L'audience qui a suivi est désespérément banale et nous aurions tous pu écrire les dialogues. Le coupable est un « migrant » (ce vocable socialement acceptable pour qualifier les clandestins) de 27 ans, sous OQTF, qui à vrai dire est davantage une SPQR (Suggestion Polie de Quitter la Région). Cet agresseur dit ne se souvenir de rien. Mohamed, selon l'expert psychiatre, ne présente aucune abolition du discernement, aucune pathologie, seulement une grande « précarité affective ». En termes non scientifiques, Mohamed est dans la même précarité affective que le labrador face au pied de l'armoire normande. Condamné à une nouvelle OQTF et à 18 mois de prison dont 8 avec sursis, il recommencera peut-être et (prenons les paris) ne quittera jamais la France.
Pourquoi parler de cette petite historiette provençale, qui sent davantage la 8.6 tiède et les cales de l'Ocean Viking que le romarin et la lavande ? Évidemment, des histoires de Français qui se font enrichir par des OQTF, il en arrive tous les jours et les pouvoirs publics comme les juges semblent s'en moquer. Ce qui est intéressant, c'est le numéro d'équilibriste de Var-Matin, dont la ligne éditoriale oscille artistiquement entre la vérité et la novlangue. Il faut un certain talent pour titrer « Une vacancière [rappelons que l'on parle d'une gamine de 14 ans] agressée sexuellement dans un bus du réseau Mistral à La Seyne », pour sous-titrer « Le passager d’un bus à La Seyne-sur-Mer a été condamné pour agression sexuelle d’une mineure et violences contre des personnes chargées d’une mission de service public »... et, en même temps, pour finir, dans le corps de l'article, par raconter exactement ce qui s'est passé, sans omettre aucune circonstance ni transformer ce Mohamed en un quelconque Kévin ou Mattéo.
Dans le Var, on vote quand même pas mal à droite, ce n'est un secret pour personne (7 circonscriptions sur 8 sont détenues par un député RN...). Il y a de quoi. Alors, Var-Matin n'oublie pas que ses lecteurs sont également, quelque part, des électeurs et qu'il y a donc des choses qu'on ne peut pas passer sous silence. Sinon, les lecteurs devineront la combine et mépriseront la presse quotidienne régionale. D'un autre côté, « on ne peut pas admettre dans la République française », pour reprendre une formule rigolote (et fausse) de Robert Badinter, qu'un journal « sérieux » titre « La Seyne : encore une enfant innocente agressée sexuellement par un migrant pervers ». Alors, on ménage la chèvre et le chou. C'est plutôt malin. Et, quand même, n'oublions pas de payer à nos filles une bombe à poivre et deux ou trois cours de krav maga. C'est le prix à payer quand on part en colo dans un pays riche de sa diversité.
Arnaud Florac
https://www.bvoltaire.fr/agression-sexuelle-dune-gamine-par-un-migrant-la-presse-dit-tout-mais/