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Le temps est venu de ne plus craindre d’être « réac »

Bonne nouvelle : ici et là, des Français se rebiffent. Ils deviennent réactionnaires. Un effet de masse est prévisible. Il suffit de constater l’affolement des censeurs, gardiens de la pensée immobile, pour s’en persuader. Partout, l’exaspération populaire se libère des interdits idéologiques qui empêchent de décrire les réalités et d’avancer dans les réformes. Certes, « réactionnaire » est un mot empli d’une poussière passéiste. Pour cette raison, il est récusé par les partis de droite, qui veulent pourtant rompre avec les « Trente calamiteuses ». C’est à peine si ces mouvements osent se définir conservateurs, et encore moins nostalgiques. Le terme mériterait pourtant d’être brandi, au sens où l’entendait Marc Fumaroli « Une aptitude à résister au conformisme du temps ». 

Régis Debray, autre esprit indocile, s’amuse à se décrire lui-même comme « réactionnaire de progrès ». En 2012, à l’invitation de mon ami aujourd’hui disparu, Roland Jaccard, directeur de collection aux Presses universitaires de France (PUF), je publiais De l’urgence d’être réactionnaire : une invite à « prêter son concours à une réaction politique » (suivant en cela la définition du terme dans le Larousse Universel, 1923) face aux désastres annoncés par les effondrements de l’Etat-nation et de l’Etat-providence. Depuis, je persiste : le temps est venu de ne plus craindre d’être « réac », puisqu’il s’agit pour les révoltés de renverser les fausses valeurs progressistes. Ces éveillés-ci sont plus révolutionnaires que les « wokes », qui portent le refus du dialogue, cette caractéristique des systèmes totalitaires.

La censure publicitaire parisienne sur Transmania, le livre de Dora Moutot et Marguerite Stern, illustre la panique des dresseurs d’opinion, confrontés à la libération de l’esprit critique. Parce que les deux féministes soutiennent qu’une femme est une réalité biologique et non un « ressenti », et que l’idéologie transgenre est physiquement dangereuse, elles ont été accusées de « transphobie », de « complotisme » et de « haine de l’autre ». La ville, sous la pression d’élus socialistes, a obtenu le retrait des publicités de leur essai sur les panneaux Decaux, en offrant à Transmania un probable succès d’édition. Mais les insoumissions de Moutot et Stern au politiquement correct ne sont pas des exceptions. Les féministes de Némésis ne craignent pas de dénoncer les violences sexistes de la charia et de réclamer « l’expulsion des violeurs étrangers ». La maire (divers droite) de Romans-sur -Isère, Marie Hélène Thoraval n’écoute pas davantage les sermons de la gauche quand l’élue revendique « dire tout haut ce que les gens disent tout bas » et dénonce les « quartiers communautaires » qui ont remplacé les « quartiers populaires ». Entendre le maire de Grande-Synthe accuser la « fachosphère » après le meurtre de Philippe Coopman par deux jeunes sauvages fait partie de ces réflexes qui irritent une opinion excédée par les lâchetés des donneurs de leçons. La montée en puissance de Jordan Bardella (RN) dans les sondages puise dans ce désir de rompre avec un monde construit cul par-dessus tête. La réaction est, pour cela, le meilleur des moteurs.

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