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Crise démographique, l’Union européenne a la solution : l’immigration, bien sûr !

migrants

Le Vieux Continent devient un continent de vieux. Il est évidemment souhaitable que la population européenne voie son espérance de vie s’allonger, mais il est nécessaire que la relève démographique soit assurée. Sans elle tout notre équilibre social et économique bascule et c’est l’existence même de la nation, de sa culture, de la civilisation à laquelle elle appartient qui est en danger. Dans l’Histoire, la démographie est la reine des batailles. Nous n’avons d’avenir que nos enfants.

Dans presque tous les pays de l’Union européenne, le solde naturel est négatif (Bilan démographique INSEE 16/01/2024). Seuls échappent à cette situation Chypre (+3,2), la France (de peu, +0,8), l’Irlande (+4,4), le Luxembourg (+3,3), Malte (+0,1) et la Suède (+1). L’INSEE indique que « le solde naturel, négatif depuis 2012, est plus que compensé par le solde migratoire, positif dans la plupart des pays ».

Démographie : la « crise cachée » de l’Europe

En France, le taux de fécondité, longtemps proche du seuil de remplacement des générations (2,05 enfants par femme), est tombé à 1,68, notamment à cause de la destruction de la politique familiale française voulue par Hollande. Universelle, liée à l’enfant et non aux revenus des familles, et mêlant aides directes, fiscalité favorable, systèmes de garde des enfants robustes et permanence dans le temps, elle avait fait preuve de son efficacité. Pour la gauche française et les néo-féministes, c’était sans doute insupportable.
La situation démographique de l’Union européenne est depuis des années la « crise cachée » de l’Europe. Il convenait de n’en point parler pour ne pas heurter le malthusianisme dominant porté par les Verts et les libéraux et éviter la confrontation avec les néo-féministes pour lesquelles la maternité est « une inégalité fondamentale » entre les femmes et les hommes. Au demeurant, la Commission européenne avait banni de son vocabulaire le mot « famille » pour lui substituer la formule « solidarité intergénérationnelle », pleine d’affectivité et de romantisme !

Par trois fois, le Comité économique et social européen a lancé l’alerte sur la crise démographique et les moyens d’y remédier, notamment par des politiques familiales fortes (avis exploratoires de 2007 – la famille et l’évolution démographique, 2011 – politique familiale et changement démographique, 2020 – l’Union européenne doit lutter contre son dépeuplement grâces à des politiques ambitieuses en faveur de la famille et de l’emploi, rapporteur Stéphane Buffetaut). En vain. Car la Commission a trouvé la pierre philosophale : l’immigration. Position largement partagée par les groupes dominants du Parlement européen, Verts, socialistes, libéraux et Parti populaire européen (auquel est affilié LR), et depuis longtemps. Ainsi, à Bucarest en octobre 2012, ce parti avait affirmé « la nécessité d’intégrer plus efficacement et plus rapidement dans la société un grand nombre d’immigrants » (programme de base du PPE, point 004, 17 octobre 2012).

Pacte sur la migration et l'asile : dans la logique de l'UE !

En pratique, « le Pacte sur la migration et l’asile » adopté le 10 avril dernier par le Parlement européen s’inscrit dans cette logique. Il ne s’agit pas d’arrêter, de limiter voire de choisir les flux migratoires mais de les organiser et répartir les migrants au sein de l’UE ou de faire payer les États qui ne souhaiteraient pas accueillir des migrants (20.000 euros par migrant). Même la procédure de filtrage prévue est un écran de fumée, dans la mesure où l’on sait que les retours au pays d’origine sont très rarement effectifs. Le groupe ID a donc eu raison de s’y opposer, hormis les points concernant l’amélioration des échanges et d’information (règlement Eurodac, notamment).
En fait ce pacte s’inscrit totalement dans la logique du Pacte de Marrakech qui compte « faciliter les migrations sûres ordonnées et régulières » (art. 11), non pas tant pour des raisons humanitaires mais parce qu’« à l’heure de la mondialisation, elles sont facteurs de prospérité » (art 8). Il est permis de s’interroger sur le fondement concret de cette affirmation, alors que le même article reconnaît que les migrations ont « indéniablement des répercussions différentes et parfois imprévisibles sur nos pays ». Ce qui impliquerait au minimum un peu de prudence.

Mais le plus surprenant en cette affaire est que nul ne semble se poser la question de savoir s’il serait possible de s’attaquer aux causes de cette immigration. Personne ne se détache volontiers de son milieu de vie, de ses liens affectifs, de sa culture d’un cœur léger. Le continent africain regorge de richesses naturelles et sans doute ses habitants aimeraient y trouver leur destin et leur avenir. L’oligarchie mondialisée, cynique, blasée et intéressée, ne semble guère s’en soucier. Et si la vraie générosité se trouvait ailleurs que chez les professionnels des bons sentiments ?

Stéphane Buffetaut

https://www.bvoltaire.fr/chronique-crise-demographique-lue-a-la-solution-limmigration-bien-sur/

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