien au delà du territoire : parmi les 200 manifestants anti-Cada, la plupart ne sont pas du canton. Des militants du parti Reconquête venus des départements voisins, des élus du RN, des militants d’extrême droite arrivés de Paris spécialement pour cette manifestation forment le gros des rangs. Au delà de cette problématique locale, ils dénoncent la politique d’immigration d’Emmanuel Macron. Une situation qui exaspère les contre-manifestants.