On a cru que le parti à la flamme était tombé en catalepsie depuis les élections législatives. Certes, lui qui rêvait d’un Jordan Bardella à Matignon, soutenu par un groupe majoritaire, il était tombé de haut. Était ensuite venue la pioche sidérante des postes-clé de l’Assemblée nationale, où l’ensemble de la classe politique s’était largement servie en ostracisant le RN, c’est-à-dire, mine de rien, quelque 11 millions d’électeurs.
Les parangons de la « droite républicaine » qui se sont fait élire avec le soutien de LFI, et qui ont eux-mêmes appelé à voter LFI, ont maintenant bonne mine compte tenu de la lame de fond antisémite qui déferle sur le pays, lame de fond sur laquelle surfe allègrement le leader maximo Mélenchon et ses apparatchiks. Marine Le Pen en avait conclu que l’Assemblée nationale est une « zone de non-droit » et était partie bouder sur son Aventin.
Les ténors de la gauche ont le culot de demander la démission de Macron, alors qu’ils lui doivent leurs gamelles. Le succès (relatif) du NFP au second tour des législatives est largement dû à Macron et Attal. Ils en sont responsables, donc coupables. C’est le RN qui serait en droit d’exiger la démission du président.
Le RN vient de renouer avec une parole forte. Marine Le Pen et Jordan Bardella ont été reçus ce lundi par Emmanuel Macron dans le cadre des consultations présidentielles pour la formation d’un nouveau gouvernement. À l’issue de l’entretien qui a duré une heure et demie, la cheffe de file des députés Rassemblement national à l’Assemblée a déclaré que son groupe voterait la censure contre tout gouvernement NFP, avec ou sans la présence de ministres LFI. C’était le minimum requis pour garder une once de crédibilité.
L’hypothèse d’un gouvernement de gauche sans ministre Insoumis “ne change strictement rien. Le Nouveau Front populaire est dirigé par La France insoumise, a affirmé Marine Le Pen. “Donc, c’est Jean-Luc Mélenchon qui dirigera en réalité ce gouvernement.” “Il n’est pas question” de laisser passer “une politique qui viserait à aggraver considérablement l’immigration, à régulariser les clandestins”, politique qui est “majoritairement rejetée dans le pays”. La présidente du groupe RN a estimé “utile” que le futur Premier ministre nommé soit “respectueux” des électeurs du RN mais aussi de “leurs idées”. “On ne peut pas faire comme s’il ne s’était rien passé” lors des élections législatives, a affirmé la députée, qui a par ailleurs balayé l’hypothèse d’un gouvernement technique. “Je n’y crois pas du tout. (…) Il n’y a que des gouvernements politiques planqués derrière des appellations techniques”, a-t-elle lancé.“Nous avions dit soit il y aura une majorité stable Rassemblement national, soit ce sera le chaos. Emmanuel Macron a choisi le chaos.”
Voilà qui est bien dit. On attendait juste un petit addendum : “Il doit donc démissionner“. Difficile d’être le responsable du chaos dans lequel se trouve plongé le pays, et de rester au plus haut poste de la République. Consolons-nous en constatant que les propos de Marine Le Pen mettent un point final à l’hypothèse d’un gouvernement de gauche. Castets restera dans la petite histoire comme une simple Première ministre putative. Ce n’est pas une insulte misogyne.
Henri Dubost
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