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Toutes les raisons de désespérer

Chronique de Paysan Savoyard (n° 299 – Mai 2023)

Pour nous Français de souche européenne, pour nous les Blancs, en ce premier quart du vingt-et-unième siècle, les raisons de désespérer sont nombreuses et accablantes. 

Le cadre de vie et les structures publiques sont profondément dégradés, qu’il s’agisse du système de santé, de l’école, des paysages et du patrimoine naturel, du logement, de l’emploi, du secteur industriel, de la sphère publique, de la défense, des finances publiques, des prélèvements obligatoires, du niveau de vie ou de la délinquance (voir cette chronique). 

La société elle-même est en pleine décadence. Ses principales institutions sont écroulées ou en voie de l’être : la famille, la religion, le travail, la culture et les règles de comportement (voir cette chronique). De même le sentiment d’appartenance à une quelconque patrie a presque disparu.

Surtout, le pays est en train d’être envahi (voir cette chronique).

Dans ce contexte, la façon dont évoluent les trois principaux segments de la société française telle qu’elle se présente aujourd’hui – la classe dirigeante, la population de souche et les immigrés – conduit à un pessimisme accru.

La classe dirigeante, déterminée à édifier un monde nouveau

Premier motif de désespoir, la classe dirigeante est déterminée à trahir les intérêts les plus vitaux des pays et des peuples européens. Cette volonté s’alimente à deux sources : l’idéologie et le pouvoir.

La classe dirigeante, tout d’abord, cherche à déconstruire et détruire tout ce qui subsiste de la société traditionnelle, afin d’édifier une société progressiste et faire advenir “l’homme nouveau”, l’individu absolument libre, “libéré de toute aliénation”, sans religion, sans racines, sans frontières, sans race, sans famille, sans sexe. Les progressistes envisagent même, grâce aux projets du transhumanisme, d’augmenter les potentialités de cet homme nouveau, de le libérer de la maladie et peut-être de la mort elle-même.  Ce projet progressiste est la cause première du processus de décadence (voir cette chronique).

La volonté de la classe dirigeante de mener, depuis six décennies maintenant, une politique d’abolition progressive des frontières, d’immigration massive et de dilution de la population européenne dans un peuple nouveau, mélangé et métissé, constitue un élément-clé du projet progressiste : la classe dirigeante, soutenue sur ce point par une partie de la population, considère qu’un monde débarrassé des frontières et des races sera meilleur.

Mais la politique de la classe dirigeante est également inspirée par la volonté de porter ses pouvoirs et ses profits à un niveau peut-être jamais atteint : il s’agit pour elle d’exercer une domination complète sur les sociétés et les économies occidentales. Ce projet passe par la disparition de deux obstacles : les Etats et leurs frontières d’une part, qu’il faut abolir ; les peuples européens d’autre part, qu’il s’agit de mélanger dans une nouvelle population composée d’individus de toutes origines, interchangeables et sans identité, voués à la production et à la consommation et les plus nombreux possible.

Pour mener à bien ses projets, la classe dirigeante dispose de tous les leviers. Le levier économique, d’abord, puisqu’elle possède les entreprises et la finance. Le levier politico-administratif. Le levier judiciaire. Le levier médiatique. Elle contrôle également tous les secteurs qui influencent la société, du cinéma à l’université, de l’école à la publicité, des associations au monde de la culture, des réseaux sociaux à Wikipédia. Ces différents secteurs et strates de la classe dirigeante partagent les mêmes conceptions, les mêmes objectifs et fonctionnent en interaction : ils forment donc un Système.

La classe dirigeante de chaque pays européen appartient à l’élite occidentale, dont elle est une composante, sous direction américaine. Cette situation renforce encore sa position : elle peut compter sur l’appui de ses homologues des autres pays occidentaux, ainsi que sur les institutions internationales qu’elles ont mises en place, l’UE en particulier. Dans le cas où la classe dirigeante d’un pays européen quelconque cherche à mettre en œuvre une politique qui ne correspond pas aux visées générales de l’élite occidentale, elle se heurte alors immédiatement à l’hostilité active des autres gouvernements européens et des institutions européennes, comme on le voit avec la Hongrie et la Pologne (voir cette chronique).

Pour parvenir à ses fins, la classe dirigeante est prête à utiliser tous les moyens. Elle est déterminée en particulier à briser toute opposition. Le Système immigrationniste et universaliste est en effet de nature totalitaire (voir cette chronique).

Si la classe dirigeante trahit de façon aussi froide, aussi délibérée, aussi déterminée, les intérêts vitaux des peuples et des Etats Européens, c’est parce qu’elle les considère comme des survivances, comme des ferments de réaction, de nationalisme et de racisme, comme des obstacles à l’édification d’un monde nouveau. Nous, les Européens Blancs, devons en avoir bien conscience : la classe dirigeante progressiste veut se débarrasser de nous, parce que nous représentons un monde auquel elle veut mettre fin.

