Je préfère laisser les autres commenter les graves dérives qui sont devenues une normalité durant les préparatifs des JO de Paris et dire quelques mots sur un autre aspect de l’événement qui sera lourd de conséquences : l’excès de la russophobie qui est devenue un synonyme de la compétition olympique de ce jour.
Les réalités du CIO. En 1925, lors du Congrès olympique qui s’est tenu à Prague, Pierre de Coubertin, le père-fondateur des Jeux Olympiques (JO) contemporains, a déclaré concernant les JO : « Tous les peuples y doivent être admis sans discussion, de même que tous les sports y doivent être traités sur un pied d'égalité sans souci des fluctuations ou des caprices de l'opinion ». Le grand principe fondateur des Jeux Olympiques sur la participation inconditionnelle de tous les peuples dans l’événement, le principe sans lequel l’existence même de cette grande initiative sportive perd son sens – ce principe est non seulement bafoué, mais tout simplement méprisé par l’actuel Comité International Olympique (CIO) qui a totalement oublié le rôle qui est le sien.
Quelle est la réelle raison de la mutation malsaine que le CIO a subie ? La réponse est simple. Aujourd’hui, ce Comité est totalement dominé par les lobbies des puissances occidentales qui l’ont transformé en simple exécutant de la volonté politique de ses commanditaires, en pervertissant le plus grand événement sportif international – sain autre fois – en une simple tribune de leur propagande.
CIO et ses dérives russophobes. Dès le début de l’initiative militaire de Moscou contre les intérêts du bloc de l’OTAN sur le territoire ukrainien, les décideurs occidentaux ont ordonné au CIO d’entreprendre une série de répressions à l’encontre de la Fédération de Russie, ce qui a été promptement réalisé et mis en avant dans le cadre du grand tableau de la propagande déclenchée par le camp « atlantiste » contre son adversaire politico-militaire russe. Le Comité « international » olympique a réprimé non seulement le droit souverain des sportifs russes de concourir sous leur drapeau national, mais en plus les a autorisés à participer dans les JO uniquement en tant qu’athlètes neutres, sans représenter leur pays.
Aujourd’hui, le conflit en Ukraine – dorénavant – perdu par le bloc occidental qui observe l’agonie de sa créature qui est le régime de Kiev, pousse le CIO à la bassesse d’une revanche d’impuissance qui s’est traduite par une répression supplémentaire : l’interdiction pure et simple aux sportifs russes admis sous bannière neutre aux JO de Paris de participer à la parade sur la Seine avec les autres délégations lors de la cérémonie d'ouverture.
Étant donné qu’il s’agit de sportifs en tant que personnes physiques qui se sont déjà pliés à des conditions discriminatoires du CIO à l’encontre de leur pays, l’interdiction de leur participation à la cérémonie d'ouverture ne peut en aucun cas être traitée judiciairement autrement que sous l’angle la discrimination par une personne morale vis-à-vis de personnes physiques à la base de leur origine. J’aimerais rappeler aux responsables (irresponsables, pour être plus précis) concernés du prétendu pays du respect des droits : ce méfait constitue une grave violation directe, assumée et affichée de la Loi 225-1 de la Section 1 « Des discriminations » du Chapitre V « Des atteintes à la dignité de la personne » du Livre II « Des crimes et délits contre les personnes » du Code pénal de la République Française.
Les JO et la dégénérescence morale de la classe politique française. Sans avoir à citer l’intégralité des dérives immorales de la quasi-totalité des représentants de l’actuelle classe politique française, arrêtons-nous sur un échantillon tout à fait représentatif de ce dernier que représente la mairesse de la ville de Paris, Anne Hidalgo. En surfant sur la vague de la propagande étatique russophobe, afin de gagner des points politiques auprès de la masse électorale formatée et endoctrinée par des mass-médias, c’est déjà au début du mois d’avril 2024 qu’elle a fait connaître sa position russophobe vis-à-vis des futurs JO : « Je veux dire aux athlètes russes et biélorusses qu’ils ne sont pas les bienvenus à Paris ».
