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[Point de vue] Laïcité : que de choses ne dit-on pas en ton nom !

L'affaire du lycée Maurice-Ravel n'a pas fini de faire couler l'encre. Alain Policar, ce sociologue, également chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po, avait déjà fait parler de lui lorsque Pap Ndiaye l'avait nommé, en avril 2023, au Conseil des sages de la laïcité. Cet honorable universitaire estime, dans un entretien sur RFI, que cet incident illustrerait « les difficultés d'appliquer la loi sur les signes religieux à l'école ».

Si l'on en croit ses titres, c'est du solide ! Pourtant, si l'on n'est pas a priori acquis à ses idées, on peut être surpris par la teneur de ses propos. Quand il déclare, par exemple, qu'« à [ses] yeux, le voile n’est plus un signe de prosélytisme » et que « les enquêtes sociologiques montrent qu'il s’agit même souvent d’un vecteur d’émancipation pour les jeunes filles par rapport à leurs milieux », on se demande dans quel monde angélique il vit, s'il ne se comporte pas plus en militant politique qu'en scientifique objectif ou s'il ne fait pas un peu de provocation.

Quand il ajoute que « cette loi de 2004 devrait s'appliquer aussi à l'enseignement privé sous contrat » et dénonce, en citant les exemples du lycée d'Averroès et du collège Stanislas, « un deux poids deux mesures qui accentue encore le sentiment que l’on ne fait pas la même chose selon qu'il s'agit d'établissements chrétiens catholiques ou d'établissements musulmans », on se rappelle avoir déjà entendu cet argument et l'on ne doute plus des inclinations politiques de son auteur. Pour lui, « la tolérance moderne, ce serait accepter la diversité culturelle des valeurs et se poser la question de la coexistence avec les minorités ».

Qu'il ait une préférence pour le multiculturalisme, qu'il pense, comme Jean-Luc Mélenchon, que « l'assimilation, ça n'existe pas ! » et que « ce qui existe, c'est la créolisation », c'est tout à fait son droit ; mais quand il affirme que les atteintes à la laïcité sont peu nombreuses en pourcentage d'élèves, que « ça pourrait être bien pire s'il y avait véritablement une volonté coordonnée de l'islam politique d'investir l'école pour déstabiliser le système », on est en droit de présumer que, derrière la rigueur apparente des chiffres, se cache quelque dessein politique.

Le problème, c'est que cette orientation idéologique, minoritaire au départ, s'étend de plus en plus dans les universités et que beaucoup d'étudiants, voire de professeurs, subissent, bon gré mal gré, cette influence. Sous prétexte de liberté académique, toutes les théories à la mode y trouvent un terreau propice à leur extension. L'islamo-gauchisme, les études de genre, toutes les formes de wokisme peuvent y prospérer, exercer leur emprise sur les esprits, devenir des dogmes incontestables, ostraciser les rebelles qui oseraient résister.

Force est de constater que nos dirigeants ne mettent guère d'empressement, quand ils n'en sont pas complices, à dénoncer cette mainmise idéologique. Si certains semblent se réveiller, après sept ans de sommeil, c'est moins par conviction que par instinct de survie, quand la réalité s'impose à eux et qu'ils ne peuvent plus la nier. Ils sont plus prompts à dénoncer le réveil de la bête immonde chez ceux qui font preuve de lucidité et n'acceptent pas la défaite de la pensée et de notre identité culturelle.

Philippe Kerlouan

https://www.bvoltaire.fr/point-de-vue-laicite-que-de-choses-ne-dit-on-pas-en-ton-nom/

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