Alors que le changement d'horaire semble en sursis en Europe, il est intéressant de se pencher sur la gestion du temps dans nos villes et villages au Moyen-Âge. En effet, l'homme médiéval ne savait pas lire et si le soleil rythmait son temps de travail, de nombreux repères jalonnaient sa journée. Ainsi, les cloches des églises et cathédrales donnaient les grandes divisions du jour (8 tranches de 3 heures). Ce sont les heures canoniales.
Frère Jacques doit sonner les Mâtines, première heure du jour qui était minuit. Les laudes étaient à 3 heures. Ensuite, l'homme médiéval débutait sa journée de travail à Prime qui correspondait à 6 heures du matin. Ces "6 heures" étaient la première heure, souvent le lever du soleil…
De manière très simple, nos heures actuelles vont être décalées de 6 heures par rapport au moyen-âge. Comme quoi, le décalage horaire n'est pas neuf ! Imaginez-vous avoir rendez-vous avec le Comte de Chartres à la 9e heures (none) et vous pointer à 9 heures du matin…soit avec 6 heures d'avance !
On récapitule : Tierce correspond à 9 heures. Sexte à 12 heures. C'était le moment où on arrêtait de travailler. Ce qui a donné, de manière très subtil, le mot sieste. None tombait à 15 heures (à noter que les anglo-saxons considéraient none comme le milieu de la journée, d'où le noon pour midi). D'autant que, pour ceux qui travaillaient aux champs, c'était l'heure de la pause "repas". Les vêpres étaient ensuite à 18h. A partir de ce moment, on ne travaillait plus du tout. Les Complies étaient à 21h et pour les sergents de ville, c'était l'heure où les braves gens devaient être chez eux.
Cependant, il faut savoir que les jours et les heures n'étaient pas égaux entre les saisons. C'était que nous arrivons à notre heure d'été. En effet, au moyen-âge, la notion de temps était un peu plus élastique est l'heure pouvait être bien plus longue qu'une heure d'hiver.
Poursuivons, pour repérer les mois, l'homme médiéval connaissait très bien le temps des travaux (temps des vendanges, temps des moissons, temps de la chasse...) qui marquaient les grands moments de l'année.
Quant au début de l’année, ce n’est que par l’édit de Paris du 9 août 1564 que le début de l’année fut fixé au premier janvier de chaque année. Avant cette réforme qui ne concernait que les prêtres et les juristes, la date de début d’année variait d’une province à l’autre. Ainsi fixait-on le jour de l’an à Noël (Date de naissance du Christ) ; à Pâques (Jour de sa résurrection qui a le gros inconvénient d’être une fête mobile) ou encore le 25 mars pour le jour de l’Annonciation.
Suivra, en 1582, la réforme du calendrier faite par le Pape Grégoire VIII afin de mieux s’aligner sur le temps solaire…
http://histoirerevisitee.over-blog.com/2018/04/la-perception-du-temps-au-moyen-age.html