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Seine-Saint-Denis. Pour les inciter à rester en « Californie macronienne », la prime de fidélisation des fonctionnaires élargie et revalorisée

Seine-Saint-Denis

Censé être « le rêve américain » à la française, le département de Seine-Saint-Denis, comparé à deux reprises avec la Californie par Emmanuel Macron, peine à attirer les talents. Et rencontre même des difficultés à retenir les fonctionnaires dans cette « Eldorado » d’Île-de-France.

Après avoir apporté son soutien au Conseil départemental de Seine-Saint-Denis dans l’incapacité de faire face à la hausse continue du nombre de bénéficiaires du RSA, l’État va une fois de plus mettre la main à la poche (des contribuables) pour tenter de fidéliser les fonctionnaires travaillant dans le département.

Instaurée au mois d’octobre 2020, la prime de 10 000 € destinée à ces employés de la fonction publique sera revalorisée à partir du 1er janvier et atteindra dès lors 12 000 € selon un arrêté publié au Journal Officiel samedi 23 décembre.

En Seine-Saint-Denis, une « fidélisation » difficile des fonctionnaires

Par ailleurs, autre signe témoignant d’une attractivité difficile pour le territoire dyonisien, l’arrêté en question prévoit également d’élargir cette prime à plus de professions. Jusqu’à la fin de cette année 2023, cette prime de fidélisation était destinée aux fonctionnaires de police et de préfecture, aux greffiers, aux salariés de l’Éducation nationale, à l’administration pénitentiaire, aux sapeurs pompiers et au personnel des administrations des finances publiques.

Avec l’entrée en vigueur de l’arrêté à partir du 1er janvier 2024, des membres de la direction académique et des psychologues de l’Éducation nationale ou encore les inspecteurs et délégués du permis de conduire affectés dans le département pourraient eux aussi prétendre à percevoir ces 12 000 € s’ils manifestaient l’envie de rester durablement en Seine-Saint-Denis.

Mais ce n’est pas tout ! Cet élargissement de l’octroi de la prime concerne aussi les fonctionnaires de la DRIHL, la DRIEAT, et la DRIEETS. Des unités départementales agissant dans les domaines de l’économie, du logement et de l’environnement.

Enfin, les agents de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) affectés à la préfecture de Seine-Saint-Denis (où le travail ne doit pas manquer…) ainsi que ceux de la brigade de surveillance intérieure (BSI) d’Aulnay-sous-Bois et du bureau des douanes d’Aulnay-sous-Bois pourront eux aussi en bénéficier.

« Un État fort en Seine-Saint-Denis »

Il faut rappeler par ailleurs que la mise en œuvre de cette prime voilà désormais plus de trois ans s’inscrivait dans un plan intitulé « L’État plus fort en Seine-Saint-Denis ».

Quant aux conditions pour la percevoir, elles vont connaître elles aussi une évolution. Initialement, cette prime de fidélisation pour les fonctionnaires et contractuels exerçant cinq ans dans le département était « versée en une seule fois, au terme des cinq années de services effectifs ».

Mais la modalité n’était manifestement pas assez incitative puisque l’article a été abrogé dans le nouvel arrêté du 20 décembre. Un constat partagé par le Premier ministre Elisabeth Borne, qui déplorait un bilan « mitigé » de ce dispositif à l’issue du Conseil des ministres du 30 mai 2023 selon le magazine Capital. C’est à cette date que l’extension du bénéfice de la prime de fidélisation avait été annoncée avant d’être actée dans un premier temps par un décret publié le 4 novembre dernier.

À partir du 1er janvier 2024, la prime de fidélisation sera donc perçue en trois fois par les fonctionnaires concernés. Ils percevront 20 % du montant lors de leur prise de poste puis 40 % après trois années de service et enfin le solde des 40 % restants à l’issue des cinq années. L’assouplissement de ces versements de la prime ne concernera toutefois pas les contractuels et les agents recrutés sur un contrat de projet.

Dans le cas d’un agent de la fonction publique ne parvenant pas à tenir à son poste cinq années durant dans la « Californie macronienne », il pourrait alors percevoir un remboursement en fonction de sa situation.

Deux ans après le lancement du plan, le Premier ministre Jean Castex avait déclaré : « Je veux que demain les fonctionnaires et les agents viennent faire carrière en Seine-Saint-Denis ». Un vœu qui ne pourra donc être potentiellement exaucé qu’avec une contribution financière accrue des Français…

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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