le 23/05/24
La centrale nucléaire de Cattenom, située en Moselle, se trouve dans une situation pour le moins singulière.
En effet, elle est contrainte de mettre à l'arrêt son réacteur numéro 1 pour une période d'au moins cent jours.
La raison ? Une production d'électricité supérieure à la consommation nationale. Une situation qui laisse perplexe certains chefs d'entreprises, qui voient leurs facture d'énergie exploser à cause de l'Union Européenne...
Un arrêt sans précédent, mais sans faille
Jérôme Le-Saint, directeur de la centrale de Cattenom, a confirmé à France 3 Lorraine qu’il n’y avait « aucune panne, aucune faille et aucune opération de maintenance » à l’origine de cet arrêt. Il s’agit simplement d’une demande d’EDF visant à économiser du combustible en attendant les prochains rechargements. Une situation qualifiée d' »atypique » par le directeur lui-même.
« il n’y a aucune panne, aucune faille et aucune opération de maintenance. EDF nous demande de mettre les réacteurs en sommeil afin d’économiser du combustible en attendant les prochains rechargements. C’est une question de calendrier ».
Un printemps doux et des énergies renouvelables en pleine forme
La baisse de la consommation électrique en France s’explique en partie par un printemps particulièrement clément. Au mois d’avril, par exemple, la consommation était inférieure de 20 % à la moyenne des cinq dernières années. De plus, les éoliennes et les panneaux photovoltaïques fonctionnent actuellement à plein régime, contribuant ainsi à cette baisse de la demande en électricité.
Un « paradoxe » européen
Cette situation inédite à la centrale de Cattenom n’est pas un cas isolé. D’autres centrales nucléaires françaises, comme celles de Tricastin et de Dampierre-en-Burly, sont dans la même situation. Pourtant, de l’autre côté du spectre énergétique, des entreprises comme Oh ma Bûche sont au bord de la faillite en raison d’une explosion de leurs factures d’électricité.
Romain Le Goaster, le dirigeant de cette PME morbihannaise, dénonce une augmentation injustifiée de sa facture d’électricité, passant de 4 000 à 40 000 euros mensuels. Une situation qui met en péril des milliers d’entreprises en France, avec environ 500 fermetures par mois, selon les derniers chiffres.
Face à ce paradoxe, on peut légitimement se demander si la France n’est pas une fois de plus le dindon de cette nouvelle farce de l’Union Européenne.
D’un côté, des centrales nucléaires contraintes de réduire leur production faute de consommateurs, et de l’autre, des PME industrielles menacées de fermeture en raison de factures d’électricité exorbitantes. Une situation qui appelle à une réflexion profonde sur la politique énergétique européenne.