En effet, l’association écologiste Les Ami.es de la Bourges milite contre depuis 2018, excipant de la sauvegarde du Réséda de Jacquin, plante qui serait mise en danger par l’édifice en question. Depuis, les deux parties se regardent en chiens de faïence et il fallait bien qu’à un moment ou à un autre, la confrontation, jusqu’alors pacifique, devienne affrontement tout court. Ce qui est arrivé ce lundi 16 octobre.
La manifestation de trop, peut-être, dont la goutte a mis le feu aux poudres et dont l’étincelle a fait déborder le vase. Toujours est-il que devant des activistes écologistes venus à la fois crier leur amour du Réséda de Jacquin et brailler leur haine du catholicisme, une bonne sœur n’hésite pas à sortir de sa traditionnelle réserve, oubliant peut-être que la séparation entre Église et État est depuis longtemps gravée dans le marbre constitutionnel. Seulement voilà, on ne se refait pas.
Le plaqué n'en mène pas large
Et là, le clash. Haute comme trois pommes à genoux, notre chère bonne sœur se met à courir après un ahuri deux fois plus grand qu’elle et le jette au sol. On connaissait les bonnes sœurs piqueuses, voilà venu le tour des religieuses plaqueuses. Et là, il n’est manifestement pas question de rigoler, le plaqué n’en menant pas large. Pire qu’un pitbull, la nénette voilée qui, le matin, doit égrener le chapelet et, le soir, s’entraîner au nunchaku. Trois cents kilos de pression dans la mâchoire, au moins.
On imagine la tête de la victime, si jamais elle s’avisait de porter plainte à la plus proche gendarmerie. « Vous avez été agressé ? » « Oui. » « Par qui ? » « Une religieuse… » À la place du pandore, on répliquerait illico : « Vous, vous ne devez pas fumer que des Gauloises, mais aussi du Réséda de Jacquin. »
En attendant, c’est le trublion qui s’est fait fumer. Raide comme balle : la tête dans la boue et les genoux dans la gadoue. À sa place, je ne refuserais pas une cigarette à cette enfant de Dieu. Et si, d’aventure, elle m’en taxait une, à la nuit tombée, dans un quartier mal famé, pour sauver ma vie, j’irais même jusqu’à lui acheter un paquet. On n’a qu’une vie, après tout.
C’est, d’ailleurs, l’ambiance anxiogène qui semble prévaloir, devant cet inquiétant sentiment d’insécurité, chez les très sensibles militants des Ami.es de la Bourges, dont Sylvain Hérenguel, son coprésident : « Je ne m’attendais pas à ça. Je m’attendais à ce que les religieuses soient un peu raisonnables pour l’ordre public. Le problème, c’est que les religieux ont décidé de passer à la violence. Moi, j’ai été pris à partie trois fois par cinq personnes, qui m’ont arraché, qui ont voulu me mettre dehors. Là, ils ont décidé de protéger le chantier par leurs actes et leur corps. »
Hormis une syntaxe plus qu’approximative, voilà qui nous dit que les éternels activistes sont tombés sur plus activistes qu’eux. Les pauvres… sûrement frappés à coups de chapelet et ayant manqué de peu de se trouver noyés dans l’eau bénite. En d’autres termes, que fait la police ? Pour le moment, Gérald Darmanin, premier des flics de France, n’aurait pas fait état d’une quelconque inscription de cette bonne sœur au « fichier S. » À part, il va sans dire, un fichage « S », comme Sébastien Chabal…
Ces choses dites, si cette énergique bonne sœur avait été mise sur le terrain, ce dimanche dernier, face à l’Afrique du Sud, lors du quart de finale de la Coupe du monde de rugby, nous n’aurions sûrement pas perdu 28 à 29 ; mais gagné 30 à 2 - et encore, en notant vache. Sans compter qu’un haka proféré en latin n’aurait pas manqué de gueule.
On connaissait France Rumilly, autre bonne sœur conduisant sa 2 CV à tombeau ouvert dans Le Gendarme de Saint-Tropez, film de Jean Girault sorti en 1964. Saluons, aujourd’hui, la classe, même un brin canaille, de son illustre descendante. Car c’est qu’elles en ont encore sous la pédale, ces saintes bougresses.
Nicolas Gauthier
https://www.bvoltaire.fr/contre-les-militants-ecologistes-les-bonnes-soeurs-se-rebiffent/