Qu’a donc fait Tibo InShape pour mériter l’ire d'influents journalistes d’extrême gauche ? Tibo InShape serait un « gros réac’ », un « facho » ou encore un « macrono-lepéniste », selon Usul et sa comparse Lumi. Pour eux, Tibo utilise sa candeur et son « air un peu benêt » pour endoctriner la jeunesse qui constitue le gros de son audience et la radicaliser à droite. L’incriminé a en effet osé faire des vidéos d’immersion dans la police ou l’armée, que Lumi n’hésite pas à qualifier de « trucs sombres ». Mais pour Tibo, il ne s’agit pas de propagande « macrono-lepéniste » sous couvert de bonne humeur. Le youtubeur aime simplement son pays et ceux qui le servent et le défendent.
Cela suffit apparemment à faire de lui un fasciste déguisé, un « gros facho » même, car il ose dénoncer l’augmentation vertigineuse de l’insécurité depuis vingt ans. C’est pourtant une préoccupation majeure pour 61 % des Français. Sont-ils tous d’ignobles fascistes ou simplement des citoyens préoccupés et inquiets pour leurs proches ? Tibo InShape serait également raciste, si l’on en croit Usul. Le motif ? Des messages postés sur Facebook, il y a quinze ans, quand Tibo n’avait que dix-sept ans… Usul est pourtant bien placé pour savoir que les gens peuvent énormément changer en quinze ans, puisque son ex-compagne est devenue un homme puis est redevenue une femme, très à droite de surcroît.
Si l’argumentation des deux journalistes est pauvre, c’est surtout son hypocrisie qui frappe le spectateur attentif. Ils reprochent, par exemple, à Tibo de faire la promotion de valeurs « de droite » comme le travail, la compétition ou le mérite. N'est-ce pas là le signe d’une certaine décadence morale et intellectuelle ? On ne peut critiquer ces valeurs que depuis le confort de son appartement. L’intégralité du confort moderne est le fruit de siècles de labeur de la part de nos ancêtres. Toute l’histoire de l’humanité a consisté à travailler dur pour se distancer le plus possible des conditions de vie des premiers hommes. Imaginons un instant Usul et Lumi à Lascaux, expliquant aux habitants de la grotte les notions de « droit à la paresse » ou de « masculinité toxique ». On peut aisément parier qu’Usul et Lumi se découvriraient soudainement une forte appétence pour la compétition en cas de famine ou de rencontre avec un ours.
N'en déplaise à Usul comme à Lumi, Tibo a travaillé, possède une certaine culture et s’exprime avec aisance. Mais peut-être sont-ils quelque part jaloux de Tibo. Jaloux de son succès et de son influence, à l’heure où la droite est en passe de remporter le combat culturel ? Jaloux de la bonhomie de Tibo, personnage éminemment sympathique et rassurant ? Un Tibo qui diffuse « du positif » quand nos deux journalistes d'extrême gauche se contentent de voir le mal partout et de diffuser une ironie grinçante.