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Massacre de Noël au Nigeria : l’assourdissant silence de l’Occident

Alors que les fêtes de Noël riment avec joies et réjouissance dans nos pays, cette année, au Nigeria, c’est un « Noël noir ». Au moins 198 morts (selon les dernières informations) et 500 blessés graves transférés dans les hôpitaux à Bokkos, Barkin-Ladi et Jos, la capitale de l’État du Plateau. Une vingtaine de villages du centre du pays, dans l’État du Plateau, ont été victimes d’attaques coordonnées par les membres de bandes criminelles nommées dans le pays « bandits ». Les premiers assauts ont commencé samedi 23 décembre au soir, des maisons ont été incendiées pendant le sommeil des habitants. Selon l'un d'eux qui a témoigné dans La Croix, des coups de feu ont résonné jusqu’à lundi, contredisant les dires de l’armée qui affirme avoir maîtrisé la situation dès dimanche soir.

Les régions nord-ouest et centre du Nigeria souffrent depuis longtemps de luttes entre agriculteurs, d’attaques djihadistes du groupe Boko Haram, de mercenaires proches de l'État Islamique et de bandes criminelles qui pillent les villages, tuent ou enlèvent leurs habitants. Dimanche, le gouverneur de l’État du Plateau, Caleb Mutfwang a qualifié cette action armée de « barbare, brutale et injustifiée ».

Amnesty international interpelle le gouvernement

Amnesty International au Nigeria dénonce la responsabilité du gouvernement sur son compte X : « Les autorités nigérianes ont toujours échoué dans leur tentatives de mettre un terme à ces fréquentes attaques dans l’État du Plateau. » Bola Tinubu, chef de l’État nigérian depuis le printemps 2023, avait pourtant fait de la lutte contre l’insécurité l’une des priorités de son mandat. L’organisation humanitaire appelle l’État à mener une enquête efficace et impartiale pour comprendre ce qui a motivé ces attaques qui ont endeuillé à plusieurs reprises les communautés chrétiennes du pays. En 2023, l’ONG Portes Ouvertes publiait un rapport selon lequel le Nigeria tenait la tête du classement des pays où les chrétiens sont les plus persécutés.

Silence assourdissant des capitales européennes

Les Nations Unies, habituellement si promptes à condamner, n’ont pas communiqué à ce sujet. MSF (médecins sans frontières) , qui n’a de cesse d’appeler au cessez-le-feu à Gaza, n’a pas eu un mot sur ce massacre au Nigeria. En janvier 2023, la Commission européenne avait témoigné son inquiétude à l’égard de la crise que traverse le Nigeria, votant une aide humanitaire de 34 millions d’euros. Malgré cela, il semble que le sort des populations massacrées dans cette région d’Afrique n’émeuve pas Bruxelles qui n’a pas non plus communiqué à ce sujet.

En France, un timide communiqué de quelques lignes du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères est paru, condamnant comme à son habitude avec la plus grande fermeté les attaques des jours passés au Nigeria. Cette déclaration, publiée sur le compte X de France Diplomatie n’a pas été relayée par la ministre Catherine Colonna. Sur X, l’attaque du Nigeria ne figure pas dans le top 10 des sujets tendances - face à la top tendance #onepiece1103, faisant référence à la sortie d’un épisode de manga, le massacre des chrétiens nigérians ne pouvait pas faire le poids semble-t-il. Un silence contrastant avec les nombreuses prises de positions variées dans le contexte du conflit israélo-palestinien.

Pour l’instant, seule Katalin Novàk, présidente de la République de Hongrie s’est exprimée à ce sujet sur son compte X : « Il faut que les chrétiens persécutés reçoivent de l’aide », supplie-t-elle. En France, le président du parti Reconquête Éric Zemmour s'est aussi exprimé, s'alarmant sur le nombre sans précédent de chrétiens persécutés dans le monde et déplorant le silence général autour du massacre de Noël au Nigeria.

Raphaelle Claisse

https://www.bvoltaire.fr/massacre-de-noel-au-nigeria-lassourdissant-silence-de-loccident/

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