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Les Jeux financent les Jeux. Vraiment ?

Les Jeux financent les Jeux. Vraiment ?

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C’est en ces termes qu’en avril dernier, notre grand stratège dégoupillé pérorait sur l’auto-financement certain des Jeux Olympiques organisé par la France cet été. Quant à notre sémillante baigneuse en eaux polluées et néanmoins ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, dont le courage n’a d’égal que son entregent mondain, elle assénait avec conviction une prophétie dont nous attendons dès octobre prochain sa réalisation effective : “Je suis certaine qu’ils vont rapporter beaucoup plus à la nation qu’ils ne lui auront coûté.” Venant d’une personne épinglée pour son niveau de rémunération lors de son passage à la Fédération Française de Tennis, nous voilà rassurés…

Pourquoi douter de nos autorités dont la propension à nous faire passer des vessies pour des lanternes, notamment en matière budgétaire, a été élevée au rang de performance sportive de niveau international ?

Nous ne reviendrons pas sur la menace du pétard mouillé de Monsieur le Ministre des dérapages des comptes publics contre Vladimir Poutine à la tête d’une économie qui devait finir à genoux et dont nous apprenons aujourd’hui qu’elle se porte à merveille ; quand la nôtre, d’économie, est partie en lambeaux.

Nous ne reviendrons pas sur les propos de ce sinistre sire qui, écumant les plateaux télé depuis la dissolution, tente l’impossible en fustigeant les programmes économiques des uns et des autres comme pour mieux édulcoré grossièrement sa responsabilité dans le désastre budgétaire de notre pays depuis sept ans. Un vrai bide-gétaire…

Aussi, le “scénario à privilégier” par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges prévoyant notamment 10,7 milliards d’euros de retombées a de quoi surprendre. Qu’en est il vraiment de ce ruissellement si cher à nos portefeuilles, jamais vérifié dans les faits et qui a pourtant servi de feuille de route à nos dispendieux “marcheurs”.

Tout d’abord, le scénario a été revu à la baisse. Il n’est plus évoqué que 9 milliards d’euros de retombées.

Ensuite, cette équation mathématique comportent plusieurs inconnues comme le comportement de fréquentation des touristes, celui de leur dépenses et l’effet d’éviction qui ne manquera pas de se produire dans une ville (Paris), 5ème ville touristique au monde, et dont la simple organisation des Jeux ne saurait justifier d’un boom touristique supplémentaire. Il suffit d’observer le taux de remplissage particulièrement mauvais des hôtels pour mesurer la difficulté à venir. Et du départ précipité de bon nombre de parisiens fuyant une capitale, symbole de la liberté dans le monde, dans laquelle la circulation se fera munie d’un ausweiss.

Ensuite, et c’est une habitude propre à tous les événements d’envergure comme les Jeux ou encore l’organisation d’une Coupe du monde de football, le budget relatif aux infrastructures est déjà dépassé : 2,2 milliards d’euros de plus sur les 8,8 milliards d’euros du dossier de candidature soit 25 % de plus…

Sans parler des primes d’activité versées aux fonctionnaires, forces de police, sécurité portant le budget à un peu moins de 12 milliards d’euros. Pour l’instant…

Quant aux financeurs, privés certes, mais aussi publics c’est-à-dire vous, il semble que là aussi, l’optimisme de rigueur au moment de décrocher la timbale olympique a laissé place à une inquiétude bien légitime née de différents rapports anticipant un léger dérapage d’environ 2 à 3 milliards d’euros portant notre modeste participation à 5 milliards d’euros. Mais bon depuis Coubertin, on le sait bien l’important…

Est-il utile de rappeler qu’aucun événement de cette ampleur n’a pu être autofinancé dans le passé ? Doit on craindre un nouveau “Montréal 1976 ” ? Allons, allons ne noircissons pas le tableau et en guise de mot de la fin, laissons à la parole à notre guide budgétaire, notre génie de Bercy avec une citation qui, nous en sommes convaincu, sera à rappeler au moment du décompte définitif : “Les JO sont bien plus que de l’économie… L’idée n’est pas d’équilibrer les recettes et les dépenses mais de favoriser l’attractivité, et de faire rayonner le savoir-faire français partout sur la planète.“

Nous ne pourrons pas dire que nous n’étions pas prévenu.

Amitiés patriotes

P.MAGNERON
Président IDNF

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