par Patrick Reymond
Pour Gail Tverberg, le moment de vérité pour les économies «avancées» est là. Elles vont s’effondrer, et les autres vont vivre des moments de pénibilités certains, parce que ces économies dites avancées plutôt qu’avancées, ont quand même un rôle, celui du ventre du monde, qu’un monde s’acharne à nourrir, en échange de gri-gri même plus réels, mais des bits sur des ordinateurs.
C’est aussi bête que Robinson Crusoë qui passait son temps à accumuler, alors qu’il était seul.
L’effet de levier, en réalité la dette pour l’appeler par son nom, a eu un effet important. En même pas l’espace d’une vie, les taux d’intérêt pour l’immobilier sont passés de 20% (et encore, en prêts bonifiés), à 1% avant de remonter au taux «démentiels» de 4%.
De fait, tel un camé, le secteur avait besoins de fix de plus en plus forts, sans réellement aller mieux.
Mais, à l’inverse de Tverberg, je pense que la guerre n’est même plus une solution. En effet, les événements d’Ukraine prouvent par l’absurde que l’empire oxxidenté n’est même plus capable de mener une guerre. Imprimer de la monnaie, c’est facile, surtout avec un ordinateur, mais ça ne crée pas de fulmicoton, de chars, d’obus, d’avions et de tout ce qu’on veut quand on n’a plus d’usine, ou quand l’adversaire est capable d’encaisser des coups qui, en plus, ne sont que des coups d’épingles. Désagréables, sans plus.
Parce que la monnaie ne crée pas la capacité de production qui n’existe plus, et ces capacités ont été tellement dévastées partout, qu’elles sont difficilement reconstituables, en plus, en privant la population d’un confort qu’elles estiment mérité et allant de soi.
Oui, en 1914 on produisait avec beaucoup moins d’énergie beaucoup plus d’armement qu’aujourd’hui, mais on n’avait pas 38 millions de voitures, des vacances au Bahamas où n’étaient allés que quelques loups de mer, et encore, pas pour visiter, mais professionnellement.
Sans doute, la seule chose qui empêche les pays «autres» qu’avancées, de renverser la table, et la crainte, pour chez eux, de l’onde de choc de l’effondrement. Et la perte d’actifs financiers dont ils espèrent au moins récupérer une partie, peut être à la chinoise, en le dépensant ailleurs en investissant et ainsi, en acquérant du réel et solide.
Sans doute, dans l’histoire, la Russie remerciera du régime de sanction qui l’ont aidé à retourner à un grand niveau d’autarcie, digne de l’URSS stalinienne.
Les problèmes actuels, est que les prix doivent augmenter, mais qu’ils ne le peuvent pas, ou du moins pas assez, et qu’ils oscillent entre baisse et hausse, au fur et à mesure des contractions de la demande, qui aboutissent à de nouveaux excédents en énergie. Bien entendu, la fabrication de torche cul à une échelle inédite, n’aide pas.
Problème américain, la guerre, censée apporter la prospérité ne l’apporte plus guère.
Problème français, la lutte des classes est une constante de notre histoire, révolution française, troubles de XVIe siècle improprement appelée «guerres de religion», en réalité conflit social de haute intensité, avec son paroxysme commençant par la saint Barthélemy, Armagnac contre Bourguignon, la partie la plus développée du royaume, tenant pour le duc de Bourgogne, et le sud du Royaume, valant plus que le nord dans la guerre, parce que plus pauvre (mais plus vaste), elle fournit de meilleurs éléments militaires, dont les gascons, avec, en souvenir de Du Guesclin, les Bretons. Mais n’oublions pas les autres…
Pour résoudre ce problème et ne pas régler la cause, on a des dépenses sociales plus importantes, normale, parce que sous le calme apparent et la bourgeoisie tranquille, le pays est structurellement, un volcan, et toutes les éruptions qu’on a eu du mal à arrêter, totalement impensables quelques mois avant seulement…
La dépense sociale ne date pas d’hier, c’est Charlemagne qui crée la dime pour calmer le jeu. Fort longtemps, elle ne fut pas contestée. Seulement, après le concordat de 1515, les bénéfices des domaines religieux étaient donnés comme dotation à des nobles, dont on sait la générosité envers la population. La générosité en paires de baffes, faut-il préciser, chose qui entraina la déflagration de 1560 et plus tard, celle de 1789.
Lors de l’affaire du collier, l’archevêque de Rohan, avait 800 000 livres de revenus, mais la seule intervention en faveur des défavorisés était envers les défavorisés de sa famille, dont il payait les banqueroutes aussi multiples que variées tout en menant grand train. Le roi dit de l’archevêque de Paris, qu’il serait bon qu’il croie en Dieu. Signe que les vocations étaient surtout causées par le fait de pouvoir piller allégrement les revenus de l’église.
Mais là, on était dans une société stable, et la paix sociale n’aurait pas coûté cher. De fait, elle était même bon marché, les ministres intervenaient souvent pour que du pain fut importé, et que la taille des pains, augmentées (le prix était toujours stable, mais la quantité variait).
Là, aujourd’hui, le public est amusé, et la vérité inavouable, la pénurie et la régression, totalement sous le boisseau.
Le suprémacisme racisme de certains, notamment de LFI, NFP, et de toute la gôche immigrationniste part du principe que «nous», les occidentaux, sommes pour toujours le phare de l’humanité. Nous guidons le monde, et décidons ce qui est bien ou mal, méprisant totalement le reste, «barbare», car ne connaissant pas la démocratie, justifiant ainsi les interventions «humanitaires», pour «la démocratie», et bien entendu, pour imposer quelques «lois» économiques permettant d’obtenir à bon compte, des ressources et des matières premières plutôt que de le payer.
Constatant que les Provinces Unies, pillaient «économiquement», son royaume par le capitalisme, les prêts et la manipulation, Louis XIV envoya son armée contre cette entité économique, imitant, en cela, ses aïeuls rois d’Espagne.
Aujourd’hui, on a Vladimir Vladimirovitch dans le rôle des rois, envoyant son armée contre les puissances de l’argent, un occident qui ne sait plus que fabriquer que de la monnaie, alors que son économie réelle, elle, fonctionne de plus en plus mal…
Elle est même, d’ailleurs, en l’attente de son effondrement, au moins dans sa partie monétaire. Une économie réelle réapparaitra aussitôt. Mais il est clair que l’économie financière occidentale est hypertrophiée et ne peut continuer sa dérive.
200 milliards de dettes publiques US en 1968,
1000 milliards pour le premier relèvement du plafond de la dette sous Reagan,
34 000 aujourd’hui, avec une augmentation de 1000 milliards tous les 3 mois…
Le prix des voitures neuves varie de 60 000 à 100 000, celles d’occasion sont retombées à 3000-3500. La différence avec l’URSS, c’était qu’à la fin, les citoyens soviétiques, eux, étaient bourrés de tunes… Comme a dit l’un d’eux, avec, ils pensaient à la Datcha, à l’automobile, finalement, les dizaines de milliers de roubles d’économies servir à payer une paire de bottes à la mère. Les salaires, pendant longtemps étaient modestes, mais le coût de la vie, ridicule.
source : La Chute