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C’est pas vrai… C’est pas grave… Et de toute façon c’est trop tard

Dans une entreprise de tromperie il existe des étapes nécessaires, qui se succèdent, s’emboîtent et s’articulent. Si l’on veut placer un produit financier à haut risque, capter l’héritage d’un richard en fin de vie ou inciter un ado à essayer le cannabis, on ne s’appesantit pas sur le processus en présence de la victime. On ne lui souligne pas les conséquences et les risques. On ne lui explique pas que l’on compte sur sa naïveté ou son manque d’informations. On cherche au contraire à endormir sa méfiance, à mettre en avant les aspects positifs de l’affaire, à en dissimuler les risques. Pour tromper quelqu’un, autrement dit, il faut évidemment avancer masqué. Jusqu’à ce l’intéressé se rende compte de sa naïveté et de sa bêtise et voit clairement enfin qu’il a été joué… mais il est trop tard. C’est ainsi que la classe dirigeante a procédé pour mener depuis soixante ans sa politique d’invasion migratoire et de destruction des frontières en Europe.

A cette aune, une tribune récente du Monde mérite d’être signalée. Elle est signée Ben Judah, journaliste et chercheur franco-britannique.

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Pour accompagner sa politique de démolissage des frontières et d’immigration massive, le discours de la classe dirigeante s’est développé en trois temps. Jusque dans les années 1980 environ, elle a nié le phénomène d’immigration de masse. Elle a prétendu que l’immigration était un phénomène marginal, qu’au demeurant elle avait toujours existé et que d’ailleurs la proportion d’immigrés n’était pas supérieure à ce qu’elle était dans le passé. De même elle a nié énergiquement qu’il puisse exister un lien quelconque entre immigration et délinquance. Elle a affirmé avec assurance que les immigrés en majorité étaient en voie d’assimilation. C’était le temps de la dénégation, le temps du déni, le temps du « C’est pas vrai ».

Dans une deuxième étape, à partir des années 1990, l’importance de l’immigration est devenue difficile à contester, le regroupement familial ayant remplacé l’immigration de travail par l’immigration de masse. La classe dirigeante a cherché alors à relativiser un phénomène qu’elle ne pouvait plus nier. Elle a dû admettre que l’immigration était quantitativement importante. Elle a dû concéder que le processus d’assimilation ne s’était pas enclenché. Mais elle a immédiatement ajouté que cette assimilation hors de portée n’était de toute façon pas souhaitable puisque recouvrant par nature une dimension néocoloniale. L’intégration, qui lui était bien préférable, se faisait, elle, tant bien que mal puisque la plupart des personnes originaires de l’immigration devenaient des Français. Quant aux difficultés rencontrées, ajoutaient les porte-paroles du Système, elles seraient progressivement surmontées si la société française consentait enfin des efforts à la hauteur des enjeux, en termes de politique de la ville, de lutte contre la discrimination et de disparition des ghettos. Ce discours de la classe dominante a prévalu pendant une vingtaine d’années environ. Ce fût le deuxième temps : la dénégation a été remplacée par le discours de la relativisation. Le « C’est pas vrai » a cédé la place au « C’est pas grave ».

Un nouveau cycle s’est ouvert au début des années 2010, dans la foulée de la guerre déclenchée en Syrie : aux flux massifs du regroupement familial se sont ajoutées les cohortes des demandeurs d’asile. A compter de ce moment, l’immigration de masse s’est transformée en invasion migratoire. En outre, il est chaque jour plus évident que les personnes originaires de l’immigration ne sont nullement en voie intégration, malgré les milliards de la politique de la ville, malgré les multiples concessions et accommodements raisonnables, malgré la discrimination positive, les quotas et le jet continu d’allocations : au contraire, par centaines, des quartiers et parfois des villes entières sont devenues des espèces d’enclaves étrangères, régies par la loi des caïds et par l’islam. La vie du pays, et de plusieurs autres pays européens, est désormais rythmée par le triptyque délinquance, attentats émeutes, l’islamisation galopante en toile de fond.  Dans ce contexte, il est devenu difficile pour la classe dirigeante de relativiser et de prétendre que les choses vont s’arranger à terme : plus personne n’y croit. La classe dirigeante a donc de nouveau adapté son discours : c’est le troisième temps du discours immigrationniste.

