Des unités de guerre électronique de la Région militaire Centre lors d'un exercice tactique à la base de Sverdlovsky
La guerre par procuration OTAN-Russie en Ukraine est devenue un terrain d'essai pour une nouvelle génération de technologies militaires destinées aux guerres de haute intensité, avec la capacité en une fraction de seconde de brouiller un drone ennemi, de désorienter une munition d'artillerie de précision ou de localiser une position ennemie cachée à l'aide de la radio-électronique. Cela signifie souvent faire la différence entre la vie et la mort.
Les stocks ukrainiens de munitions de fabrication américaine pour bombes de petit diamètre lancées au sol (GLSDB) sont brouillées par des équipements de guerre électronique russes, ont déclaré à Reuters trois sources bien informées proches du "problème".
La GLSDB développée par Boeing/Groupe Saab est une variante lancée au sol de la bombe de petit diamètre GBU-39 de Boeing – une munition planante de 129 kg avec une ogive à fragmentation de 93 kg et une portée de 150 km conçue pour les frappes contre des cibles fortement retranchées.
La GLSDB peut être tirée à partir des installations de fusées à lancement multiple de précision M270 et M142 HIMARS – que les États-Unis ont commencé à livrer à l'Ukraine à la mi-2022, et que les forces russes ont d'abord eu des difficultés à localiser en raison de sa rapide capacité à tirer-et-filer [le capacité à sortir de sa couverture, à tirer rapidement et à se cacher].
Des GLSDB ont commencé à être envoyés en Ukraine début 2024 dans le but pour le Pentagone d'étendre le potentiel de frappe à longue portée de l'Ukraine, que Kiev a utilisé pour cibler à la fois des cibles militaires et civiles dans le Donbass et ailleurs en Russie.
Des sources de Reuters ont déclaré que les équipements de brouillage russes ciblaient le système de navigation inertielle GPS du GLSDB, réduisant considérablement son efficacité. L’une des sources a déclaré qu’il faudrait « des mois » à Boeing pour résoudre le problème. Le rapport ne fournit pas de détails sur le pourcentage d’armes à longue portée rendues inutiles par les efforts russes.
Le GLSDB n’est que l’un des systèmes avec lesquels les forces ukrainiennes soutenues par l’OTAN ont été confrontées à des problèmes grâce aux mesures de guerre électronique russes.
Daniel Patt, chercheur principal à l'Hudson Institute, a déclaré au Congrès en mars que l'efficacité des obus d'artillerie américains Excalibur de 155 mm guidés par GPS avait chuté de 70 pour cent à seulement 6 pour cent plusieurs semaines après avoir été livrés à Kiev après que les forces russes ont peaufiné les réglages de leurs équipements de guerre électronique contre eux.
La mauvaise nouvelle pour le Pentagone concernant les performances du GLSDB contre un adversaire compétent fait suite à un rapport du New York Times publié cette semaine, citant des responsables ukrainiens, des spécialistes de la guerre électronique et des troupes de première ligne, indiquant que la guerre électronique russe avait réussi à brouiller les satellites Starlink de SpaceX, causant le disfonctionnement des terminaux Internet dans la région de Kharkov. Selon les sources, cela a aidé la Russie à obtenir un élément de surprise dans son offensive dans la région visant à établir une « zone de sécurité » exempte des systèmes de frappe à longue portée ukrainiens, que les forces ukrainiennes utilisaient ce printemps pour cibler la ville de Belgorod et les régions frontalières.
"Nous sommes en train de perdre la guerre électronique", a déclaré un commandant adjoint du bataillon de drones de la 92e brigade d'assaut ukrainienne. « Un jour avant l’attaque, c’était la panne. C’est devenu super, super lent.
La Russie coupe les satellites Starlink de Musk à l’aide d’outils de guerre électronique sophistiqués
Le PDG de SpaceX, Elon Musk, a confirmé vendredi dans un article X que son entreprise avait été contrainte de consacrer « des ressources importantes à la lutte contre les efforts de brouillage russes » et a qualifié les capacités de guerre électronique de la Russie de « problème difficile à résoudre».
La Russie a été contrainte de renforcer considérablement ses capacités de guerre électronique dans le contexte de la crise ukrainienne, en raison de l’utilisation de munitions et de drones à guidage de précision de l’OTAN à une échelle sans précédent.
Brouillage électronique vs satellites Starlink
Cela inclut tout, depuis le brouillage d’obus d’artillerie guidés et de kits de munitions d’attaque directe conjointe (JDAM) à portée étendue
jusqu’aux drones à longue portée déroutés et aux missiles désorientés. L'armée russe fait également de son mieux pour garder une longueur d'avance sur le champ de bataille, une source bien informée ayant déclaré à Sputnik en octobre dernier que les troupes de guerre électronique peaufinaient leur équipement pour se préparer à contrer/éliminer les F-16 ukrainiens dès qu'ils commenceraient à arriver plus tard cette année.
L'engagement de la Russie en faveur de puissantes capacités de guerre électronique remonte à la seconde moitié du XXe siècle, lorsque, alors qu’une éventuelle conflagration à grande échelle avec l'OTAN se préparait au cœur de l'Allemagne, les doctrines militaires soviétiques ont commencé à souligner la nécessité d'une « intégration totale des capacités électroniques comme ressources de guerre et de destruction physique » sur le champ de bataille. Ces développements ont été constamment étendus et améliorés au fil des décennies – la Russie, contrairement aux États-Unis, ne perdant jamais de vue la création de moyens de guerre électronique contre ses adversaires.
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Hannibal Genséric
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