Vous vouliez que tout change ? Grâce aux LR, ce sera NON. Avec la complicité des rescapés LR et des 17 ministres démissionnaires, mais également députés, Yael Braun-Pivet est restée au perchoir avec 13 voix d’avance. Une fois de plus les tambouilles auront eu raison de l’avis du peuple, et c’est ainsi que cette clique au pouvoir convertit le vote des Français en un amusement de cour d’école, une presque saine récréation pour permettre à ce peuple fatigué, épuisé, en colère, de se défouler un peu, histoire de lui faire croire qu’il dirige encore son destin et qu’il a une prise sur le politique. En réalité, sauf à donner la majorité absolue à une formation au premier tour, on se rend compte qu’il n’en est rien, et que les barons de la politique refusent ostensiblement tout changement que lui demandent les urnes, transformant, à l’instar de Macron, une défaite en victoire… pour le moment. Le peuple paillasson peut donc se réjouir, il a voté mais rien ne se verra dans les faits. Macron renommera un copain à lui, et nous aurons probablement les mêmes ministres. Quant à la fameuse menace de la chambre ingouvernable, nous avons eu hier soir l’illustration que ce n’était, comme nous le sous-entendions dans nos colonnes, qu’une vaste plaisanterie.
La gamelle est bien gardée et aucun gouvernement bricolé entre les bons représentants du peuple ne tombera. Le RN est ostracisé, mais par une abnégation qui en devient ridicule, ne bronche pas, se tait, jouant les victimes humbles, les martyrs éprouvés. On ne gagne pas des élections et on ne construit rien de fort sur ces bases-là. En se laissant insulter, excommunier, ce sont les électeurs que l’on bannit comme des pestiférés, ce sont ces plus de 10 millions de votants que l’on rejette, les frappant du sceau d’une indignité politique la plus abjecte. En maintenant une macroniste à la tête de l’Assemblée nationale, c’est le vote des Français qui est méprisé une fois de plus sans que cela ne choque ceux qui n’ont de cesse de se présenter comme les garants de LA démocratie et de la république. Tout sourire ils s’en amusent, et plantent un peu plus chaque jour les graines d’une révolte sourde et violente. Tous les ingrédients sont volontairement mis en place pour tuer la voix des citoyens, les réduire à néant. Cette stratégie conduira à la désertion des urnes ou à l’insurrection. Dans le même temps et sans se cacher, les LR du Senat, vous savez ce grand parti qui rassemble 1 400 000 voix, se sont illustrés par la voix de Claude Malhuret, nous délivrant un discours d’une hypocrisie sans nom, se permettant d’un trait de plume de bannir lui aussi, non seulement les 10 millions de voix RN mais les 7 million du NFP, une paille.
On peut combattre des formations, regretter les résultats, mais quand ont vient donner des leçons de démocratie du haut d’une assemblée d’où l’on est élu que par connaissance, puisant sa légitimité dans les cercles restreints d’une caste qui navigue en vase clos, il serait prudent et même louable d’avoir un peu plus de retenue. Lui n’en fait pas commerce puisqu’il ne considère la France gouvernable que par ceux qu’ils représentent et qui sont aux commandes depuis 40 ans, responsables donc de la situation économique et sociale que nous connaissons. Rassurez vous, il ne s’attribue qu’un seul mérite, celui de faire parti des sauveurs d’une conjoncture qu’il veut la plus brève possible pour reprendre le cours de leur politique, méprisant en un seul discours 62% du corps électoral et quelque 320 députés. Mais la plainte ne s’arrête pas là. Il va jusqu’à pointer ces méchants réseaux sociaux dans lesquels il s’indigne par avance de trouver des commentaires acerbes contre les manigances et tambouilles dont ils sont passés maîtres, considérant ces turpitudes non pas comme des compromissions pour garder la gamelle, mais juste de compromis justifiables. Lustre des félons pour masquer leurs infamies ! Quelle méprisable indignation, quelle suffisance que de s’octroyer les sacrements de la vérité. « Une plaie démocratique qui aurait rendu la population anti parlementaire et défiante » sermonne-t-il. On aurait presque envie de rire. Défiante, comment ne pas l’être lorsque l’on voit les arrangements qu’il n’a cessé de faire avec un pouvoir qu’il prétendait combattre, en obéissant systématiquement aux ordres de Macron. Quant à l’anti parlementarisme dont il déplore la montée, il n’est pas besoin des réseaux pour l’acter, il suffit, comme les LR l’ont largement fait, de laisser passer des 49.3 en guise de vote des députés, et c’est cela qu’il considère comme la fine fleur d’une démocratie parlementaire exemplaire. Il enchaîne, sans se rendre compte de l’énormité de l’argument, sur la menace de la dette, qu’il valide chaque année au moment du budget, poussant des cris d’orfraie quand enfin il en découvre, faussement étonné, le montant ! Tout comme Le-Maire, qui après sa gestion calamiteuse, met solennellement en garde contre le risque de banqueroute qu’il a organisé.
La honte n’est décidément pas un sentiment capable de les faire réagir, la seule chose qui compte c’est le pouvoir, tout le pouvoir et rien que le pouvoir. Quand on entend ce genre de discours hautain et infatué, mâtiné de responsabilisation républicaine, antienne qu’ils nous ont déjà sorti pour s’éviter de voter des motions de censure, avec la volonté de tenir coûte que coûte une boutique qui prend l’eau de toute part, en nous assurant qu’eux sauront nous sortir du guêpier dans lequel ils nous enfoncent depuis 40 ans, on est pris de vertige. Il s’affranchit de la souveraineté populaire mais n’en rougit pas, il fait parti des élus, au sens biblique, seul habilité à gouverner et à décider de qui peut éventuellement les remplacer. Il distribue les certificats de bons républicains, et de démocrates fréquentables, et tous ceux qui n’ont pas son assentiment doivent être exclus. Quelle vision de la politique ! On se demande comment ses propos auraient été accueillis par un Billaud-Varenne, un Saint-Just, et quel sort ils auraient réservé à ces censeurs et fossoyeurs de la démocratie et de la souveraineté populaire, eux qui en avaient en horreur ceux qui mentent et méprisent le peuple. Mais pour l’heure nous aurons compris que le changement ne viendra probablement plus des urnes, si tant est qu’il puisse encore surgir.
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Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire
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