Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Marion Maréchal fait-elle « sa pin-up à Lampedusa » ?

Souvenez-vous, c’était en 2021. HEC, la plus prestigieuse école de commerce, s’engageait à « former 100 % de ses étudiants aux violences sexuelles et sexistes, avec le groupe Egaé, fondé par Caroline De Haas ». Pour les étudiants, on ne sait pas, mais pour les profs, il y a encore du boulot.

Le politologue belge François Gemenne, auteur pour le GIEC, directeur de l'Observatoire Hugo, qui affiche fièrement sur son compte X sa qualité de professeur à HEC - il a fait, il y a quelques jours, une conférence de rentrée sur le thème « Climat et Migrations », son sujet préféré -, a accusé, sur LCI, ce vendredi matin, Marion Maréchal d’avoir « sauté dans le premier avion pour faire sa pin-up à Lampedusa » (sic).

Mais qu’est-ce qu’une pin-up, au fait, selon le Larousse ? Une « jeune femme au physique agréable et qui a du sex-appeal » ou bien « une photo ou dessin de jolie fille peu vêtue, servant à décorer un local ». Le terme pin-up désigne une punaise enfoncée. Cette expression est née en 1941 pour désigner les photos « aguichantes » et « sexy » - ce sont les mots que l’on peut lire sur Wikipédia (la bible de la gauche) - que les GIs américains accrochaient sur les murs de leur chambre ou les portes de leur casier. Une femme politique, ancienne députée, tête de liste aux européennes, en déplacement dans une île vivant un drame comparé à « l’apocalypse » par le prêtre local, est donc accusée de vouloir faire son aguicheuse sous les palmiers.

Digne de Mr Bean

Remplaçons LCI par CNews et Marion Maréchal par Clémence Guetté, et imaginons une minute et demie la syncope générale, la sidération totale avant le tsunami d'indignation. Ouf, ce n’est QUE Marion Maréchal. Et par le passé, les insultes restées impunies à l’endroit de Nadine Morano et Marine Le Pen nous ont montré que des opinions de droite suffisaient à effacer toute féminité et, donc, pardi, le soutien des féministes.

Ce monsieur est néanmoins bien imprudent de faire glisser le débat sur les bikinis et les soutiens-gorge pigeonnants, attribut bien connu des pin-up, car il y a quelques jours, c’est sa propre culotte qui a défrayé la chronique, au cours d’une visio sur la même chaîne. Pensant n’être qu’un homme-tronc à la télé, il n’avait enfilé que le haut de son costume. Mais c’était sans compter la chute malheureuse de son téléphone qui a offert, l'espace d'un instant, le spectacle de son caleçon, une séquence digne des grandes heures de Benny Hill ou de Mr Bean. Les réseaux sociaux en ricanent encore. Rien de surprenant, dira-t-on : dans l’imaginaire français, les Belges font rire. Et celui-ci, même quand il parle sérieusement, est désopilant : « C’est en ouvrant mieux les frontières qu’on contrôlera mieux l’immigration », expliquait François Gemmenne, en octobre 2020, dans L’Union ardennaise. Il fallait y penser. Dans tous ses prêches - car dans cet homme, il y a quelque chose du télévangéliste -, il exhorte à « arrêter de croire que l’on peut arrêter l’immigration avec la fermeture des frontières », à « accepter le fait que l’immigration est une sorte de transformation structurelle de nos sociétés et non pas un problème conjoncturel qu’il va falloir résoudre ». La suite est sans doute un clin d'œil aux étudiants d’HEC : « Le mieux que l’on puisse faire, c’est de les organiser pour mieux en maximiser les bénéfices. » Bref, conclut-il, « il y a une politique pragmatique et humanitaire à construire, dans le cadre européen ».

7 millions d'euros offerts par la Commission

Et le cadre européen, il le connaît bien : son Observatoire Hugo des migrations environnementales, sous la houlette de l’université de Liège, coordonne HABITABLE, « le plus grand projet de recherche sur le changement climatique et la migration jamais financé par l’Union européenne » : un consortium qui rassemble vingt partenaires venus de 17 pays sur trois continents. Et qui a reçu près de sept millions d’euros de la Commission européenne… La Commission dont il aurait mauvaise grâce, convenons-en, à ne pas épouser la vision « migratoire », qu'il distille de média en média. Cette vision n’est pas celle (ce n’est pas un scoop) de Marion Maréchal. Mais un tel expert n'a pas trouvé d'autre argument pour la contrer qu'en faire Nabilla aux Seychelles. Marion Maréchal, en duplex à Lampedusa, l’a d’ailleurs aussitôt mouché, le rhabillant pour l'hiver. Ce qui, pour le bas au moins, n'est pas du luxe.

Gabrielle Cluzel

https://www.bvoltaire.fr/marion-marechal-fait-elle-sa-pin-up-a-lampedusa/

Voir les tweets (X) sur le lien ci-dessus

Les commentaires sont fermés.