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« Destitution » ? Les clowneries du NFP, meilleure animation de l’été

Capture d'écran
Le Cirque Jean-Luc Mélenchon termine sa tournée estivale en beauté. La nouvelle attraction Castets a permis d’assurer tout l’été le marketing de la caravane du Nouveau Front populaire. Le climat rafraîchit, le 15 août est passé, la rentrée approche et le numéro « Nommez-moi Premier ministre » de l’inconnue la plus ambitieuse à gauche a fait long feu. Les Français ont désormais bien compris que les exigences du sénateur émérite bateleur et de sa protégée ne valaient pas chipette. Face aux gesticulations bruyantes et répétées du syndicat de la pagaille, Macron est resté de marbre, sourd et immobile comme il en avait le pouvoir, tout préoccupé de prendre le maigre soleil sondagier des JO.

Aussitôt, le montreur d’ours Mélenchon et sa tribu inventent autre chose. Matignon leur échappe mais les camionnettes tournent dans la ville pour assurer le remplissage du chapiteau tous les soirs. Vite, un mot clé en -ion. Nation ? Horreur. Démission ? Eculé. Ce sera destitution.

« Démettre le président » ?

Dans une tribune publiée dimanche, les Insoumis Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot, Manuel Bompard, Nadège Abomangoli, Manon Aubry, Éric Coquerel, Clémence Guetté et Marina Mesure montent d’un cran dans la menace. Leur texte publié par La Tribune Dimanche ne réclame plus les ors de Matignon mais carrément la fuite à Varennes du président de la République. Il est bien sûr sous-entendu que, sous une incompressible pression populaire, un Insoumis se dévouera pour occuper le fauteuil présidentiel de Macron destitué. Qui ? Peu importe. Rien n’arrête le dévouement de nos LFI envers la destruction de leur propre pays. « Démettre le président plutôt que nous soumettre », écrivent-ils. Il suffit d’imaginer les mêmes mots dans la bouche de Le Pen ou Zemmour pour entendre les hurlements au fascisme et se faire une idée de l’impunité du NFP. Les élus de l’extrême-gauche et leurs légions d’électeurs immigrés ou d’origine immigrée réclament le pouvoir et refusent de se soumettre aux institutions. Soit.

Mais la stratégie de la surenchère et du bruit maximum a ses limites : cette boyardisation de la politique française au service du pire rend visible la vraie nature du mouvement, celle d’une coalition sous le signe de l’incohérence.

Incohérence, d’abord, parce que cette procédure de destitution n’a aucune chance d’aboutir. Il faudrait pour cela rassembler lors d’un vote plus de deux élus sur trois des deux chambres, soit 67% des députés et 67% des sénateurs. Or, comme le rappelle le sénateur des Hauts de Seine et ancien ministre Roger Karoutchi, « le Nouveau Front Populaire dispose de 30% des députés et 28% des sénateurs… si tant est que tous votent la destitution ». Peu de chances que les troupes de Mélenchon et Panot se rendent en chemise et la corde au cou au siège du RN  pour réclamer l'appui du seul groupe qui donnerait une chance à leur initiative. Autant dire qu’on est davantage dans le numéro d’illusionniste fort en gueule que dans la noblesse de la politique. Demander en hurlant ce qu’on ne peut obtenir tient du comportement prépubère… risqué.

Du reste, la gauche s’empresse de laisser Mélenchon se dépatouiller seul dans ses aventures promotionnelles. Le patron du PS Olivier Faure s’est empressé de préciser qu’il n’applaudissait pas cette trouvaille. « Cette tribune n’est signée que par les dirigeants de LFI. Elle n’engage que leur mouvement. La réponse à une nomination d’un PM (Premier ministre) qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine, est la censure », écrit le Premier secrétaire du Parti socialiste sur le réseau X.

Lucie Castets reçue vendredi à l'Elysée

Comme le raconte La Fontaine, la grenouille LFI qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf « s'enfla si bien qu'elle creva ». A force de monter la barre de ses ambitions, Mélenchon démontre avec force son impuissance. Il prouve à ceux qui en doutaient encore que le NFP n’est qu’une coalition boiteuse montée pour remplir les caisses des partis qui la composent et donner l'illusion d'une puissance introuvable, rien de plus. Une mouvement ultra-minoritaire dans le pays qui rêve d’obtenir par la force ce que les urnes lui refusent.

Enfin, dernière incohérence, le même NFP piloté par Mélenchon impose à Macron, qui recevra vendredi les chefs de partis, de rencontrer sa candidate à Matignon Lucie Castets. Ce qui irrite Marine Le Pen, non sans raison : « À quel titre Lucie Castets prétend participer à la réunion de vendredi à l’Élysée concernant les chefs de parti et les présidents des groupes parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat ? Elle n’est ni députée, ni chef de parti, ni présidente de groupe. Elle est imposée par la coalition minoritaire du NFP. C’est une décision qui s’apparente à un coup de force », conclut Marine Le Pen.

Se débarrasser de Macron qui affaiblit la France, oui. Constater qu’il se jette dans une impasse qui ressemble chaque jour davantage à Fort Chabrol, évidemment. Mais se laisser prendre dans les prestations d’agitateur de Mélenchon – le même qui accusera demain la droite de tentation autoritaire -, il y a un pas. Les clowns tristes du NFP croient-ils eux-mêmes à leur numéro ?

Marc Baudriller

https://www.bvoltaire.fr/les-clowneries-du-nfp-meilleure-animation-de-lete/

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