La classe dirigeante reconnaît désormais que la France a profondément changé. L’organisme gouvernemental France stratégie reconnaît benoîtement que dans de nombreuses banlieues les jeunes issus de l’immigration constituent déjà 70 ou 80 % de leur génération. H. Le Bras concède qu’il se produit de nombreux « petits remplacements ». E. Macron pontifie sur le thème de la « transition démographique ». Quant à l’objectif d’intégration, il a été abandonné à son tour depuis déjà plusieurs années, au profit du vivre-ensemble, projet de simple coexistence entre les communautés, que l’on espère pacifique.  C’est le troisième temps : après le « C’est pas vrai », puis le « C’est pas grave », est venu le temps du « De toute façon c’est trop tard ».

C’est ce passage à la troisième étape de la rhétorique immigrationniste que vient illustrer la tribune de M. Ben Judah. Journaliste, binational, Européen vivant aux Etats-Unis, toujours entre deux aéroports, M. Ben Judah est bien représentatif de la classe dominante occidentale. Citons les principaux passages de sa tribune :

« L’Europe remplie de souvenirs, de vacances, de visites des grandes cathédrales, du cinéma italien (est ) de plus en plus éloignée de l’Europe vécue, réelle, où nous vivons. »

« La façon dont on vit en Europe est en train de changer très rapidement et profondément, d’une manière même plus accélérée qu’aux Etats-Unis, où je vis actuellement. D’abord, il y a l’immigration, qui change profondément la texture de la vie de tous les jours, d’une manière très profonde. C’est vrai dans les villes mais aussi les villages ou les cités. Les Etats-Unis aussi sont fondés sur l’immigration, bien sûr, mais ce n’est pas nouveau. Alors que, jusqu’à peu, ce n’était pas le cas pour un village italien, par exemple ».

De cette évolution M. Ben Judah se félicite bien entendu :

(Pour les couples mixtes que j’ai rencontrés) l’Europe est un continent d’échanges, de libération, d’amour et de beauté.

Toutes les personnes (…) même si elles sont venues d’Afrique ou de Syrie, se considèrent comme européennes parce qu’elles y voient leur avenir. Il est important que les Européens pensent plus à l’avenir et construisent une identité politique dans ce sens.

M. Ben Judah et tous ses condisciples, intellectuels, universitaires, journalistes, nous le disent désormais sans détour : que les Européens le veuillent ou non, l’Europe des cathédrales c’est fini. Place à l’Europe du métissage, de la diversité des religions et des couples mixtes. L’Europe d’avant n’existe plus et il va falloir faire avec. Pour la classe dirigeante, autrement dit, le masque est tombé. Elle est en désormais au troisième temps de sa rhétorique immigrationniste : le « De toute façon c’est trop tard ».

Au point où les choses en sont rendues, le « C’est trop tard » a pour elle un grand intérêt : en achevant de démoraliser les Français et Européens, il permettra à la classe dirigeante de mener à son terme sans encombres le projet de Monde nouveau sans frontières auquel elle s’est attelé depuis plus de soixante ans.  

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Si le jour venu, après la reconquête de l’Europe, la classe dirigeante européenne se retrouve jugée pour haute trahison, elle inventera sans doute un quatrième étage à son argumentaire immigrationniste. Pour tenter de se défausser, elle continuera à mentir et prétendra qu’elle ne pouvait rien faire face à des phénomènes qu’elle présentera comme irrépressibles : les effets retards de la colonisation européenne de l’Afrique, la démographie africaine, les conséquences du réchauffement… Ce sera le temps du « C’est pas nous ».

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https://leblogdepaysansavoyard.wordpress.com/2023/10/04/cest-pas-vrai-cest-pas-grave-et-de-toute-facon-cest-trop-tard/

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