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Procès des Arrow Baga : quand immigration rime avec prostitution et agression

Après quinze jours de procès dans le cadre de l’affaire Arrow Baga à Marseille, l’heure du réquisitoire a sonné. Le lundi 20 novembre, le procureur de la République, Marion Luna, réclamait jusqu’à dix ans de prison pour les quinze membres du gang nigérian. Dix ans pour neuf prévenus jugés pour viols collectifs sur des prostituées, de quatre à neuf ans pour six individus présumés coupables de proxénétisme ou d’aide au séjour irrégulier, et une interdiction définitive du territoire français pour douze des quinze personnes impliquées dans l’affaire.

Au cœur du procès : la mafia nigériane installée depuis plusieurs années à Marseille, et plus particulièrement les Arrow Baga. Il s’agit d’une fraternité étudiante nigériane transformée, à l’orée des années 2000, en « une organisation criminelle hiérarchisée et structurée, avec ses règles et ses rites, ses artifices et ses accessoires », comme expliqué par le juge d’instruction. Ses membres, installés au cœur de la cité Corot, dans le XIIIe arrondissement et reconnaissables à leurs vêtements rouges, ont fait de la prostitution, du deal, du squat et de l’immigration clandestine leur fonds de commerce.

Les moins conciliantes sont violées

Dans un premier temps, avec le soutien de mères maquerelles basées en Afrique et appelées « mamas », ils attirent leurs victimes à Marseille en leur faisant miroiter formation et travail. Charlotte Bichier, responsable de la communication de l’association d’aide aux prostituées « Aux captifs la libération » nous le confirme : « Leur avenir au Nigeria n’est pas radieux. Elles voient l’Europe comme un eldorado. Les réseaux leur font croire qu’elles auront l'opportunité d’être serveuses, coiffeuses ou autres. Elles se font totalement avoir. » Après avoir posé le pied dans la cité phocéenne, ces dernières apprennent qu’elles doivent payer leur passage. Son coût est estimé entre 20.000 € et 40.000 €. Sans ressources, elles sont poussées à se prostituer pour rembourser la somme. Les moins conciliantes sont menacées, tout comme leurs familles, et violées par un ou plusieurs hommes, parfois sous la menace d’armes. Marion Luna expliquait lors de l’audience : « Les "cults" nigérians ont pour méthode de briser les prostituées avec le viol et de les frapper pour les garder à leur service. » C’est ce qu’ils ont fait avec les femmes qui se sont constituées partie civile et c’est, entre autres, pour cela que les quinze membres du gang sont jugés.

Lien entre immigration et proxénétisme

Pour autant, si ce procès est exceptionnel, ce n’est pas à cause de l’atrocité des faits ou parce qu’il s’intéresse à un pan de la criminalité méconnu, mais parce qu’il établit un lien (pour ceux qui acceptent d’ouvrir les yeux) entre immigration et proxénétisme. Les Arrow Baga ont favorisé le passage de nombre de leurs concitoyennes en Europe pour les forcer à se prostituer et devenir leurs proxénètes. Ils se sont faits passeurs pour qu’elles fassent des passes. Ils ne sont pas les seuls. À Marseille, ils ont de la concurrence avec les Blacks Axes et Eiyes, deux autres gangs nigérians, mais certainement aussi avec d’autres filières. Dans les autres villes, c’est la même chose. Charlotte Bichier rapporte qu’il y a de nombreux réseaux extrêmement bien organisés avec « des gens au Nigeria, des personnes qui conduisent des camions dans toute l’Afrique, d’autres qui s’occupent des rafiots pour traverser la mer et des personnes à Rome, à Paris et à Marseille » pour réceptionner ces femmes.

Dans un rapport sur la traite des êtres humains publié en 2009, l’Institut des hautes études du ministère de l'Intérieur (IHEMI) est sans appel : « Une prostituée venant d’un pays non frontalier avec la France est forcément une victime de la traite. Comment peut-on imaginer que des Bulgares, Nigérianes, Roumaines, etc., viennent en France de leur propre initiative pour se prostituer ? »

Les bien-pensants préfèrent regarder ailleurs et marteler qu’il faut accueillir, sans réserve, les migrants qui fuient leurs pays d'origine. L’exemple de ces femmes qui ont quitté patrie, racines et famille, pour être violées dans un squat des quartiers nord et se faire marquer au fer comme du bétail devrait faire réfléchir. Dans un pays où 93 % de la prostitution est étrangère, il serait peut-être temps de se rendre compte que l’immigration n’est pas nécessairement une chance pour la France et qu’elle ne l’est pas non plus pour les migrants.

Sarah-Louise Guille

https://www.bvoltaire.fr/proces-des-arrow-baga-quand-immigration-rime-avec-prostitution-et-agression/

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