Liens avec le catholicisme social
Après la mort du comte de Chambord le royalisme s’était peu à peu réduit à lui-même. Il disposait encore d’une presse combattive, certes, mais moins puissante. En revanche si sa force parlementaire décline, ses liens avec le catholicisme social sont très forts.
Sur le plan parlementaire, l’apport de la « Droite » est longtemps original et Albert de Mun traduit les idées de son ami La Tour du Pin ; mais les propositions de lois sociales, nombreuses de 1884 à 1892, le sont beaucoup moins après le ralliement. Le catholicisme social, jusqu’ici royaliste, et particulièrement légitimiste, irrigue désormais la Démocratie chrétienne.
En 1896 se tiennent un « Congrès national de la Démocratie chrétienne » et un « Congrès social monarchiste » qui étudient les mêmes thèmes, sous le patronage commun du marquis René de La Tour du Pin. Ce dernier fut le principal fondateur de l’œuvre des « Cercles catholiques d’ouvriers » qui mérita du comte de Chambord, lui-même auteur d’une « Lettre sur les ouvriers » rédigée en 1865, cette attention : « toutes ses pensées sont les miennes » ; prenant la suite des Villeneuve-Bargemont, Villermé, Le Play, Berryer et autres chrétiens-sociaux allemands et autrichiens, il fonde un corporatisme ouvert. Charles Maurras proclamera : « M. de La Tour du Pin n’est pas d’Action française, c’est l’Action française qui est de M. de La Tour du Pin ».