La détermination de la classe dirigeante à poursuivre ses objectifs est sans faille : se pensant à la tête du camp du Bien, elle ira jusqu’au bout. 

Le peuple de souche, profondément divisé

Deuxième raison d’affliction : le peuple de souche est profondément divisé, sur la question migratoire comme sur presque tous les sujets. 

Sur la question vitale de l’invasion migratoire, les Français de souche se répartissent entre trois attitudes : le soutien à la politique immigrationniste et sans-frontiériste de la classe dirigeante ; la résignation ; la volonté de résister. Cette troisième attitude concerne de nombreux Français de souche mais ceux-ci sont dépourvus de pouvoir et d’influence. 

Toute une partie de la population de souche, tout d’abord, soutient la politique immigrationniste et sans-frontiériste de la classe dirigeante, par adhésion à l’idéologie progressiste (ou “républicaine”, ou “des Lumières”). Comme on le sait, le progressisme comprend deux branches, l’individualisme (ou libéralisme) et l’égalitarisme (ou communisme). La classe supérieure constitue la branche libérale : E. Macron l’incarne de façon caricaturale. Les Français progressistes des classes moyenne et populaire sont pour la plupart des égalitaristes : ils s’opposent à la branche libérale du progressisme et sont hostiles au capitalisme et à sa mondialisation. Les deux branches du progressisme se retrouvent en revanche d’accord sur les autres composantes de l’idéologie progressiste, en particulier sur la politique de disparition des frontières, même s’ils ne sont pas animés par le même ressort. C’est au nom de la liberté individuelle, celle des immigrés comme celle des employeurs, que les libéraux sont favorables à la disparition des frontières et à la libre circulation des populations. Les égalitaristes y sont eux-aussi favorables, au nom de l’égalité des individus, qui doivent tous pouvoir échapper à la misère et accéder à une vie meilleure dans les pays les plus favorisés. Les deux branches du progressisme se retrouvent également d’accord sur cet aspect essentiel du progressisme, l’universalisme, qui bien sûr agit puissamment dans l’appui qu’elles apportent à la politique de grand remplacement. 

Les Français de souche qui adhèrent à l’idéologie progressiste sont la majorité des membres de la classe supérieure et une bonne partie de la classe moyenne, notamment dans le secteur public.

La politique immigrationniste de la classe dirigeante est soutenue par l’appareil d’Etat, qui l’exécute sans broncher, à tous les niveaux, du sommet à la base. Pour la majorité d’entre eux, les agents publics appliquent cette politique par adhésion idéologique : la grande majorité des cadres du secteur public et la quasi-totalité des enseignants sont progressistes. Une autre partie des agents de la sphère publique appliquent la politique de la classe dirigeante par carriérisme et opportunisme : ils savent que toute position dissidente briserait leur carrière et ils se résignent dès lors à suivre le mouvement.

Il faut insister sur l’importance quantitative de cette catégorie de Français résignés et calculateurs. Les résignés sont nombreux, parmi les actifs comme parmi les retraités, et sont présents dans toutes les catégories sociales. Ils ont souvent appartenu au camp idéologique du progressisme et considèrent qu’ils y appartiennent encore : cela ne les empêche pas d’être bien conscients de la catastrophe que l’invasion migratoire est en train de provoquer. Cependant les résignés sont des gens qui considèrent « qu’il n’y a plus rien à faire », que « de toute façon il est trop tard pour faire machine arrière ». Le mieux,  pensent-ils, est d’apporter un appui à la classe dirigeante, en espérant qu’elle parviendra à éviter le chaos ou à le retarder le plus longtemps possible. C’est pourquoi les résignés ne veulent pas voter pour “l’extrême-droite”, dont l’arrivée au pouvoir provoquerait, selon eux, le tumulte et la guerre civile. Pour le reste, les résignés cherchent à se protéger eux-mêmes de la catastrophe migratoire, en choisissant avec soin le lieu de leur résidence et de la scolarisation de leurs enfants et en sélectionnant leurs relations sociales.

Les résignés sont particulièrement représentés dans cette partie importante de la population de souche qui soutient massivement la classe dirigeante : les retraités. Certains d’entre eux adhèrent à l’idéologie progressiste. D’autres sont plus ou moins conscients du cataclysme qu’est en train de provoquer l’invasion migratoire. Mais tous sont avides de stabilité. Ne voulant pas courir le risque de mettre en danger ce qu’ils possèdent, ils raisonnent à l’échelle de leur espérance de vie et font le calcul que la dégradation continue de la situation du pays devrait rester suffisamment progressive pour leur permettre pour ce qui les concerne d’échapper au chaos. En un mot, les retraités ont, pour la quasi-totalité d’entre eux, appliqué le principe du « pas de vague » pendant toute leur carrière professionnelle : une fois à la retraite, c’est le « après moi le déluge » qui devient leur devise.

