Il y a cinq ans, les élections européennes s’étaient soldées par un nouveau désastre pour les partisans du Frexit, faute d’un rapprochement entre l’UPR et les Patriotes. Malheureusement, malgré de nombreux appels, le rassemblement ne semble toujours pas à l’ordre du jour cette année, poussant la grande majorité des partisans du Frexit à se tourner vers LFI ou le RN. Nous pouvons encore réagir.
L’union fera la force de nos idées
Pourtant, à froid, même dans les sondages organisés pour l’UE, nous sommes déjà au minimum 31% à déclarer être partisans de la sortie du monstre bureaucratique oligarchiste européen. Et c’est seulement une toute petite majorité qui s’y déclare opposé. Autant dire que la proportion de Français qui pourrait rapidement soutenir un Frexit est déjà forte. Mais il faut bien constater que les partisans du Frexit ne semblent jamais privilégier les partisans clairs et sans ambiguïtés de cette solution, dans leurs votes ou dans les sondages, préférant se reporter sur des partis clairement UE-sceptiques, mais qui refusent l’option du Frexit, à savoir le RN et LFI en premiers choix. Comment interpréter cette situation ? D’abord, on peut y voir un souci d’efficacité électorale : ces électeurs pourraient préférer voter pour des grands partis, sûrs d’avoir des élus, plutôt que de voter pour des partis qui risquent de faire moins de 5%.
Deuxième facteur : l’extrême division du camp favorable au Frexit. Outre l’UPR de François Asselineau et les Patriotes de Florian Philippot, présents aux électrions de 2019, on peut penser à Génération Frexit, de Charles-Henri Gallois, République Souveraine de Georges Kuzmanovic, Solidarité et Progrès de Jacques Cheminade le Pardem, ou Jacques Nikonoff. En périphérie, il y a Nicolas Dupont-Aignan, désormais partisan du Bruxit. En théorie, avec 31% des Français au moins favorables au Frexit, il devrait y avoir de la place pour tous, mais le vote utile, pour des listes moins hostiles à l’UE, mais plus fortes nationalement, réduit à peau de chargin la proportion de Français qui votent ou déclarent vouloir voter pour de telles listes. Les querelles picrocholines entre certains n’arrangent pas l’attractivité électorale de nos idées, déjà souvent caricaturées par les grands médias, au pouvoir de nuisance limité par leur discrédit.
Dans un tel contexte, la seule solution pour faire gagner nos idées serait la constitution d’un Rassemblement Pour le Frexit temporaire, réunissant bon nombre de ces mouvements. Un sondage récent plaçait à 6,5% le potentiel d’une liste rassemblant DLF, UPR et LP. Ainsi, nos idées auraient droit à la parole sur les plateaux, au même titre que LR, Reconquête, les Verts, le PS ou LFI. Ainsi, l’argument du vote utile pour le RN et LFI pourrait tomber, et je suis persuadé que la force d’une telle proposition pourrait rapidement faire d’une liste favorable au Frexit la 3ème force de l’élection, à la manière du rassemblement de Philippe de Villiers et Charles Pasqua en 1999. Beaucoup de Français n’en peuvent plus de l’UE, qui accumule les casseroles depuis des années, et derrière la propagande de média discrédités, l’expérience du Brexit conduit inexorablement à déconstruire les arguments des opposants au Frexit.
Mais pour qu’un tel Rassemblement fonctionne, il doit être suffisamment large pour être un signal assez fort à l’égard de tous les Français qui sont favorables au Frexit. Ce n’est que si 3 ou 4 de ces partis, au minimum, décident de faire cause commune en juin qu’une telle démarche sera crédible et nous permettra de casser le plafond de verre. Et si certains ont fait cause commune aux législatives de 2022, je suis persuadé qu’il est critique qu’un ou des mouvements plus marqués à gauche s’y joignent pour réussir. Le parrainage de la figure qu’est Jacques Sapir serait également un grand plus étant donné l’autorité intellectuelle qu’il exerce sur le sujet auprès de la plupart des militants de tous ces mouvements. Certes, il ne nous reste pas beaucoup de temps, mais il en reste assez pour changer le cours de cette élection en remettant les idées sur la table des débats, et notamment celle qui compte à nos yeux : le Frexit.
Après d’autres, c’est un appel que je lance aux responsables de ces partis, un appel au rassemblement pour défendre notre pays et nos idées, oublier nos querelles et nos égos. Vous connaissant pour la plupart, je suis prêt à faciliter le dialogue au besoin ou à vous offrir un terrain neutre d’échange au besoin. Il y a urgence. Jamais notre pays n’a été aussi mal au point depuis près de 80 ans. Le Frexit est la condition du sursaut, mais pour y parvenir, nous devons nous rassembler. La balle est dans votre camp.
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