La Russie dit qu’elle n’a plus peur des sanctions occidentales – mais son économie est toujours sous pression.
La Russie n’a plus peur des sanctions occidentales, a déclaré la semaine dernière un porte-parole du Kremlin.
Il y a des signes de résilience de l’économie, avec une croissance stable et une augmentation de la richesse totale en 2022. Mais les embargos occidentaux continuent d’affecter la Russie, avec la chute des exportations et l’effondrement du rouble.
La semaine dernière, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a fait fi des embargos sur le pétrole et le gaz et des restrictions financières décrétés par l’Occident, affirmant que la Russie s’était « adaptée » et n’était plus « effrayée » par de nouvelles mesures.
Certains signes montrent qu’il a raison, car l’économie russe résiste mieux que prévu alors que la guerre en Ukraine s’éternise.
Bien mieux que prévu, surtout par notre célèbre Le Maire qui allait mettre à genoux la Russie et détruire son économie. Je rigole encore de cette sagacité et cette fulgurance intellectuelle de notre mamamouchi en chef préposé à l’économie.
En octobre, le Fonds monétaire international avait révisé ses prévisions à la hausse pour l’économie russe, en indiquant s’attendre à ce que le produit intérieur brut (PIB) de la Russie augmente de 2,2 % cette année, alors que son objectif précédent était de 1,5 %.
Le FMI a cité les « mesures de relance budgétaire substantielles » comme l’un des facteurs ayant contribué à soutenir la croissance. Moscou s’est engagée à dépenser 160 milliards de dollars pour son armée cette année et a déclaré en septembre que cette somme augmenterait d’un quart en 2024.
La Russie s’est également enrichie malgré la guerre avec l’Ukraine, selon l’UBS Global Wealth Report. Le pays a ajouté 600 milliards de dollars de richesse totale en 2022, selon la banque suisse, tandis que le nombre de millionnaires a augmenté de 56 000 pour atteindre 480 000, malgré une série de sanctions ciblant les personnes fortunées.
Toutefois, ces chiffres ne signifient pas que les sanctions ne fonctionnent pas ou que l’économie russe est en bonne santé.
L’Occident s’est efforcé de réduire les recettes pétrolières et gazières de Moscou afin d’ébranler la machine de guerre de M. Poutine, ce qui se reflète dans les comptes courants de la Russie, qui mesurent les flux d’argent pour le commerce et les investissements.
L’excédent des comptes courants de la Russie s’est effondré de près de 80 % au cours des neuf premiers mois de 2023 par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 41 milliards de dollars. Les recettes énergétiques du pays, un moteur économique clé pour la nation riche en pétrole, ont chuté de 41 % en glissement annuel pour atteindre seulement 25 milliards de dollars au cours des sept mois précédant le mois de juillet.
Entre-temps, le rouble est un autre signe de faiblesse économique. Il a chuté de 10 % par rapport au dollar américain depuis l’invasion de Vladimir Poutine, et ce malgré les hausses répétées des taux d’intérêt de la Banque de Russie pour tenter de soutenir la monnaie.
Enfin, la guerre elle-même a un impact. Selon des données publiées en avril, la Russie est actuellement confrontée à une pénurie record de main-d’œuvre, car une grande partie de sa population a été appelée à combattre ou a choisi d’émigrer.
Si le Kremlin a raison de dire que la Russie a des raisons d’être optimiste sur le plan économique, il ne faut pas croire pour autant que les sanctions et une guerre brutale et coûteuse n’ont pas d’impact.
Une incohérence importante à voir !
A noter quand même qu’il est dit dans cet article du Business Insider que « l’excédent des comptes courants de la Russie s’est effondré de près de 80 %.
Le rouble, lui n’a chuté « que » de 10 % ce qui n’est rien, le couple euro-dollar évoluant souvent avec des variations de 10 % sur une année.
Alors comment expliquer un tel paradoxe.
« L’Ouest » ne sait plus comptabiliser que ce qui passe par SWIFT. Tout ce qui passe par les systèmes de règlements chinois ou russe n’est plus visible par les chiffres « occidentaux ».
Nous sommes en plus d’être sans pétrole et gaz, aveugle aux économies russe et chinoise.
Charles SANNAT
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Source Business Insider ici