Reste la dernière partie de la population de souche, celle qui veut s’opposer au grand remplacement. Cette catégorie n’est pas négligeable : Mme. Le Pen a recueilli 13 millions de voix au second tour de l’élection de 2022. Mais une bonne part de ces électeurs appartiennent à la partie dominée de la population, les milieux populaires. En difficulté économiquement, “périphérisés” géographiquement, marginalisés socialement et méprisés symboliquement, ils ne peuvent exercer d’influence sur les autres classes sociales, qui, elles, sont massivement soit immigrationnistes soit résignées.

Il faut insister sur ce point : la société française dans ses profondeurs est profondément divisée sur l’immigration, mais elle l’est également sur tous les sujets ou presque. Sur toutes les questions du débat public, on retrouve les trois types d’attitude que l’on vient d’évoquer. Sur tous les sujets, les mœurs, l’éthique, l’hostilité à la religion catholique, les questions de sécurité et de délinquance, les impôts, l’environnement, l’Europe, les progressistes avancent leur pions et développent leur propagande, avec l’objectif de s’éloigner toujours davantage de la société traditionnelle. Les Français qui veulent résister à ces évolutions par attachement aux fondements de la société traditionnelle – on les nommera les réactionnaires – sont actifs mais peu nombreux : ce sont les Français qui ont constitué les Manifs pour tous et voté pour E. Zemmour (2,5 millions de voix). S’ajoutent aux réactionnaires, tous ceux qui votent Mme. Le Pen. En dépit de ce que croit Mme Le Pen elle-même, égarée dans ses chimères de dédiabolisation, de respectabilisation, de républicanisme, de souverainisme ou de lutte des classes, ses électeurs sont motivés par un enjeu unique : l’invasion du pays. 

Entre ces deux blocs, les progressistes et les opposants à l’invasion, se trouve une masse de gens, souvent noyés dans leurs problèmes personnels, souvent très peu cultivés, aux comportements souvent décadents : ceux-là votent au hasard, tantôt en faveur du pouvoir tantôt en choisissant l’abstention.

Ces différents segments de la société française sont séparés les uns des autres par l’incompréhension, le mépris et souvent même la détestation. Les progressistes haïssent les réactionnaires et méprisent les Français moyens beaufs, qu’ils soient abstentionnistes ou électeurs du RN. Les Français beaufs en question sont dépassés par les débats, qui les désorientent et les dépriment. La société française, et c’est là son drame, est donc fracturée dans ses profondeurs. Les Français, qui s’aiment naturellement peu eux-mêmes, ne s’aiment pas les uns les autres. La chose dure depuis plus de deux siècles maintenant : la guerre civile française, déclenchée par la bourgeoisie en 1789, se poursuit (voir cette chronique).

Les immigrés, ivres du parfum de la vengeance et de la conquête 

Troisième cause d’accablement : les immigrés non européens occupent une position de force qui ne cesse de se consolider.

Ils sont déjà, selon nous, au nombre de 18 à 20 millions en métropole. Ce nombre augmente chaque année, grâce aux naissances d’une part, aux arrivées légales et illégales d’autre part, d’environ 500 000, déduction faite des quelques départs et des quelques décès (voir cette chronique).

Ce nombre croissant réduit chaque jour un peu plus la possibilité d’une victoire dans les urnes d’un candidat qui serait déterminé à mettre fin à l’invasion et à opérer une remigration massive. 

Outre le nombre, les immigrés ont d’autres atouts. Au-delà de leurs différences d’origine géographique et raciale, ils sont homogènes sur le plan religieux et culturel car la plupart sont musulmans. 

De plus, à la différence de la population de souche, qui est devenue molle et pacifiste, les immigrés ont l’habitude de la violence et de l’affrontement physique. Ils peuplent les salles d’arts martiaux. Ils sont endurcis dès le plus jeune âge par la vue du sang des égorgements rituels d’animaux. Ils sont aguerris par la pratique de la délinquance.

Surtout, les immigrés sont ivres du désir de vengeance contre l’Occident, qui a dominé le monde musulman pendant des siècles. Ils sont grisés par l’exaltation de la conquête. Leur nombre leur donne une confiance en eux qui les galvanise. A l’instar des progressistes, eux aussi iront jusqu’au bout.

Tous les ingrédients de notre disparition sont donc réunis. Une classe dirigeante toute puissante déterminée à notre perte. Une société française depuis deux cents ans profondément divisée. Des envahisseurs bien conscients de ce que l’augmentation continue de leur nombre a sonné pour eux l’heure de la vengeance et de la conquête.

Existe-t-il encore des motifs d’espérance ? Ils sont ténus et peu nombreux, mais ils existent, nous semble-t-il. Nous y viendrons dans la chronique suivante.

https://leblogdepaysansavoyard.wordpress.com/

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