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« On a peur, ça nous a rappelé Samuel Paty ! Un événement qui remet en cause la laïcité. » : dans un collège à Issou (78), une prof diffamée après avoir montré une œuvre d’art avec des femmes nues ; les enseignants exercent leur droit de retrait

Diane et Actéon
1600 / 1625 (1e quart du XVIIe siècle)
Cavalier d'Arpin (Giuseppe Cesari, dit Il Cavalier d'Arpino, ou Le)
Italie, École de

« Diane et Actéon » est l’œuvre qui a été présentée à une classe de 6e du collège Jacques-Cartier, à Issou (Yvelines). ©Musée du Louvre

Les enseignants du collège Cartier, à Issou (Yvelines), ont exercé leur droit de retrait, ce 8 décembre 2023. Une prof a été diffamée après avoir montré une œuvre de femmes nues.

« On a très peur pour notre collègue, ça nous a rappelé Samuel Paty ! » Le collège Jacques-Cartier, à Issou (Yvelines), est plongé dans « l’angoisse » depuis le jeudi 7 décembre 2023. À un point tel que les enseignants ont exercé leur droit de retrait et informé, dès le soir même, les collégiens et leurs familles qu’ils n’assureraient pas une heure de cours le lendemain. Que s’est-il passé ?

Jeudi 7 décembre 2023, dans le cadre d’un cours portant sur l’art, une professeure de français a présenté à une classe de 6e une œuvre de Giuseppe Cesari, alias Le Cavalier d’Arpin. Diane et Actéon, peint au début du XVIIe siècle, figure cinq femmes entièrement nues.

Des élèves ont détourné le regard, offusqués par un tel spectacle, contraire à leurs convictions. À la sortie du cours, des rumeurs ont commencé à circuler. L’enseignante aurait tenu pendant son exposé des propos racistes et interrogé des élèves de confession musulmane pour les mettre mal à l’aise.

Le débat s’est poursuivi l’heure suivante en vie de classe, avec leur professeure principale. « Il y a eu des réactions extrêmement fortes. » Les discussions, pourtant, ont vite établi que le discours prêté à l’enseignante de français relevait de « la diffamation ».

Elle n’a jamais dit ça, mais le mal est fait. Nous avons affaire à quelques parents vindicatifs, qui préfèrent croire la parole de leurs enfants plutôt que la nôtre. Notre collègue a besoin d’être protégé. Il faut la protéger !

Une enseignante du collège Jacques-Cartier

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