Selon une enquête l’Ifop réalisée pour TF1/LCI, sur les 10,6 millions de Français qui ont voté pour le Rassemblement National, seul 1 sur 4 est d’âge compris entre 18 et 24 ans. Il en va différemment en Allemagne, où le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland, AfD, est le plus populaire chez les moins de 30 ans. Réflexions sur les raisons d’un tel écart.
Que la jeunesse soit en majorité de gauche n’étonne pas, puisque c’est depuis le berceau qu’elle a subi un véritable lavage de cerveau progressiste, que notre génération – et la précédente avant nous – n’a connu qu’à un âge plus avancé, une fois notre formation parachevée, en des temps où Big Other n’était pas encore omniprésent.
Le système éducatif, bien moins propagandiste qu’aujourd’hui et de meilleur qualité, était donc plus performant pour apprendre aux élèves à “penser avec leur tête”, chose impensable aujourd’hui. À cela s’ajoute la naissance et l’influence considérable des réseaux sociaux, qui, s’ils nous laissent un espace – hélas toujours plus restreint – pour faire entendre notre voix, donnent un micro surpuissant à tout un tas de stars, de sportifs, d’influenceurs, etc. dont la mission est de relayer le message des pouvoirs qui nous gouvernent. Les dernières générations, connectées jusquà 10 heures par jour, sont donc extrêmement perméables à cette propagande en flux continu.
Ce triste constat, ne doit pourtant pas en cacher un autre, à savoir, l’émergence d’une jeunesse décomplexée, droite dans ses bottes, et qui n’entend pas se soumettre au politiquement correct. Ces jeunes, beaux, sains, joyeux, nous les avons vus en Allemagne sur les vidéos danser et chanter au son de “Deutschland den Deutschen, ausländer raus !” [L’Allemagne aux Allemands, les étrangers dehors !]
Leurs sourires, mais surtout le fait qu’ils se filment à visage découvert et qu’ils publient leurs bravades sur les réseaux semblent vouloir dire qu’ils emmerdent les générations précédentes qui, il faut bien l’avouer, se sont faites dans le froc, ont abdiquer le courage et se sont lamentablement couchées comme des larves devant le politiquement correct. Cette part de jeunesse allemande, elle, semble ne pas vouloir se plier aux injonctions de l’idéologie dominante et clame avec la fierté de son appartenance germanique, chose qui ne s’était pas vue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le processus de dénazification ayant été synonyme de massacre de l’identité allemande.
Les médias officiels, scandalisés, ont de suite évoqué l'”activisme sur Tik Tok” de l’AfD pour expliquer le phénomène. Oui, sauf que… les autres partis aussi sont sur la plateforme chinoise. Ce que ni Euronews, ni Arte n’ont compris, pas plus que les cadres du RN, c’est qu’il n’ait aucunement besoin de “savoir parler aux jeunes”, d’emprunter leur style ou de modifier son langage.
Le secret, ce n’est pas le déhanchement de cette magnifique jeune fille, ce n’est pas l’investissement dans les nouvelles technologies, mais le fait qu’elle soit décomplexée. Qu’au lieu de s’excuser pour ses positions, elle en fait un motif de fierté et s’en vante. Bref, elle est cool… aux antipodes de la communication du RN, qui, à force de timidité, d’excuses et de compromissions ne parvient pas à attirer les forces les plus vives de la nation : les jeunes.
Ce n’est pas avec une telle attitude – à mi-chemin entre avoir honte et ne pas oser – qu’on parvient à les rallier. Mais en jetant à la figure des autres les raisons de son combat, sans peur, sans filtre et sans compromis.
Audrey D’Aguanno
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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