Ainsi va Macron, à droite quand il parle au Figaro, à gauche lorsqu’il se confie à L’Huma… Son slogan : je suis partout. Quant à ses ministres, qu’ils se débrouillent avec ça. On attend donc avec beaucoup d’intérêt la réponse de Gérald Darmanin à la lettre ouverte que vient de lui adresser Jordan Bardella.
En cause, une décision du Conseil d’État qui remonte au 2 février. Bien qu’elle n’ait pas soulevé de réactions dans la classe politique, cette décision est pourtant lourde de conséquences pour le peuple français. Le Conseil a en effet « annulé la partie du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile qui permettait aux forces de l’ordre de procéder à des refus d’entrées sur le territoire national ». C’est donc la fin au système de « non-admission » qui autorisait jusqu’à présent le refoulement immédiat, vers leur pays d’origine, des étrangers en situation irrégulière tentant de s’introduire sur notre territoire. Le Conseil d’État entend ainsi s’aligner sur une décision de la Cour de justice européenne du 21 septembre 2023 « qui interdit les éloignements immédiats de migrants illégaux ». Cela revient donc à priver l’État français « de son pouvoir de régulation des frontières et de protection des Français ».
Une explosion des tentatives de franchissement illégales des frontières
À l’évidence, écrit Jordan Bardella, cette décision « risque de se traduire par une explosion des tentatives de franchissement illégales de la frontière entre la France et l’Italie, notamment à Menton, confrontée depuis plusieurs années à une importante immigration subie ».
Et de rappeler le ministre de l’Intérieur à ses responsabilités, à savoir la défense et la sécurité des citoyens de ce pays. Une seule solution : le référendum sur l’immigration, sachant que seule une révision constitutionnelle permettra de « contrer des jurisprudences incapacitantes et de graver dans le marbre de la loi suprême le bouclier administratif et juridique pour reprendre le contrôle ».
« Plus vous tarderez à prendre cette décision, plus la situation se dégradera », le met-il en garde, si bien que « c’est au bord de l’abîme que vous serez alors contraint de vous rallier à une proposition du Rassemblement national. » Il poursuit : « Les Français ont un droit inaliénable à vivre en paix, garanti par un État qui leur doit la protection. Il n’existe, en revanche, aucun "droit à la France" permettant à quiconque de s’installer chez nous contre la volonté du peuple, en violation de nos lois et en contradiction avec toutes les règles de l’hospitalité. » Et de conclure, à l’adresse du ministre de l’Intérieur : « C’est à vous que revient la mission de protéger le peuple français : soyez-en digne, en refusant tout sectarisme et en étant ouvert aux propositions de bon sens formulées par votre opposition. »
On peut, hélas, parier qu’il n’y aura pas le référendum attendu sur l’immigration, pas plus qu’on ne durcira la loi Immigration vidée de toute substance. Le RN monte, les discours haineux de la gauche et les propos insanes du Président ont pour unique effet de faire grimper sa cote. On est alors fondé à penser que c’est le but poursuivi. Trop lâche, trop veule, trop couchée et depuis trop longtemps, la clique au pouvoir n’a qu’une idée en tête : grimper dans le canot de sauvetage avant que le pays ne sombre. Et s’il faut se battre pour sauver ce qui peut encore l’être, eh bien, le RN s’en chargera !
Marie Delarue