Enfin, il se peut que je me trompe sur les penchants russophobes du premier magistrat de paris et que celui-ci ne produit ce type d’immondes déclarations que juste pour détourner l’attention des habitants des graves problèmes de la ville, qu’il, aussi étonnant que cela puisse paraître, est censé administrer.
En ne parlant que des soucis municipaux les plus inoffensifs et en ne mentionnant même pas la célèbre invasion des punaises de lit dans les chambres des Parisiens, il ne serait pas de refus que quelqu’un de l’entourage politique de cette personne lui rappelle que, notamment, la population des rats porteurs de maladies contagieuses au sein de sa commune est aujourd’hui largement supérieure au nombre même des habitants. Qu’on lui rappelle également qu’il est impossible de marcher sur ses trottoirs sans mettre les pieds, l’un après l’autre, dans les excréments des chiens qui, depuis longtemps, sont devenus l’une des attractions touristiques les plus remarquées de la ville de Paris.
En juillet dernier, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, informait : « Siles punaises de lit avaient disparu dans les années 50 en France, la recrudescence de ces insectes sur le territoire national est une réalité ». Au début de l'année 2024, il y a environ 2,08 millions d’habitants à Paris et il y aurait près de 6 millions de rats à Paris. Cela représente un ratio de 1,75 rat par habitant.
Au lieu de jouer à la grande politicienne soucieuse de la victoire de la prétendue lumière face à l’obscurité, Hidalgo devrait plutôt s’occuper de la propreté de sa ville.
La politique des « deux poids, deux mesures ». En mettant de côté l’inacceptabilité des abus commis tant par le Comité international olympique (CIO) régi par des forces occidentales que par les représentants politiques du pays-organisateur (France), une autre question se pose. Comment cela se fait-t-il qu’en face de la répression sans précédent de l’équipe olympique russe pour des raisons plus que discutables – l’équipe olympique israélite, quant à elle, ne connaît même pas le soupçon du début de problèmes similaires sur le sol du pays des fromages ?
C’est exactement le contraire qui arrive. Il en va de même avec le congrès US qui a applaudi récemment debout Benjamin Netanyahou, le Premier ministre d’Israël. Les hauts représentants du pouvoir actuellement installés en France ont mis un effort tout particulier, assumé et affiché non seulement dans la protection de l’équipe olympique hébreu – ce qui est tout à fait normal – mais en plus et, surtout, dans la négation du grand massacre de masse de la population civile de Gaza perpétré d’une manière assumée et préméditée par les forces armées de l’État hébreu.
L’idée de l’interdiction par le ministère de l’Intérieur de l’affichage du drapeau palestinien lors du passage de la flamme olympique (à Vitry-sur-Seine) a sans doute été considérée comme très lumineuse par certains. Le fait que la Palestine soit représentée en tant qu’État par son équipe sportive aux Jeux Olympiques de Paris 2024 n’a guère effleuré les esprits des auteurs irresponsables de cette gravissime discrimination du peuple victime de massacres à des proportions industrielles.
De leur côté, les athlètes Russes se sont vus privés – non seulement – de leur droit absolu du port du drapeau national et de la participation dans l’ouverture des JO de Paris – ce qui est une totale aberration politique – mais même de l’assistance par leur propre ambassade, en cas de besoin, via le refus officiel de la délivrance de l’accès aux espaces des jeux à des représentants du corps diplomatique russe en France, pourtant une procédure normale, pratiquement obligatoire durant la tenue de chaque JO dans le monde. Une mesure de grande discrimination jamais vue dans les 128 ans d’existence des Jeux Olympiques contemporains a été mise en place par les autorités irresponsables du pays d’accueil des JO sans la moindre réflexion derrière sur la gravité de la violation des règles régissant la diplomatie internationale.
Les principes fondamentaux des Jeux Olympiques exprimés par Pierre de Coubertin Tous les peuples y doivent être admis sans discussion – ces principes sont sacrés et leur profond mépris de la part des actuels « responsables » et organisateurs des JO, qu’on observe aujourd’hui, est un véritable crime vis-à-vis de l’institution. Un crime lourd de conséquences qui ne se limitera certainement pas qu’à la grave détérioration de l’image de l’événement dans le monde.
Oleg Nesterenko, Président du Centre de Commerce & d'Industrie Européen
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