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Jean-Michel Blanquer, victime collatérale de « l’électorat musulman » ?

Capture d’écran © France Inter
Capture d’écran © France Inter
Souvenez-vous. Avant Nicole Belloubet, avant Gabriel Attal, avant Pap Ndiaye, il y avait Jean-Michel Blanquer. L’enseignant-chercheur parisien avait été le tout premier ministre de l’Éducation nationale d’Emmanuel Macron, de 2017 à 2022. Un quinquennat sur lequel il a souhaité revenir dans son livre La Citadelle (Albin Michel), paru le 28 août. « Après deux ans de silence, je suis heureux de rétablir des vérités, d’analyser notre situation démocratique et de proposer des perspectives », déclare l’ancien locataire de la rue de Grenelle.

On y lit que le chef de l'État a « une grande intelligence, une très forte puissance de travail, du dynamisme et de la créativité », mais aussi un certain nombre de défauts. Le Président « ne déteste pas les coups tordus » - sans blague ? -, a fait un « usage incongru » de la dissolution et « se crée à lui-même » des problèmes « évitables », analyse l'ancien ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, dans une interview au Point.

Une éviction enfin expliquée

Le départ de Jean-Michel Blanquer du gouvernement, en 2022, en avait surpris plus d’un. Car certes, l’homme avait été la cible d’une violente cabale à la suite de son escapade à Ibiza en compagnie de sa nouvelle épouse. Certes, son action au gouvernement n’avait pas été totalement irréprochable. On songe, notamment, à une très contestable circulaire invitant les personnels scolaires à accepter les revendications délirantes des enfants se disant « transgenres ». Le ministre avait néanmoins séduit par sa fermeté sur certains thèmes chers aux Français, comme l’autorité ou la laïcité. En 2018, un sondage Odoxa l’avait même sacré « ministre de l’Éducation nationale le plus populaire de ces quinze dernières années ».

Mais il semble, aujourd’hui que ce soit précisément sa résistance aux offensives islamistes qui ait eu raison de lui. Dans son livre, l’ancien ministre estime ainsi avoir été victime d'une « forme de disgrâce » du Président, qui n'a pas su, selon lui, « valoriser son propre bilan en matière d'éducation ». Il explique notamment qu’en 2020, Emmanuel Macron avait envisagé de le nommer à l’Intérieur, mais que Richard Ferrand, un de ses très proches, s’y était alors opposé fermement en raison des « positions jugées trop raides » de Blanquer sur « l’islamisme fondamentaliste ». Le premier cercle macroniste craignait l’éventuel impact de cette « intransigeance » sur « l’électorat musulman »… Contacté par BV, Richard Ferrand n’a pas répondu pour le moment à nos sollicitations.

Le poids de la communauté musulmane

Cette révélation, si elle est exacte, confirmerait le poids politique qu’a acquis, en France, la communauté musulmane. L’influence de ce segment de la population ne se limite plus aux seules élections. Désormais, ce qu’on appelle la « rue arabe » (même si « arabe » n'est pas synonyme de « musulman », et inversement) hante nos politiciens. Ces derniers marchent sur des œufs et ne prennent manifestement plus aucune décision sans se demander quel en sera l’effet sur les « quartiers sensibles ». C’est cette lâcheté qui explique sans doute pourquoi l’État a préféré ne pas réprimer plus sévèrement les très destructrices émeutes de l’été 2023, pourquoi le policier qui a neutralisé Nahel Merzouk a croupi en prison pendant quatre mois, pourquoi notre État rechigne à soutenir plus clairement Israël dans son combat contre le Hamas. Le 12 novembre 2023, Emmanuel Macron avait refusé de prendre part à la grande marche contre l'antisémitisme, arguant que son « rôle [était] plutôt de bâtir l’unité du pays ». On pouvait s'interroger sur ce refus. Grâce à Jean-Michel Blanquer, on comprend un peu mieux. Si on n'avait pas déjà compris...

Jean Kast
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