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Islamo-gauchisme et climato-gauchisme : une même idéologie

La manifestation contre l’antisémitisme de ce dimanche 12 novembre 2023 est un événement majeur. S’il doit d’abord être vécu comme un support inconditionnel aux Juifs du monde face à la barbarie de l’islamisme radical, il doit aussi être entendu comme un plaidoyer de notre modèle démocratique libéral face aux totalitarismes de toute nature.

Entouré de régimes autoritaires laïcs ou religieux et de monarchies rétrogrades, Israël démontre à lui seul la force de notre modèle socio-économique. Son PIB par habitant (54.000 dollars en 2022) est cinq fois supérieur à… la somme des PIB par habitant des pays qui l’entourent et l’espérance de vie y est de dix ans supérieure. Sans l’avènement de la démocratie libérale, l’homme aurait continué à vivre médiocrement. Il se serait contenté d’être vieux à trente ans et de mourir à quarante, de procréer dix fois pour amener un ou deux de ses enfants à l’âge adulte. Il aurait continué d’avoir faim et froid aux moindres rigueurs de l’hiver, à subir son ignorance et à rester la proie facile d’idéologies criminelles.

L'Homme blanc, parfait bouc émissaire

Et pourtant, notre belle démocratie libérale est vilipendée de toutes parts. Elle est notamment stigmatisée par une gauche de plus en plus extrême, marquant par là sa détestation du développement humain. Cette gauche angélique, détenant le « monopole du cœur » mais n’ayant jamais expié les cent millions de morts du communisme face au tribunal de l’Histoire, continue de rêver du Grand Soir. Ne pouvant plus compter, depuis la « chute du mur », sur des classes populaires passées en masse au Rassemblement national, elle a dû trouver d’autres causes, d’autres fans et, surtout, de nouveaux boucs émissaires.

Intolérant, islamophobe, raciste, xénophobe, colonialiste, misogyne, homophobe, l’homme « blanc, riche, vieux » serait la cause des malheurs présents et passés de toutes les minorités. Son comportement égoïste irresponsable (passé et présent) serait aussi l’une des principales causes du réchauffement climatique : le budget carbone permettant de limiter le réchauffement à 1,5 °C a été dilapidé dans le seul but d’accroître la consommation des 10 % les plus riches, nous explique OXFAM.

Pour le démontrer, toutes les astuces et les falsifications sont bonnes. Ainsi, en introduisant le concept d’émissions financières, l’ONG d’extrême gauche établit que le 1 % le plus riche émet davantage que les 50 % les plus pauvres, tandis qu’en occultant les émissions actuelles au profit des émissions passées, elle occulte sans difficulté l’impact majeur de la démographie des pays émergents. Teinté de climato-catastrophisme, le discours est d’une efficacité redoutable : si la société croissance continue sur sa lancée, la planète court à un cataclysme écologique ultime. Aussi, pour expier ses fautes passées et présentes, l’Homo albus est-il sommé d’arrêter de produire et de consommer pour adhérer à un nouveau paradis décolonisant l’imaginaire économique : la décroissance.

Le climat, idiot utile de la gauche

Ce mariage entre objectifs climatiques et valeurs gauchistes nous a conduit à qualifier les décroissantistes de « climato-gauchistes ». Car finalement, quelle est leur priorité ? Leur dessein premier est-il de protéger la planète en luttant contre le réchauffement ou, au contraire, de mettre à bas la société de croissance en instrumentalisant le climat ? Au même titre que les musulmans, le climat est devenu l’un des idiots utiles de la gauche. Islamo-gauchisme et climato-gauchisme sont donc les deux bras d’une même idéologie.

L’homme nouveau ne s’appelle plus Homo sovieticus mais Homo ecologicus. Cependant, en définitive, le dessein reste toujours le même : un paradis égalitariste libéré de son « démon capitaliste ». À une différence près : le marxisme canal historique promettait l’égalité dans l’abondance, le climato-gauchisme propose l’égalité dans la sobriété.

Une reconversion remarquablement réussie, puisque sur les réseaux sociaux… quatre décennies plus tard, « il vaut toujours mieux avoir tort avec Sartre que raison avec Aron ». Comme l’a écrit récemment l’inimitable Gilles-William Goldnadel : « Le privilège rouge est une suite sans fin. »

Philippe Charlez

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