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Qui est Pierre Pimpie, ce haut fonctionnaire qui rejoint la liste de Jordan Bardella ?

Pierre Pimpie candidat RN européennes

Louis de Torcy  sur BVoltaire

Ce dimanche 28 avril, le RN a annoncé le ralliement du haut fonctionnaire Pierre Pimpie à la liste menée par Jordan Bardella pour les élections européennes.

Après Fabrice Leggeri, Malika SorelMatthieu Valet, Pascale Piera ou encore Alexandre Varaut, c’est le dernier ralliement d’un membre de la société civile à la liste du RN. Diplômé de Sciences Po Paris et de l’ENA, c’est depuis toujours un serviteur de l’Etat. Il a longuement servi dans l’inspection du travail avant de rejoindre l’Établissement public de sûreté ferroviaire, dont il est actuellement directeur adjoint. Cela fait désormais quelques années qu’il travaille avec le RN.

En 2021, il avait rejoint le groupe des « Horaces », ces conseillers de l’ombre, tous issus de l’élite de la nation, qui ont aidé à construire les programmes de Marine Le Pen pour les présidentielles de 2016 et 2022. Après trois années de loyaux services, il a donc décidé de se lancer lui-même dans l’arène. Comment franchit-on ce pas ? BV a pu échanger avec lui, revenir sur son parcours et expliquer les raisons de son engagement.

Pierre Pimpie, un homme de tradition féru d'histoire et pragmatique

Né à Hyères, dans le Var, d’un ancien officier de gendarmerie et d’une mère revenue d’Algérie en 62, il a grandi à Aubervilliers dès ses cinq ans dans un environnement éclectique : « Les repas familiaux sont très animés, la parole est complètement libre, ni mon frère ni ma sœur ne pensent comme moi », confie-t-il. Très tôt, il se passionne pour l’Histoire du pays et se découvre une sensibilité de droite. Il est un homme de tradition qui honore ceux qui nous ont légué la France. Il admire chez les grands hommes ceux qui servent une cause « au-delà de leurs capacités humaines : Magellan qui a voulu traverser le globe, Napoléon qui aurait pu conserver l'Europe ou encore de Gaulle qui a pu s'ériger en héros de par sa capacité à dire non face aux grandes puissances et aux situations désespérées ». L’un de ses modèles en politique est le cardinal de Richelieu : « Il a permis de sortir des guerres de Religion, de la guerre de Trente Ans, a donné une flotte de guerre et de commerce à la France, a relancé l'économie, noué des alliances... »

Fort de son expérience au sommet de la fonction publique, Pierre Pimpie est avant tout un pragmatique qui admire également Vauban et Colbert, des « bâtisseurs ». Selon lui, « les chefs d'État bâtisseurs ont une vision au temps long, avec un projet patrimonial. En ce sens-là, je suis conservateur. Mais pour relever la France, il va falloir rassembler, au-delà du camp des bâtisseurs ! » C’est également un admirateur de Rousseau, et notamment de son concept de nation qu’il qualifie de « fondateur ». À la question de savoir s’il se définit comme nationaliste, il répond : « Je préfère dire que mon cœur est français. Il vibre au chant de la Marseillaise, il pleure à la vue de la morne plaine de Waterloo. Je place la France au-dessus des idéologies. » Pragmatique avant tout, le nouveau membre de la liste RN semble donc avoir la double casquette de haut fonctionnaire et de philosophe…

Un FBI à la française : le grand projet de Pierre Pimpie

Il a publié, en 2012, un essai philosophique intitulé Vains Combats dont l’un des objectifs était de dépasser certains clivages qui façonnent notre société. Il y décrivait ainsi « une tendance irrépressible vers les grandes abstractions : les fédérations se substituant aux nations, les langues disparaissant au profit d'un anglais global, etc. » Il ne s’oppose pas à la mondialisation, phénomène essentiellement technologique d’accélération des échanges d’informations et de personnes, mais ne voit pas la globalisation qui l’accompagne comme un phénomène inéluctable : « Lorsque l'on est au bout d'une dynamique, on passe mécaniquement au mouvement inverse. C'est un système de grand balancier. » Pour lui, c’est à nous de maîtriser la dynamique de la mondialisation afin qu’elle nous serve. En ce sens, il souhaite engager une politique dépassant l’opposition traditionnelle de la droite et de la gauche. Ainsi, s’il tient « à trouver des marges de manœuvre financières dans le contrôle des fraudes, c'est avant tout pour préserver notre modèle social ». C’est dans ce sens qu’il s’est engagé au RN. Il le confie : il a toujours voulu s’engager en politique pour servir son pays mais il souhaitait avant cela s’engager dans la vie active pour se « construire une ossature intellectuelle ».

Ce qui ne l'empêche pas de se définir comme un homme de dossier, qui entrera au Parlement pour accomplir un travail de fond. Pour la France, son grand projet est la création d’un FBI à la française devant fusionner plusieurs services et créer des équipes pluridisciplinaires mieux à même de gérer les fraudes fiscales et sociales qui représentent des pertes sèches pour notre modèle social. Pierre Pimpie montre à nouveau la capacité du RN à séduire chez les têtes pensantes.

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