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« L’arc républicain »

« L’arc républicain »

D’Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine, à propos de la rentrée politique :

[…] « L’arc républicain » de Macron, dirigé uniquement contre tout esprit national français authentique, tout en invoquant la nation et même le « faire-nation » – c’est du Macron pur jus ! – se voudrait la solution, annoncée dès le début de l’été dans l’attente de la rentrée, comme « l’initiative politique d’ampleur », afin de recomposer le corps politique autour du président de la République et donner un sens à son deuxième mandat.

Ainsi a-t-il convoqué les chefs de parti à la Légion d’Honneur à Saint-Denis – tout un symbole – pour s’entretenir avec eux des problèmes français, du malaise social, des émeutes, de la politique intérieure et de la politique internationale, en présentant des propositions et même des suggestions référendaires à plusieurs niveaux, manière de récupérer la chose à son profit ! Il est facile de prévoir que rien ne sortira de pareilles rencontres. Il suffit de lire le long entretien que Macron a accordé au Point fin août pour comprendre que l’homme ne sortira jamais de sa ligne d’autosatisfaction et de complet déni des réalités où il se complaît et que, de plus, il camoufle derrière de fausses concessions.

Il est totalement incorrigible. Il faudra aller jusqu’au bout de cette politique insensée qui se refuse à toute remise en cause. Darmanin le pressent sans l’avouer, en s’avançant hardiment et le premier pour se situer au plus vite dans l’axe du compas sur le point fixe qui va définir l’arc républicain et autour duquel devront se placer les partenaires du jeu politique. Les autres concurrents ont parfaitement compris la manœuvre et tâcheront de briguer la même place. Ainsi finissent les institutions de la Ve République comme elles ont commencé. Car la République en France se définit essentiellement comme l’absence de roi et, donc, comme une lutte perpétuelle pour récupérer le pouvoir. Quitte à créer une République consulaire voire impériale, ou même une monarchie républicaine, en substituant au roi ce qui n’est jamais qu’un faux roi.

État de la France

Et pendant ces beaux discours les gosses tombent percés de balles dans les villes de France. Les règlements de comptes font l’actualité quotidienne. Darmanin, accompagné de ses CRS, court les scènes de meurtres, débitant les mêmes rodomontades. Le trafic de drogue domine la France. Le palais de justice d’Aurillac est pris d’assaut par la jeunesse formée dans l’école de la République. La vie sociale devient impossible sur la moitié du territoire. Les lois de la République achèvent de détruire la famille. Comment peut-on parler encore d’ordre et d’autorité ? L’inflation galope malgré les objurgations de Le Maire, toujours content de lui. La réindustrialisation est, en fait, un rêve, un jeu de dupes et un effet d’annonce, trompeur comme tous les chiffres affichés. L’industrie française – la nucléaire singulièrement – a été saccagée par de véritables actes de trahison qui ne seront jamais sanctionnés. Notre agriculture est livrée à une concurrence déloyale. Les intérêts français ne sont plus protégés. L’Europe, l’Allemagne singulièrement, œuvre maintenant ouvertement contre les intérêts français. La France devra payer son endettement, y compris européen, et de plus en plus cher. Les impôts augmenteront nécessairement, ne serait-ce que le produit de la TVA. Tout est de la frime et de la communication. Le pays a perdu son moral et cette morosité se ressent dans toutes ses activités. Sauf exception notable, les Français n’y croient plus. À quoi sert d’enseigner ? D’assurer la sécurité et l’ordre public ? Même de juger ? De soigner ? D’administrer ? De travailler ? Tout est systématiquement démoli. Gabriel Attal s’imagine qu’il va réussir à redresser le lourd navire de l’Éducation nationale qui est en train de sombrer, par ses ordres itératifs. Il n’arrivera à rien.

Une partie des communautés qui fragmentent la France n’ont aucune intention de « faire nation ». Elles le feront savoir de nouveau et sans doute dans peu de temps. La partie est perdue d’avance, selon la logique républicaine qui ne sait jamais que céder et qui préférera, selon sa vieille habitude, livrer les populations fidèles à la France – et il y en a ! – aux voyous et aux assassins avec lesquels elle cherchera des accords – même électoraux – jusqu’au déshonneur, pour garder le pouvoir ! Macron, dans la suite de ses prédécesseurs, n’est-il pas allé en Algérie accuser lui-même la France de crime contre l’humanité devant ceux qui s’instituent pour exister comme ses accusateurs et ses juges, tout ça pour gagner des voix et quelques autres avantages évidemment non dits.

L’Afrique est perdue

S’ajoute à cette décrépitude intérieure une politique extérieure aussi défectueuse que grotesque. Macron faisant son cours de géostratégie aux ambassadeurs est aux limites de la prétention et du ridicule. Son Europe n’existe pas ; son rêve aboutit au néant. C’est pourtant sur ce faux tremplin qu’il prétend rebondir, en pensant vraisemblablement à la fin de son mandat. Les USA mènent leur politique. L’Allemagne a fait le choix de l’Allemagne, comme la Pologne celui de la Pologne. Rien de bon ne sortira pour la France de la guerre russo-ukrainienne, sauf des risques de plus en plus fréquents de cobelligérance.

L’Afrique est définitivement perdue, aboutissement de cinquante ans d’incohérences et d’abus d’influences. Qui ose se souvenir que la Françafrique gaulliste ne fut qu’un trompe-l’œil pour permettre aux partis politiques d’exploiter les financements africains, avec retours de mallettes de billets ? Même trafic au Liban, en Syrie, en Irak et en Libye. Mais oui ! L’héritage des Lyautey, des Foucauld, des Gallieni, a été perdu dans toutes ses composantes, même spirituelles. La République ne développe plus que des principes absurdes censés justifier moralement des conduites parfaitement immorales. Même les interventions nombreuses et, d’ailleurs, remarquables qui sont à l’honneur de nos armées n’aboutissent à rien, faute de vraie politique. Ce qui fut sa zone d’influence échappe maintenant à la France, et totalement. Elle risque aujourd’hui un clash violent au Niger. Les pays de la francophonie passent les uns après les autres soit au Commonwealth, soit aux influences anglo-saxonne, russe ou chinoise. Cependant que les horreurs se poursuivent en Afrique sahélienne et en Afrique centrale, avec tueries, razzias, rapts, dans le silence de toutes les bonnes consciences de chez nous, car ces horreurs ne font pas partie des luttes intersectionnelles ! Jamais l’hypocrisie n’est allée aussi loin.

Que faire ?

Darmanin veut prendre la succession de Macron, on lui souhaite bien du plaisir. Aux autres pareillement. La politique républicaine s’achève dans le crime quotidien, l’abrutissement généralisé, le désastre d’un anéantissement sans nom et sans fin. Y aura-t-il des Français pour enfin comprendre ? Il est réconfortant de connaître des jeunes gens qui en prennent conscience.

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