Exit le repoussoir de la référence à l’Europe et bonjour le slogan attrape-tout « Venez comme vous êtes », piqué sans vergogne à McDonald’s, avec adhésion facultative, alternative ou seulement les jours impairs. C’est clair : il s’agit de ratisser large. Car qui peut être contre un air pur, une nourriture saine, des fleurettes et des petits oiseaux ? Personne. Donc, tout le monde peut rejoindre Les Écologistes. Comme disait Jean-Claude Dusse, « on ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher »...
Marine Tondelier, qui se souvient des 4,6 % de Yannick Jadot à la présidentielle, semble avoir compris qu’il était temps de s’occuper un peu plus de ceux qui - selon la formule désormais incontournable - sont plus préoccupés par la fin du mois que par la fin du monde. D’autant qu’on assiste un peu partout dans le monde (Chine, Inde, pays scandinaves) à un reflux de l’enthousiasme réchauffiste, apocalyptique et transitionnel énergétique.
En France même, des maires EELV commencent à se demander si les ghettos pour riches que sont les ZFE (zones à faibles émissions) ou les ukases de rénovation thermique propres à assécher le marché de l’immobilier sont bien raisonnables ? Alors, « on va changer la manière de s’engager, permettre un engagement à la carte », assure la patronne d’EELV, tandis que le maire écolo de Poitiers appelle de ses vœux « un discours plus audible et plus crédible », « plus positif » et « moins clivant ».
Mais à qui donc pensent ces dames ? À l’éco-féministe au sourire de granit déconstructrice des hommes et des barbecues ? À leur allié politique au sein de la NUPES (de lit), le LFI animaliste grand ami des moustiques, des surmulots et probablement des égorgeurs du Hamas ?
De fait, la cécité volontaire de La France insoumise après ces attaques monstrueuses a enfoncé un nouveau clou dans le cercueil déjà vermoulu de la NUPES, d’autant que son utilité est nulle pour des élections à un tour comme les européennes qui se profilent. Pour le divorce, « nous sommes majoritaires à avoir envie que ça se passe bien, que ça s’appelle NUPES ou pas, a déclaré la patronne d’EELV. Si, à un moment, il faut que ça s’appelle autrement… Ça restera l’union de la gauche et des écologistes, sous un nom ou sous un autre. Peut-être qu’à un moment, il faudra en arriver là. » Moralement, le plus tôt sera le mieux.
Richard Hanlet
https://www.bvoltaire.fr/un-mois-davance-sur-le-beaujolais-les-ecologistes-nouveaux-sont-arrives/