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Sortir de l’Histoire en bateaux-mouches

par Régis de Castelnau

Je n’ai pas regardé la «cérémonie» d’ouverture de la foire olympique. Faut quand même pas déconner.

Assister à un spectacle dispendieux scénarisé par Patrick Boucheron et Thomas Jolly, pour permettre au psychopathe de l’Élysée de se mettre en scène, désolé il y a des limites au masochisme. On savait parfaitement qu’on allait y retrouver cette culture extraordinairement «basse, vulgaire, clinquante comme des verroteries d’explorateurs» qu’un Occident globalisé ayant arraché ses racines, essaye d’imposer au monde.

Manifestement, ça n’a pas raté. Boucheron et Jolly nous ont offert de façon très prévisible ce qu’il fallait de modernité jobarde et conformiste assortie de quelques provocations woke en direction du public américain pour lui dire : «comme le dit JD Vance, nous sommes des «clients serviles», mais regardez, nous sommes capables d’être aussi cons que vous.» Jusqu’au passage de la péniche des États-Unis saluée d’incroyables spasmes d’adoration soumise, par les commentateurs télévisés.

Mais on a quand même eu une jolie bouffée de joie mauvaise. Avec le «blasphème» de la reproduction woke de la Cène chrétienne. C’était passablement dégoûtant, mais c’est tellement bien fait pour les cathos. Qui opposent à toutes ces dérives un pieux silence complaisant et lâche. Et qui encore une fois vont ravaler leur humiliation sans rien dire.

Je ne vais pas non plus m’intéresser à la partie sportive et pourtant j’ai toujours adoré le sport en général et l’olympisme en particulier. Mais en paraphrasant Philippe Bordas je dirais que «l’olympisme n’a duré qu’un siècle. Ce qui s’appelle encore l’olympisme et se donne en spectacle n’est que farce, artefact à la mesure d’un monde faussé par l’argent, la génétique et le bio-pouvoir».

La dernière fois que j’ai regardé une cérémonie d’ouverture c’était celle des jeux de Pékin en 2008. Le message envoyé au monde était limpide. C’était celui de Fernand Braudel dans son «Histoire des civilisations» :

«Imaginez une civilisation continue à l’autre bout du monde, inchangée depuis des millénaires, gouvernée par des dynasties impériales plus grandes que celles de Rome, ignorant la philosophie grecque, l’alphabet, la démocratie, le christianisme, l’individualisme, la féodalité, la Renaissance ou les Lumières, dont le peuple surpasse le nôtre en intelligence et dont les institutions surpassent les nôtres en efficacité. Imaginez-le prospérer aujourd’hui, nous dépassant dans tous les domaines d’activité».

Et pendant ce temps, entre deux bredouillis de Biden, notre empereur à nous qu’on a, nous réélisons Macron et contemplons ravis le spectacle de notre sortie accélérée de l’Histoire.

Dans un défilé de bateaux-mouches, nous n’avons rien d’autre à raconter au Monde que notre soumission.

source : Vu du Droit

https://reseauinternational.net/sortir-de-lhistoire-en-bateaux-mouches/

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