Avec cette victoire, « God of war » fait son entrée dans le top 15 des moins de 70 kg, la catégorie la plus relevée de l’UFC. Il peut par ailleurs prétendre à une ceinture, l’objectif de tout combattant de MMA de ce niveau. Celle qui lui plairait le plus, il ne s’en est jamais caché, est celle des « BMF », les « Bad Motherf*ckers », une catégorie réservée aux combattants les plus charismatiques, les plus agressifs, ceux dont la personnalité est la plus forte. On n’y entre que sur invitation, mais Saint-Denis semble avoir le profil. Alors, vient-il vraiment « d’ailleurs », ce Nîmois catholique, fils d’officier de légion ? Mis en cause par des journalistes de bas étage (Loopsider), qui le prenaient pour un nationaliste ultra-violent, Benoît Saint-Denis a dénoncé cet « amalgame gravissime » et a simplement dit qu’il priait pour ces pauvres gens « parce que ce sont des gens qui n’ont pas eu le bonheur de grandir dans la foi ou avec les valeurs nécessaires à une vie épanouie. […] Je ne sais pas comment ils vivent leur vie au quotidien, mais ça ne doit pas être des personnes très heureuses. » La foi, en Dieu et en la France, le combattant français la porte sur sa peau, avec des tatouages de Jeanne d’Arc ou de la croix des Templiers, mais aussi dans sa tête. Il dit avoir appris à aimer encore davantage la France en faisant des recherches historiques, « parce qu'[il] pense qu’il faut être passionné d’histoire pour être patriote ». Les intellos qui pensent que les coups dans la figure rendent idiot en seront pour leurs frais. Symbole de cet alignement entre le corps et l’esprit : le soir du 11 novembre, Benoît Saint-Denis portait un protège-dents tricolore frappé des chiffres « 14-18 ».
Terminons sur un fait amusant : Donald Trump était dans la salle. Il a été acclamé par la foule. « BSD », qui fait un audacieux parallèle, espère « que lors de [son] combat à Paris, [il] aura aussi le soutien du Président français, car le MMA en France est très suivi mais les politiques restent un pied dehors ». Un pied dehors. Remarque amusante de la part d’un homme qui a justement mis son adversaire KO d’un coup de pied à la tête. Ce désintérêt des politiques français pour le MMA est-il lié aux valeurs sportives que véhicule ce sport exigeant : engagement physique, dépassement de la peur (légitime) d’être frappé, cohérence entre l’idée et l’action ? Allez savoir.
Arnaud Florac