Laurence Trochu, ancienne porte-parole de François Fillon et actuelle présidente du Mouvement Conservateur, sera en 5ème position sur la liste Reconquête menée par Marion Maréchal. Elle explique au JDD :
[…] En soutenant Marion Maréchal et Reconquête, les Conservateurs portent le flambeau de la droite civilisationnelle que Les Républicains ont délaissée, trahie, piétinée. Depuis 2020 avec la préparation des Municipales, puis des Départementales et Régionales, il est flagrant que la stratégie d’infusion des idées au sein de LR ne peut plus fonctionner. J’étais membre des instances de ce parti et j’ai vu comment les barons locaux ont vendu à la découpe leurs territoires à Macron, avec le silence complice ou même les encouragements des cadres dirigeants.
Il y a encore chez LR des élus et des militants patriotes et conservateurs mais ils n’ont plus aucune influence sur la ligne ni sur les votes. Je sais bien que François-Xavier Bellamy se réjouit d’être fidèle à sa famille politique. En réalité, il sert de caution morale à un parti qui l’utilise pour tirer une liste de bric et de broc.
Au Parlement européen, LR siège avec le PPE d’Ursula von der Leyen. Le PPE est un groupe dont l’objectif est, selon ses statuts, de “promouvoir le processus d’unification et d’intégration fédérale en Europe en tant qu’élément constitutif de l’Union européenne”. Ils ont d’ailleurs voté 92 % des textes avec les socialistes et les macronistes ! Et le vote de François-Xavier Bellamy n’y change rien. Un excellent thé qui infuse dans une fosse septique, c’est un breuvage imbuvable !
Quant au RN, il appartient au groupe ID complètement isolé et totalement marginal. Qu’il y ait 20 ou 30 élus RN n’y changera rien. […]
Jean Messiah sera en 8e position de la liste de Marion Maréchal. Il répond à Valeurs Actuelles :
Votre décision est-elle motivée par la décision de l’Arcom, en janvier dernier, de décompter votre temps de parole ?
Je vais être très transparent. La décision de l’Arcom a été un coup de tonnerre dans ma vie. Il s’agit d’une décision politique par laquelle le système antinational et son mandataire, à savoir Emmanuel Macron, entendent me punir pour la cagnotte que j’ai lancée au mois de juin de l’année dernière en faveur de la famille du policier Florian. Cette initiative a fait rager le gouvernement et jusqu’au président de la République. Rendez-vous compte : juste après la mort de Nahel, Macron avait affirmé que le geste de policier était « inexcusable », endossant la toge magistrale et foulant aux pieds l’indépendance des pouvoirs chère à l’État de droit.
A peine trois jours plus tard, quand la cagnotte a dépassé le million d’euros, Emmanuel Macron s’est cru obligé de se précipiter dans un commissariat pour dire aux policiers qu’il les aimait… Plus généralement, cette cagnotte fut une nasse terrible pour un gouvernement aux abois. Sommés par les journalistes de la commenter, les ministres les plus importants du gouvernement jusqu’au premier étaient piégés : s’ils soutenaient la cagnotte, ils soutenaient leur ennemi juré, à savoir le camp national ; et s’ils ne la soutenaient pas, ils ne soutenaient ni les forces de l’ordre, ni les Français qui en ont fait un succès historique.
C’est pour cette cagnotte et uniquement pour elle que le système antinational a décidé de me priver d’antenne, comme en atteste de manière tout à fait claire la lettre que m’a adressée l’Arcom, où son président me reproche noir sur blanc « la cagnotte que vous avez lancée en faveur de la famille d’un policier ». Quand Éric Zemmour et Marion Maréchal m’ont proposé de les rejoindre pour cette élection capitale, je me suis dit que cela me donnait la possibilité de continuer mon combat pour la France et en adéquation avec mes idéaux.
Pourquoi restez-vous persuadé que l’avenir de la droite et de la France se trouve chez Reconquête et pas au RN ?
[…] Pour qui se demande si l’avenir de la France est au RN, j’ai une question à poser : qui peut aujourd’hui nous dire ce que pense véritablement le RN ? Quand j’ai rejoint le RN fin 2015, Marine le Pen était contre le mariage pour tous, et par extension, contre tout le « progressisme » sociétal comme la PMA pour toutes, la GPA… La présidente du RN d’alors était pour la sortie de l’énergie nucléaire et se disait être très inquiète du « grand remplacement ». Elle affirmait que l’islam n’était pas compatible avec la République. Elle affirmait en outre vouloir sortir de l’Union européenne et de la zone euro (Frexit), et sortir de la CEDH afin de reprendre le contrôle de notre politique migratoire.
Près de dix années après, que reste-t-il de ces môles programmatiques ambitieux ? Rien d’autre qu’une volte-face à 180 degrés. Pour complaire au système antinational, le RN a jeté par-dessus bord tous les combats qui furent les siens pendant plus d’un demi-siècle : l’islam est désormais tellement compatible avec la République que Marine le Pen prend des selfies avec des femmes voilées (tout en prétendant vouloir interdire le voile dans l’espace public) ; elle tient le « grand remplacement » pour « une théorie complotiste d’extrême droite » et ne veut plus sortir ni de l’UE, ni de l’euro – ce qui est plutôt raisonnable – pas plus que de la CEDH qui pourtant établit de nombreux obstacles pour tout changement de politique migratoire. Elle a adoubé le mariage pour tous et ne se prononce pas sur la GPA (plusieurs de ses cadres ont même hurlé avec les loups contre Marion et son désormais célèbre « où est la maman ? »). A ce rythme quel sera le prochain renoncement du RN : dire que l’immigration est une chance pour la France ?
Au fond, ce que l’on a appelé la dédiabolisation du RN ou sa normalisation n’est autre que ce grand exercice d’élagage et d’effeuillage idéologique par lequel sont passés les deux grands courants qui ont gouverné la France ces 50 dernières années. La gauche et l’extrême gauche ont jeté par-dessus bord tout l’héritage des luttes sociales pour l’amélioration des conditions de vie du travailleur français. La droite dite de gouvernement a jeté par-dessus bord tout l’héritage de la lutte pour l’indépendance et l’identité de la France. On peut dire que le RN a entamé, dix à vingt ans après ses homologues de gauche et de droite, le même exercice de renoncement à son ADN historique de lutte contre le remplacement et l’islamisation. […]