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Collusion gaucho macroniste

240704

Depuis 2017 le gouvernement de la France était devenu un sujet de moquerie pour un nombre de plus en plus grand d’observateurs internationaux, et de préoccupation pour la plupart de nos partenaires européens. La dissolution de l’Assemblée nationale, ce 9 juin, au soir même d’une déroute électorale de la liste se réclamant de la Macronie et à quelques jours de l’ouverture des Jeux Olympiques n’a fait que renforcer cette double impression.

Un proverbe turc me semble illustrer cette situation : « Quand un clown emménage dans un palais, il ne devient pas roi. C'est le palais qui devient cirque. »

Mais à l'heure où votre chroniqueur commençait l'écriture de ces lignes on ne connaissait encore ni le nombre, ni l'état définitif des désistements et des triangulaires, dans les quelques 300 circonscriptions où le premier tour laissait potentiellement en lice 3, voire 4, compétiteurs. On ne mesurait pas non plus, pas seulement l’impression mais le constat d’immoralité qui allait se dégager des accords d’appareil entre les macroniens et les partis de gauche. Que se ces combinaisons se drapent dans de prétendus grands principes républicains ne peut qu’ajouter au malaise des électeurs. Quand le vice se déguise en vertu, l’immoralité ne peut que prendre son essor.

Jordan Bardella semble donc bien indulgent, qui dénonce une alliance « un peu contre-nature » entre Mélenchon et Macron. « Un peu » contre-nature seulement ? Quand Edouard Philippe chef de file du groupe Horizon, l’espoir des ralliés du centre-droit, maire du Havre, ville si longtemps disputée entre gaullistes et staliniens, appelle à voter pour le parti communiste, on ne se trouve pas en présence d’une « alliance un peu contre-nature » mais bel et bien d’une trahison… à moins, peut-être que ce jeune leader de la droite veuille nous amener, par l’effet de style d’une telle litote, à considérer que Mélenchon, cela rime, quoique pauvrement, avec Macron.

Au lendemain du conseil des ministres du 26 juin, une odeur caractéristique des fins de règne et des testaments ministériels à commencer à alerter l’opinion. Une nouvelle fournée de 31 mesures individuelles de promotion, nommant in extremis des obligés du pouvoir, venait compléter une trentaine d’autres échelonnées sur les conseils des 12 et 19 juin. Au point que Marine Le Pen allait parler d’un coup d’État administratif, comme si par anticipation le chef l’État pouvait imaginer contrarier la volonté des électeurs.

Les rats, dit-on quittent les navires en perdition. Et rien n’interdit de penser qu’en l’occurrence la fraternité centriste recase ses amis.

Or, elle profite en même temps de la circonstance, confirmant ainsi la collusion gaucho-macronienne, pour frapper lâchement, et soulignons-le : illégalement ses adversaires

Le même conseil des ministres du 26 juin, généreux pour ses camarades de la haute fonction publique, avait également prononcé, sur proposition du ministre de l’intérieur Darmanin un certain nombre de dissolutions.

Parmi ces mesures répressives une seule fut vraiment médiatisée. Or, elle relève sinon d’un éclat de rire du moins d’un haussement d’épaule, puisqu’elle vise le GUD, simple étiquette sans la moindre structure association juridique. Ce sigle est apparu à la faculté d’Assas il y a 56 ans de cela. Depuis 1968 elle a été reprise de décennie en décennie par les plus hardis des étudiants de droite, sans aucune autre continuité que l’anticommunisme et la « défense du Droit ». On ignore à ce jour si un tel « groupement de fait » aurait jamais compté dans ses rangs un président, un secrétaire et un trésorier.

Cette concession aux soi-disant antifascistes opérée le 26 juin n’est sans doute pas étrangère au soutien invraisemblable du Front Populaire, LFI comprise, au ministre de l’Intérieur sortant, le candidat Darmanin.

Mais la collusion ne s’arrête pas là : le pouvoir macronien a également dissous des associations constituées essentiellement légalistes, comme « Les Remparts » lyonnais, qui luttent dans leur ville contre les violations de la loi et de l’ordre par les gauchistes et les éco-extrémistes municipaux.

L’immorale coalition gaucho-macroniste peut donc empêcher, si elle l’emporte ce 7 juillet, la formation dès cette année d’un gouvernement de bloc national. Elle coûtera en revanche très cher au pays. Elle risque fort de nous faire revenir à la soi-disant « troisième force » des années 1950. Nous reverrions alors ces gouvernements de première faiblesse qui se succédèrent alors, de 1946 à 1956 sur une durée moyenne de 200 jours. Il faudrait dès lors que nos compatriotes aient vraiment la mémoire courte pour leur pardonner pareil retour à la Quatrième république.

JG Malliarakis 

https://www.insolent.fr/2024/07/collusion-gaucho-macroniste.html

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